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17 mars 2022
- Journée d'étude ASFC «Nantes - Ombres & Lumières»
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PATHOLOGIE et
HYGIÈNE
par
Samuel BOUCHER* et Ghislaine LE GALL-RECULÉ**
* Labovet Conseil, 85500 Les Herbiers
** ANSES, Laboratoire de Ploufragan-Plouzané-Niort, Unité
de Virologie Immunologie Parasitologie Aviaires et Cunicoles, 22440
Ploufragan
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Cette session a regroupé
34 communications (1 synthèse, 22 présentations orales, 11
posters) présentées par des équipes européennes,
africaines, chinoises et sud-américaines. Les pays les plus représentés
(parfois associés dans une même communication) ont été
la France (7 communications), l'Espagne et l'Italie (6), la Chine (4), les
Pays-Bas et la Côte-d'Ivoire (3), l'Algérie (2), puis le Portugal,
la Belgique, la Pologne, la Tunisie et le Mexique (1).
La thématique dominante a été la maladie hémorragique
virale du lapin (VHD ou RHD) avec 1/3 des présentations (11/34, incluant
l'article de synthèse), soit deux fois plus qu'au Congès mondial
de 2016 (6/32). Les autres grandes thématiques présentées
ont concerné les maladies bactériennes et majoritairement
la pasteurellose (10), le parasitisme avec essentiellement les coccidioses
(6). Les huit études restantes ont porté sur des aspects médicamenteux
(5), la génétique vis-à-vis des maladies, la rhinite
(ou coryza) et la dermatophytose (la teigne).
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1. La maladie hemorragique du lapin |
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Onze communications
ont porté sur cette maladie due à des calicivirus du genre
Lagovirus, et très majoritairement (10/11) sur le nouveau génotype
de RHDV, le RHDV2, incluant l'article de synthèse présenté
par Lorenzo Capucci, responsable du laboratoire de référence
OIE pour la maladie hémorragique du lapin (IZSLER, Brescia, Italie).
En plus de cette synthèse, l'Espagne, l'Italie et la France, les
trois plus importants pays européens producteurs de viande de lapin,
ont contribués à 6 des communications présentées.
Les autres pays ont été les Pays-Bas, la Pologne, le Tunisie
et la Chine avec une communication chacun.
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1.1.
Article de synthèse sur la situation du RHDV2 dix ans après
sa détection
Après une introduction sur la virologie et les relations virus/hôte,
avec un focus sur les coronavirus d'actualité en soulignant notamment
leur capacité à sauter la barrière d'espèce,
Capucci et al. ont fait un rappel sur la découverte des deux virus
" tueurs " du lapin, les virus de la myxomatose et de la VHD,
qu'ils considèrent comme étant les pires virus animaux de
par leurs très fortes contagiosité et mortalité.
Ils ont aussi décrit les différents calicivirus non pathogènes
qui infectent les lapins et les lièvres. Ils se sont ensuite attachés
à faire le point des connaissances actuelles sur le RHDV2, après
avoir rappelé l'historique de la découverte de ce virus
qui s'est révélé, par ses caractéristiques
génétiques et antigéniques, ne pas être un
simple variant génétique du RHDV classique mais bien un
nouveau lagovirus pathogène émergeant. C'est pourquoi le
laboratoire de référence OIE a proposé la dénomination
" RHDV2 ".
Les auteurs ont détaillé ensuite les trois caractéristiques
phénotypiques spécifiques au RHDV2 qui expliquent pourquoi
ce virus a réussi en une décennie, a diffuser dans tous
les pays du monde où différentes espèces de lapins
et de lièvres existent, et à remplacer la majeure partie
des variants de RHDV classiques qui y circulaient (sauf à ce jour
en Asie, et notamment en Chine où le variant RHDVa reste très
majoritaire dans les élevages. Cependant, deux équipes chinoises
viennent de publier les premiers cas d'élevages touchés
par le RHDV2 en 2020) :
1) les différences génétiques au niveau du gène
codant la protéine de capside entre le RHDV et le RHDV2 sont telles
que les lapins immunisés suite à une infection ou à
une vaccination RHDV ne sont que très partiellement protégés
et développent la maladie (cette synthèse explique de façon
simple pourquoi il existe une protection croisée plus ou moins
partielle selon les souches virales),
2) la capacité du RHDV2 à infecter les très jeunes
lapereaux jusqu'alors plus ou moins résistants à une infection
par les RHDV classiques (jusqu'à 7-8 semaines d'âge) en augmentant
fortement la charge virale dans l'environnement. Les auteurs font d'ailleurs
un aparté sur l'importance des anticorps d'origine maternelle (AOM)
pour protéger les lapereaux et conseillent aux éleveurs
de garder un niveau d'anticorps le plus élevé possible chez
les mères afin de maintenir la présence d'AOM sur plusieurs
semaines,
3) à la différence du RHDV qui n'infecte que les lapins
européens (Oryctolagus cuniculus) et de l'EBHSV qui n'infecte
que les lièvres européens (Lepus europaeus) et variables
(L. timidus) et très épisodiquement les lapins à
queue blanche (Sylvilagus floridanus), le RHDV2 infecte aussi de nombreuses
espèces de lièvres d'Europe, d'Afrique et d'Amérique
du Nord, et de Sylvilagus. Ainsi, en Amérique du nord qui ne connaissait
jusqu'en 2018 que de très rares cas de VHD chez des lapins domestiques
suite à des introductions de RHDV (l'espèce Oryctolagus
cuniculus n'existe pas dans la faune sauvage américaine), le
RHDV2 est devenu endémique.
A ce jour, l'origine des trois lagovirus pathogènes (EBHSV, RHDV
et RHDV2), apparus conjointement entre les années 80 et 2010 et
responsables de maladies similaires en termes de signes cliniques, de
lésions et de pathogénicité, n'est pas connue. L'hypothèse
la plus probable serait celle de l'apparition des formes pathogènes
suite à des mutations génétiques ponctuelles de lagovirus
non pathogènes et ayant entrainé un changement de tropisme
tissulaire. En effet, alors que le foie est l'organe cible majeur des
lagovirus pathogènes, les lagovirus non pathogènes sont
des virus entériques qui se répliquent principalement au
niveau du duodénum sans passer la barrière mucosale. En
ce qui concerne le RHDV2, les analyses d'horloge moléculaires ont
montré qu'il serait apparu 3-4 ans avant sa détection en
2010 et donc probablement sous une forme peu pathogène. D'ailleurs,
les premières descriptions en élevage et expérimentales
en France et en Italie faisaient état de taux de mortalités
d'environ 20% (avec une variabilité entre 0 et 50%). En quelques
années, ces taux ont augmenté pour atteindre 80-90%, suggérant
que les souches plus pathogènes aient été positivement
sélectionnées.
Les différentes méthodes de diagnostic virologiques et sérologiques
usuelles sont mentionnées, dont les ELISA développés
par le laboratoire de référence OIE qui permettent de distinguer
une infection par le RHDV d'une infection par le RHDV2, ou la nature des
anticorps (IgG, IgM ou IgA). Ces derniers tests sont largement utilisés
pour des études épidémiologiques dans les populations
sauvages et pour déterminer l'efficacité vaccinale ou l'extinction
d'un foyer en élevage.
Au niveau de la prévention et du contrôle de la VHD due au
RHDV2, il est mentionné que dans certains pays comme l'Italie,
l'absence de produits enregistrés peut être contournée
par la possibilité de produire des auto-vaccins à n'utiliser
que dans un seul élevage après un foyer. Les vaccins Filavac®
VHD K C+V (Filavie, France) et ERAVAC® (Hipra, Espagne) sont décrits
ainsi que le récent vaccin trivalent Nobivac® Myxo RHD Plus
(MSD, USA). En ce qui concerne les mesures de prophylaxie indirecte, étant
donné que la vaccination n'est indiquée qu'à 30 jours
d'âge et que la protection est complète après 7 jours
post-vaccination, les lapereaux de moins de 5 semaines d'âge ne
sont pas protégés, d'où l'importance de la présence
d'anticorps d'oringine maternelle (AOM). La durée de la présence
de ces AOM est directement proportionnelle au titre des anticorps chez
la mère et peut être entre 2 et 6-7 semaines. Cependant ces
AOM, en fonction de leur quantité, peuvent réduire voire
empêcher la prise vaccinale. Afin de réduire cela, les auteurs
conseillent de vacciner les lapins plutôt à partir de 45-50
jours d'âge. Alternativement et en fonction du type de vaccin utilisé
chez les mères, un suivi sérologique dans l'élevage
peut aider à estimer le niveau d'anticorps des mères et
des jeunes afin de décider du meilleur moment de vacciner (à
savoir, quand les lapereaux sont devenus séro-négatifs).
Quand les mesures de biosécurité sont bonnes et qu'il n'y
a pas de cas de VHD autour de l'élevage, les lapins en croissance
ne sont pas forcément vaccinés. Puisque l'immunité
est acquise 7 à 10 jours après vaccination, la vaccination
d'urgence peut être considérée comme un traitement
efficace lors de la survenue d'un foyer. Après un foyer dû
au RHDV2 et même si des mesures sanitaires et d'hygiène strictes
sont adoptées, incluant le nettoyage et la désinfection
ainsi qu'un vide sanitaire, les auteurs recommandent fortement de vacciner
les lapereaux à 30-45 jours d'âge en raison du risque très
importante de réinfection. Il est possible d'arrêter cette
vaccination mais seulement après au moins 3 cycles de production
sans problème. La présence de lapins sentinelles non vaccinés
et régulièrement contrôlés en sérologie
aide à vérifier l'absence de virus infectieux dans l'élevage.
En conclusion, les auteurs rappellent que le Lapin est une espèce
animale capitale car ce n'est non seulement un animal sauvage dans son
habitat naturel ou invasif comme en Australie (le
lapin de garenne y a été introduit il y a 163 ans),
mais c'est aussi un animal de compagnie et de laboratoire, ainsi qu'une
espèce d'intérêt zootechnique et une importante source
de protéines animales dans les pays en voie de développement.
Par ailleurs, l'émergence de trois virus pathogènes distincts
en quelques décennies ne peut être considérée
comme des évènements aléatoires uniques. Ces émergences
ne sont peut-être pas terminées et il est nécessaire
de maintenir un niveau élevé de surveillance des lapins
et des lièvres grâce à une collaboration étroite
entre les instituts de recherche, les organisations professionnelles et
les institutions internationales comme l'OIE.
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1.2.
Etudes descriptives de foyers de RHDV2 et caractérisation génétique |
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Quatre communications
ont porté sur la description clinique et/ou épidémiologique
des foyers de RHDV2 dans les élevages de deux pays européens,
en Tunisie et en Chine.
Arts et al.
(Pays Bas) décrivent la détection et la propagation du RHDV2
dans les élevages des Pays-Bas et du sud de l'Allemagne entre 2014
et 2018. Les Pays-Bas comptaient en 2019, 35 élevages de lapins
de chair (45.000 mères) et l'Allemagne, 18 élevages (15.000
mères). En 2018, presque tous les élevages néerlandais
ont été atteints (34/35) malgré la vaccination des
mères (a priori avec des vaccins RHDV classiques). Les auteurs
rapportent les observations réalisées et les expériences
vaccinales menées pendant ces cinq années (vaccins RHDV
et/ou RHDV2). Cependant aux Pays-Bas, seuls les vétérinaires
sont autorisés à vacciner, ce qui retarde le contrôle
de la maladie en élevage. A noter que les éleveurs sont
informés de la localisation de nouveaux foyers de RHDV2 grâce
aux notifications accessibles sur les pages web du FLI et de l'Université
d'Utrecht, et envoyées sur leur téléphone mobile
grâce à une application (App). En décrivant les mesures
de biosécurité renforcées à suivre, les auteurs
soulignent l'importance de la prophylaxie sanitaire et vaccinale pour
stopper l'infection dans un élevage contaminé et prévenir
la venue de nouveaux foyers.
Cet article, difficile à lire de par la
syntaxe anglaise et la structure de l'article, décrit ce que les
auteurs ont observé dans les élevages néerlandais
et allemands, en rappelant des données connues comme les modes
de transmission des virus de la VHD, la faible efficacité des vaccins
RHDV vis-à-vis du RHDV2 et les mesures de biosécurité
à suivre. Certaines affirmations non étayées par
la bibliographie sont sujettes à caution.
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En Italie, Cavadini
et al. ont réalisé une analyse phylogénique à
partir de la séquence génomique partielle de 87 RHDV2 identifiés
entre 2011 (année de 1ère détection
du RHDV2 en Italie) et 2018, afin de comprendre l'évolution
du virus dans ce pays. Il s'avère que ces virus appartiennent au
même cluster que celui des autres RHDV2 européens et se répartissent
plus en fonction de leur année d'identification que de leur origine
géographique. Toutefois, certaines souches d'Italie continentale
(2013-2014) et de Sardaigne (2016) sont proches des premiers RHDV2 français
et italiens (2010-2011) (souches qui circulent
toujours en France). Dix RHDV2 sont des virus recombinants, neuf
(2014-2018) avec un RHDV qui circulait uniquement en Péninsule Ibérique
(RHDV-G1) avant de céder sa place au RHDV2, et le dixième
(2016) avec un lagovirus non-pathogène (RCV-E2), génotype
circulant en Italie (ainsi qu'en France et en Péninsule
Ibérique). Les RHDV2 recombinants avec un RHDV-G1 sont
probablement d'origine ibérique et ont été introduits
ultérieurement en Italie. Par contre, il est possible que le recombinant
RCV-E2/RHDV2 soit d'origine italienne. Les analyses phylogéographiques
révèlent que de multiples introductions de RHDV2 d'origine
française et/ou ibérique ont eu lieu entre 2011 et 2016. (Les
RHDV2 recombinants RHDV-G1 ont initialement émergé en Péninsule
Ibérique où ils sont désormais dominants et depuis
2013, ils sont parfois détectés en France. Les études
des différentes équipes travaillant sur les lagovirus ont
montré que les phénomènes de recombinaisons étaient
fréquents et que plusieurs autres types de RHDV2 recombinants circulaient
dans les populations de lapins et de lièvres. Ces souches ne semblent
pas être plus virulentes mais deviennent dominantes dans certains
pays soulignant un avantage sélectif peut-être lié à
une meilleure multiplication virale).
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Ben
Chehida et al. (Tunisie) ont mené entre octobre 2018 et
février 2019 une enquête rétrospective dans 60 élevages
commerciaux tunisiens (étude exhaustive) et 166 élevages
traditionnels (étude par extrapolation des résultats obtenus
dans 10% des élevages) dans le but de caractériser ces deux
types d'élevage et d'estimer la prévalence du RHDV2 depuis
sa détection en 2015. L'industrialisation de l'élevage cunicole
en Tunisie s'est développée depuis ces vingt dernières
années principalement le long de la côte nord-est du pays.
Le nombre d'élevages commerciaux est cependant passé de
260 en 2015 à 60 probablement suite à l'augmentation du
coût des matières premières, la diminution de la consommation
de viande de lapin et l'augmentation des élevages touchés
par la VHD. Un total de 26% des élevages traditionnels, dispersés
sur tout le territoire, pratiquent encore l'élevage au sol. Dans
les élevages commerciaux, l'insémination artificielle est
majoritaire (61%), le sperme provenant dans 53 % des cas des mâles
reproducteurs de l'élevage. Il y existe une grande variabilité
dans les mesures de biosécurité, de nettoyage et de désinfection,
et de l'utilisation de la vaccination : très peu d'éleveurs
ont conscience de leurs importances. Seuls 27% (16/60) des éleveurs
ont suspecté avoir eu la VHD avec des taux de mortalité
> 75 %, et 13/16 avaient vaccinés principalement les mères.
Pour 4 de ces élevages, le RHDV2 a été confirmé.
Quand il a été recherché, aucun RHDV classique n'a
été détecté.
NB : F. Ben Chehida et
S Sghaier ont publié avec d'autres co-auteurs une analyse phylogénique
obtenue avec les séquences génomiques complètes de
six RHDV2 tunisiens récoltés dans des élevages commerciaux
entre 2018 et 2020, montrant leur origine européenne puis leur
évolution génétique en Tunisie (Ben Chehida et al.,
Biology, 2021, 10, 883).
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Hu et al. 5Chine) rapportent
quant à eux la 1ère détection du RHDV2 en Chine en
2020 dans un élevage de la province du Sichuan où 70% des
lapins sont morts (1.300 lapins) malgré leur vaccination avec un
vaccin commercial inactivé (WF/China/2007) contre le GI.1 (RHDV).
La plupart des jeunes lapins non sevrés sont morts. Jusqu'à
présent, deux variants de RHDV circulaient en Chine : GI.1a et GI.1c
(cet article utilise la nouvelle nomenclature récemment
proposée pour les lagovirus et où les RHDV " classiques
" correspondent au génotype GI.1 qui comprend plusieurs variants
dont les GI.1a = RHDVa et les GI.1c = RHDV-G2, vis-à-vis desquels
les vaccins RHDV protègent). L'obtention de la séquence
génomique complète de la souche SC2020/04 montre qu'il s'agit
d'un RHDV2 (GI.2) non recombinant proche d'une souche RHDV2 néerlandaise
de 2016. L'étude expérimentale réalisée sur
10 lapins vaccinés à 8 semaines d'âge puis éprouvés
2 semaines plus tard, a confirmé la mauvaise protection vaccinale
(40% de mortalité). Les auteurs préconisent de surveiller
la circulation du RHDV2 et d'utiliser des vaccins bivalents RHDV-RHDV2 pour
contrôler la VHD en Chine.
NB : une partie des travaux présentés
a été publié par ces auteurs en dehors du Congrès
(Hu et al., Vet Med Sci., 2021,7:236-239).
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1.3.
Etudes sur l'immunité humorale des lapereaux vis-à-vis du
RHDV2 transmise par les mères vaccinées et sur la protection
vaccinale |
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La protection apportée
par les anticorps d'origine maternelle (AOM) des très jeunes lapereaux
contre la VHD est devenue importante à étudier suite à
la capacité du RHDV2 d'infecter les lapins âgés de mois
de 6 semaines peu sensibles aux RHDV classiques.
Deux études, l'une italo-espagnole et l'autre franco-italienne, ont
cherché à caractériser l'immunité humorale passive
transmise par les mères vaccinées à leurs lapereaux.
Baratelli et al.(Espagne
et Italie), en réalisant une étude sur deux groupes de 40
mères de 8 à 9 mois d'âge, l'un vacciné avec
le vaccin commercial inactivé ERAVAC®, l'autre inoculé
avec une solution saline, a montré que les taux d'anticorps anti-RHDV2
persistaient jusqu'à 351 jours après leur vaccination (il
n'a pas été testé de délai post-vaccinal plus
long) et que des AOM étaient transmis aux lapereaux
jusqu'à 349 jours (6 cycles de reproduction) après la vaccination
de leur mère. L'immunité humorale des lapereaux dure au
moins jusqu'à l'âge de 28 jours, un tiers des lapereaux de
40 jours (6 semaines) sont négatifs puis tous à l'âge
de 58 jours (8 semaines). La revaccination de 10 lapines 6 mois après,
n'a pas augmenté significativement leurs taux d'anticorps ni celui
de leurs lapereaux. Ces auteurs ont par ailleurs montré que les
AOM était majoritairement transmis pendant la gestation et probablement
par des mécanismes transplacentaires. Il reste cependant à
évaluer le niveau de protection induite par ces AOM.
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La seconde étude
réalisée par Vastel et al. (France et Italie), a ciblé
plus spécifiquement les facteurs pouvant influencer l'efficacité
de la vaccination des lapereaux peu après le sevrage, celle-ci
pouvant être inhibée par la présence d'AOM comme dans
d'autres espèces. Le suivi sérologique de 30 lapines primipares
d'un élevage sans VHD, vaccinées ERAVAC® à 10
semaines d'âge a montré que 10% d'entre elles n'avaient plus
d'anticorps anti-RHDV2 quatre mois plus tard (ce
qui est en contradiction avec l'étude précédente).
Après le rappel de vaccination de 24/30 lapines à 17 semaines
d'âge, celles-ci montraient toutes des titres en anticorps positifs
5 et 11 jours après, mais dans une gamme très large montrant
qu'il existait une grande variation individuelle dans la réponse
immunitaire humorale. Concernant le suivi sérologique des lapereaux
issus des 30 lapines vaccinées (2 lapereaux par lapine), les résultats
ont montré 1) 1/3 des lapereaux n'avaient plus d'AOM dès
le sevrage, 2) que les lapereaux avec le plus fort taux d'AOM au sevrage
provenaient des mères ayant des titres en anticorps les plus élevés.
Par contre, ces lapereaux n'avaient pas d'anticorps 14 jours après
leur vaccination à 45 jours d'âge, à la différence
des lapereaux possédant peu ou pas d'AOM. Cette étude souligne
l'apport du suivi sérologique pour améliorer les pratiques
vaccinales et peut en partie expliquer l'apparition de mortalités
dues au RHDV2 chez les lapines primipares. Elle suggère aussi que
la vaccination des lapines, en fonction du niveau d'AOM transmis, peut
inhiber le développement rapide de l'immunité humorale propre
des lapereaux vaccinés. Des études supplémentaires
sont nécessaires pour estimer l'intérêt d'une hyper-immunisation
des lapines reproductrices, au niveau de son impact sur le développement
de l'immunité des lapereaux, d'une meilleure transmission des AOM
et de la protection conférée. En fonction du coût/bénéfice,
cette pratique pourrait être intéressante pour les éleveurs.
Les résultats des deux études présentent
des contradictions en termes de pourcentage de femelles primipares primo-vaccinées
positives en anticorps anti-RHDV2 pouvant s'expliquer par les conditions
expérimentales différentes.
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Deux autres communications
ont concerné l'évaluation de l'efficacité à
une épreuve virulente RHDV2, de la vaccination avec le vaccin ERAVAC®
réalisée chez les lapereaux d'un mois 1) pour empêcher
la diffusion du RHDV2 en élevage et 2) en présence d'AOM ou
non.
La première
étude réalisée par Sanchez-Matamoros et al.
(Espagne) donne les résultats obtenus lors d'une expérimentation
réalisée sur 38 lapereaux conventionnels sains et sans anticorps
contre le RHDV2 âgés d'un mois, 19 vaccinés avec ERAVAC®
et 19 inoculés avec une solution saline, puis tous éprouvés
six mois après avec un RHDV2 hétérologue par voie
intramusculaire. La vaccination a offert une protection complète
contre la mortalité (47% de mortalité dans le lot éprouvé
non vacciné (valeur correspondant aux premiers
RHDV2 moins virulents) et a empêché l'excrétion
du virus dans les fèces au cours des 7 jours de suivi de la charge
virale, montrant l'intérêt de la vaccination pour contrôler
la propagation virale.
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La seconde étude
réalisée par Montbrau et al. (Espagne) a consisté à
vacciner deux groupes de 20 lapins conventionnels âgés de 28
jours, l'un sans AOM et l'autre avec AOM dont les titres sont représentatifs
de ceux trouvés dans des conditions de terrain. Un troisième
groupe de 20 lapins avec AOM n'a pas été vacciné mais
quand leurs taux d'AOM sont devenus négatifs 14 jours plus tard,
les 60 lapins ont été éprouvés avec un RHDV2
hétérologue par voie intramusculaire. La vaccination a permis
de protéger tous les lapins (47% de mortalité dans le lot
éprouvé non vacciné (valeur
correspondant aux premiers RHDV2 moins virulents) suggérant
que la présence d'AOM n'interfère pas avec l'efficacité
du vaccin.
Ce dernier résultat est en contradiction
avec celui présenté par Vastel et al., mais il semble cependant
que le jour de la vaccination, le taux d'anticorps des lapereaux était
faible, voire négatif " 13/40 lapins positifs et 27/40 douteux
en ELISA " (sans préciser les valeurs de DO).
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1.4 Immunité
innée |
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Les peptides antimicrobiens
sont impliqués dans la réponse immunitaire innée contre
différents microorganismes et constituent des substituts prometteurs
aux antibiotiques. Parmi ces peptides, les défensines jouent un rôle
central contre les infections. Plusieurs catégories de défensines
existent chez les lapins mais peu d'études ont porté sur les
infections virales. Le foie étant le principal organe cible de multiplication
des virus de la VHD, estimer la présence et le niveau d'alpha-défensine
NP-4 présent dans cet organe peut refléter le statut de l'hôte.
Wolacewicz et al, une équipe polonaise, ont cherché
à vérifier pour la première fois la présence
de ce type de défensine dans des foies de lapins infectés
expérimentalement avec quatre RHDV classiques différents,
en développant une PCR temps réel spécifique. La présence
de défensine a été confirmée dans les quatre
échantillons et d'autres études seront nécessaires.
Il est regrettable que dans cette étude,
aucun échantillon de lapin sain n'ait été analysé
permettant de savoir si ces résultats sont significatifs.
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1.5
Enquête épidémiologique sur l'efficacité des
méthodes de nettoyage et de désinfection dans quatre élevages
français |
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Certains élevage
cunicoles français connaissent plusieurs foyers de RHDV2 successifs,
ce qui pose la question de l'efficacité des mesures de nettoyage
et de désinfection (N&D) mises en place après la survenue
du foyer. L'étude réalisée par Huneau-Salaün
et al. (France) a évalué l'efficacité des protocoles
de N&D réalisés dans quatre élevages infectés
en 2019, en contrôlant la persistance du RHDV2 dans des prélèvements
de surface avant et juste après le N&D, puis 3 mois plus tard.
A chaque visite, les salles d'élevage (sol, murs, cages, circuit
d'air, racleur, sas d'entrée) et leurs environs (bac d'équarrissage,
abords, route) ont été échantillonnées avec
des chiffonnettes. Un questionnaire sur les pratiques de N&D a été
complété. Le génome du RHDV2 a été recherché
dans chaque prélèvement par RT-PCR. Près de la moitié
des échantillons étaient positifs avant le N&D et les
surfaces les plus fréquemment contaminées étaient le
sol de la salle d'élevage (3/4), les abords (4/6) et le bac d'équarrissage
(3/4) en plus du matériel en contact direct avec les lapins. Après
N&D, 19% des échantillons étaient encore positifs dont
3/4 bacs d'équarrissage qui se sont avérés ne pas avoir
été traités. Trois mois plus tard, 2/4 bacs d'équarrissage
étaient encore positifs en plus de la route. Le poster présenté
lors du congrès a aussi montré les résultats obtenus
lors de la dernière visite réalisée 6 mois après
le foyer : bien qu'aucun nouveau foyer de RHDV2 n'ait été
observé, du génome a été détecté
dans les bâtiments des quatre élevages et leurs environs. Tous
ces résultats montrent l'importance d'établir un protocole
de N&D complet, incluant le bac d'équarrissage et les abords
des bâtiments.
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2.
Les maladies parasitaires, bacteriennes, les traitements et les maladies
genetiques |
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Ce qui préoccupe
le plus la filière de production de lapins de chair à ce jour
est bien la VHD. Mais les le Congrès mondial de la recherche cunicole
ont été l'occasion de mettre en avant d'autres maladies parasitaires,
bactériennes idiopathiques ou génétiques et de parler
de traitements ou d'évoquer la relation entre la conduite d'élevage
et le développement de maladies.
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2.1. Les parasites
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Retour au sol
= retour des endoparasites : |
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Avec le retour au sol
des lapins [au
nom d'un soi-disant bien être des animaux], on observe
que le parasitisme gastro-intestinal est exacerbé. Si l'élevage
sur grillage a été inventé dans les années 70
pour réduire ce parasitisme, il est tout à fait normal de
constater que son abandon permet une meilleure multiplication des parasites.
Ainsi, plusieurs études, en France, aux Pays bas et en Côte
d'Ivoire font état chacune d'un recensement des parasites trouvés
sur des lapins vivant au sol. On constate que des coccidies, mais aussi
des nématodes, qui avaient disparu des élevages en cages grillagées
réapparaissent de manière très significative faisant
baisser les performances zootechniques.
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Ainsi, aux Pays-bas,
M. Vereeckena a montré que l'utilisation de logements en parcs au
sol a permis de voir la mortalité passer de 6 à 14%. Parmi
les causes de cette mortalité figurent les coccidioses. Des traitements
par voie alimentaire à base de robénidine à 66 ppm
ou de salinomycine à 20 ppm (malheureusement
pas disponible par cette voie en France à ce jour) ont
été proposés aux lapins. Sur la base de la mortalité,
des signes cliniques et de l'excrétion d'oocystes, il a été
montré que la coccidiose était mal contrôlée
par la robénidine et beaucoup mieux par la salinomycine pour laquelle
l'excrétion des ookystes est significativement plus faible. Les auteurs
concluent (avec raison) qu'il serait
urgent de pouvoir disposer d'un plus grand nombre de médicaments
coccidiostatiques pour contrôler la coccidiose dans les élevages
au sol.
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Coccidiose hépatique
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D'autre part, Legendre
et al (France) ont étudié le parasitisme gastro intestinal
de lapins élevés en conduite bio sur pâturage, au cours
de 3 années sur du sainfoin ou sur de la prairie. Si les lapins n'ont
pas présenté de diarrhée ni de lésion intestinale,
Trichostrongylus sp a été trouvé sur 93% d'entre
eux et Eimeria stiedae, agent de la coccidiose hépatique,
a été retrouvé sur 64% des sujets en 2016. Les GMQ
des animaux parasités se sont dégradés. Alors que le
parasite a disparu des élevages conventionnels, Eimeria flavescens,
considéré comme une des coccidies les plus pathogènes,
a également été trouvée et l'auteur a noté
un GMQ négatif à corréler avec sa présence.
Les auteurs montrent que le type de pâturage n'a eu aucun effet significatif
sur l'excrétion d'ufs, la prévalence et l'intensité
des nématodes, ou sur l'excrétion d'oocystes. Le temps de
rotation court des pâtures a en revanche été significatif
sur le parasitisme. Ils conseillent donc de faire des rotations de plus
de deux mois, contrairement à ce qui est préconisé
dans le cahier des charges actuel de l'Agriculture Biologique.
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Enfin, Dakouri et
al. 'Côte d'Ivoire) expliquent que les traitements dans leur pays
sont faits sans identifier les parasites. Ils ont mis en évidence,
sur leur échantillon, le très fort parasitisme des lapins
élevés en Côte d'Ivoire. Ont été trouvés
un cestode et deux trématodes qui auraient donc nécessité
d'expliquer le milieu de vie du lapin afin de comprendre la possibilité
qu'a le parasite d'établir son cycle. Huit nématodes (dont
Graphidium strigosum et Trichostrongylus retortaeformis) et
11 espèces de coccidies (toutes celles qui sont connues en Europe
donc) ont été observées. Les ectoparasites sont également
nombreux : Sarcoptes scabiei, Psoroptes cuniculi, Notoedres cuniculi
pour les acariens, Spillopsyllus cuniculi, Cuterebra cuniculi pour
les insectes et Trichophyton mentagrophytes pour les champignons.
Les jeunes lapins étaient plus contaminés par les endoparasites
que les adultes qui, eux, hébergeaient plus d'ectoparasites.
Ces trois publications mettent en évidence
un retour certain des parasites, disparus des élevages hors sol actuellement
dès lors qu'on a un retour au sol et on pourrait même préciser
y compris sur caillebotis.
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Coccidies et
coccidiose |

Ficus exasperata
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Une table ronde a été
organisée sur le thème de la gestion des coccidioses en élevage
avec des traitements coccidiostatiques ou des traitements alternatifs. Les
animateurs ont tout d'abord rappelé les bases d'un diagnostic qui
doit faire intervenir la numération et l'identification associées
aux lésions pour pouvoir conclure à une coccidiose en cas
de mortalité et/ou diarrhée. Les traitements classiques à
base de robénidine, salinomycine, diclazuril décoquinate passant
par voie alimentaire ont été évoqués et leur
disponibilité actuelle en Europe a été citée
et complétée par des aspects réglementaires différents
d'un pays à l'autre. Les traitements oraux via l'eau de boisson à
base de sulfamides, de toltrazuril ont également été
évoqués et il a été discuté la présence
sur le marché de médicaments phytothérapeutiques qui
donnent parfois d'excellents résultats. Tout le monde s'accorde à
dire que la période périsevrage est la période à
risque où il faut employer les anticoccidiens quand cela est nécessaire.
Parmi les communications, une étude menée par Dakouri et
al. (Côte d'Ivoire) a montré que la coccidiose est présente
dans 100% des 146 élevages du district d'Abidjan considérés
par l'enquête. Les saisons des pluies et le mois de juillet ont favorisé
l'infestation par les coccidies. Les auteurs ont pu rencontrer E. media,
moyennement pathogène, dans tous les élevages mais ils ont
aussi - curieusement - pu mettre en
évidence l'intégralité des coccidies connues chez le
lapin avec des prévalences allant de 9 à 90% et des associations
de parasites pouvant comprendre parfois 3 espèces sur un même
lieu. Les jeunes lapereaux étaient les plus contaminés alors
que les lapins de plus de 5 mois, ayant déjà une certaine
immunité, présentaient des infestations bénignes.
Plusieurs études ont cherché à mettre en évidence
des traitements alternatifs. Trouver un remède alternatif aux anticoccidiens
synthétiques est en effet une préoccupation actuelle. Parmi
eux, Peptasan, un mélange de plantes médicinales, de Saccharum
officinarum et d'Acacia concinna, est jugé par les auteurs
(Atkinson et al -France Mexique) être une une solution intéressante
pour contribuer à la maîtrise du développement des Eimeria
en élevage cunicole en utilisant uniquement des produits naturels.
Le produit semble réduire l'excrétion ookystale significativement.
Il contribue à réduire la mortalité, en particulier
au moment du sevrage. Une autre étude (Dakouri et al., Côte
d'Ivoire) s'est intéressée à l'utilisation de feuilles
tropicales (feuilles fraîches de Ficus exasperata, Azadirachta
indica et Mangifera indica) testée comparativement à
un traitement à base de sulfadiméthoxine sur des lapins artificiellement
infestés à 35 jours. Sur la base d'une diminution de l'excrétion
ookystale, les auteurs concluent que les feuilles de Ficus exasperata
pourraient être utilisées comme alternative au traitement synthétique.
Ils expliquent sagement que le faible nombre de lapins utilisés -
et on peut ajouter que la solidité du protocole
établi (absence d'identification, absence de numération, absence
d'observation lésionnelle) - nécessiteraient
d'approfondir l'étude qui visait à trier les espèces
taxonomiques dans un premier temps..
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Teignes |
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Une rare et originale
enquête épidémiologique concernant la présence
de teigne à Trichophyton mentagrophytes a été réalisée
sur des lapins de garenne captifs sans signe clinique dans le nord du Portugal.
(Patinha et al.).Le champignon a été trouvé sur 7%
des lapins à l'exclusion de tout autre dermatophyte. Le portage sain
est mis en évidence et peut apporter une contribution utile au diagnostic
et à la prévention de la dermatophytose du lapin sauvage.
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2.2.
Les bactéries
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Parmi les maladies
bactériennes, peu de publications sur les colibacilloses durant cette
session mais les maladies de l'appareil respiratoire et de la peau restent
une préoccupation majeure. |

Cas de Rhinite |
Pasteurellose
et bordetellose |
Dans une étude
transversale, Rosell et al. (Espagne) ont montré que la prévalence
de la rhinite clinique (RC) des lapines reproductrices en Espagne et au
Portugal, de janvier 2001 à décembre 2018 a été
de 18,03 %. Ils ont montré, ce qui n'est
pas évident pour des élevages en claustration,
que la saison est un facteur de risque facilitant la rhinite. Les lapines
soufrent de rhinite plus souvent pendant l'été.
Parmi les lésions typiques de la pasteurellose (rhinite, conjonctivite,
pneumonie, abcès cutanés) présentes sur les lapins
étudiés, figurait aussi une infection des bulles tympaniques
dans lesquelles on a pu isoler P. multocida à 76%. Les lapins
atteints de pasteurellose pulmonaire sont le plus souvent traités
avec des antibiotiques. Malheureusement, peu d'études pharmacocinétiques
ont démontré la capacité de ces médicaments
à atteindre l'oreille moyenne faiblement vascularisée à
des concentrations efficaces. Cette zone anatomique, difficile à
atteindre avec des antibiotiques usuels pourrait se révéler
être un foyer de présence de P. multocida chez les lapins
d'élevage. Favoriser les traitements avec
des molécules pouvant se fixer facilement sur les os comme les tétracyclines
serait donc une bonne solution lorsqu'il s'agit de traiter une pneumonie
chez un lapin.
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Beaucoup
d'auteurs présents lors des WRC 2021 ont insisté sur le fait
de travailler sur des souches de lapins plus résistantes à
la pasteurellose. C'est ce qu'ont fait les équipes toulousaines de
l'INRAE au travers du projet RELAPA auquel ont été associés
des structures privées. Ce
projet vise à étudier le déterminisme génétique
de la résistance à la pasteurellose. Après avoir inoculé
une souche pyogène de P. multocida à des lapins, les chercheurs
ont noté leur résistance à la pasteurellose. Ils ont
tout d'abord montré que les lapins les plus sensibles ne semblent
pas capables de mettre en place une réponse immunitaire efficace
pour contrôler l'infection. |
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Les mâles reproducteurs
choisis pour leur résistance à la maladie ont des jeunes dont
les poids au sevrage ou à la vente sont bons mais la prolificité
de leurs filles est moindre. La prévalence des maladies digestives
et des maladies infectieuses pendant l'engraissement était significativement
plus faible chez les lapins issus de mâles résistants que chez
les lapins sensibles. Ce résultat suggère que la résistance
à la pasteurellose évaluée par une infection expérimentale
utilisant une seule souche de Pasteurella multocida est favorablement
corrélée à la résistance à d'autres maladies
infectieuses. Mais compte tenu de la plus faible prolificité des
lapines issues de pères résistants, il peut y avoir un compromis
à trouver en sélection entre la résistance à
la pasteurellose et les performances de reproduction des lapines.
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L'enrofloxacine -
actuellement classée en France parmi les
antibiotiques critiques - est l'une des molécules utilisées
avec AMM contre la pasteurellose du lapin en Europe. L'équipe de
Circella en Italie s'est intéressée à la sensibilité
à l'enrofloxacine de 10 souches de P. multocida isolées
de lapins atteints de pasteurellose. Ils montrent que les doses actuelles
de traitement sont assez fortes pour améliorer les signes cliniques
en élevage mais assez faibles pour faciliter la sélection
de souches plus résistantes à l'enrofloxacine. L'utilisation
de doses plus fortes serait contraire aux bonnes pratiques d'utilisation
du médicament et pourraient entrainer une certaine toxicité.
C'est pourquoi les auteurs invitent à se pencher sur la sélection
de lapins plus résistants à la maladie.
Afin d'étudier la bordetellose chez le lapin, des chercheurs chinois
ont mis au point un modèle expérimental de reproduction
de la maladie. Par voie intraveineuse, ils ont inoculé une souche
dite FX-1 de Bordetella bronchiseptica. La ½ dose létale
de la souche FX-1 pour le lapin (DL50) a été fixée
à 6,61 × 109 UFC. Le modèle
a été utilisé pour tester l'effet immunitaire du
vaccin inactivé. Le taux de survie des lapins vaccinés était,
2 semaines après la vaccination, de 77% pour les lapins vaccinés
contre 16% pour les non vaccinés.
La vaccination est considérée comme un moyen efficace de
prévenir et de contrôler la bordetellose à Bordetella
bronchiseptica. Une équipe chinoise s'est intéressée
à l'immunisation avec un vaccin inactivé comprenant des
bactéries entières. Ils ont montré qu'une dose unique
de 1,6 1010 CFU par voie sous-cutanée
entraînait des taux élevés d'IgG spécifiques
et protégeait le lapin pendant 21 à 120 jours après
la vaccination avec un taux de protection de plus de 87 %.
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Staphylococcie
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Selon les auteurs espagnols,
la sélection pourrait aggraver la façon dont les animaux sélectionnés
répondent aux défis infectieux. Ce thème est partagé
par les équipes françaises de l'INRAE. Pour tester cette hypothèse,
Moreno-Grúa et al. (Espagne) ont inoculé des staphylocoques
de virulence variable (haute et moyenne) par voie intradermique à
de jeunes lapins sélectionnés selon leur GMQ et les ont observés
durant leur période de croissance. La gravité des lésions
a été évaluée par la présence et la superficie
de l'érythème et des nodules pendant 7 jours. La différence
observée dans cette expérience menée avec des staphylocoques
ne semble pas aller en faveur de l'une ou l'autre des lignées sélectionnées
pour la croissance. On peut toutefois se questionner
sur la pertinence des critères retenus pour l'observation (étendue
des lésions) et le choix du pathogène. La même expérience
menée avec des bactéries pathogènes du tube digestif
verrait sans doute des conclusions sensiblement différentes.
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Lawsonia |
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Arts
et al. (Pays-Bas) ont montré la présence de Lawsonia
intracellularis, agent entrant dans le complexe entérique porcin,
dans le tube digestif de lapins atteints d'EEL. Alors qu'ils n'ont effectué
aucune reproduction expérimentale d'une éventuelle maladie
pour montrer les postulats de Koch, les auteurs concluent très
(trop ? ) hâtivement que Lawsonia
serait l'un des agents pathogènes causant l'EEL chez les lapins
de chair. Ce travail ne permet pas d'établir
avec certitude le lien de causalité entre la bactérie et
l'EEL ni même de savoir si Lawsonia n'est pas simplement
une bactérie opportuniste chez le lapin.
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Cas dysautonomie |
EEL
et Parésie caecale |
La dysautonomie est
un trouble gastro-intestinal grave et mortel chez le lapin, le lièvre,
le chat ou le cheval. Elle est caractérisée par une impaction
caecale, une anorexie et une dépression. Boucher,
Nouaille, Plassiart et Georges ont démontré en
2013, qu'en cas d'EEL, chez le lapin,
on notait des lésions de dégénérescence du système
nerveux autonome du tube digestif. Les lapins atteints de dysautonomie
présentent une grave paralysie intestinale du gros intestin qui pourrait
être associée à la présence de Clostridium
botulinum dans l'intestin, comme cela a déjà été
démontré chez le chat. Une équipe italienne a souhaité
évaluer la présence de Clostridia productrices de BoNT chez
le lapin souffrant de troubles gastro-intestinaux (EEL ou parésie).
Ils n'ont pas pu la mettre en évidence. Ils ont également
voulu évaluer les dommages neurologiques survenus dans l'intestin
par des techniques IHC ciblées sur un marqueur neurodégénératif
(synaptophysine). Des lésions dégénératives
du système nerveux autonome ont été détectées
chez 39,4 % des sujets analysés. Les auteurs concluent que la constipation
pourrait être due à une lésion neurologique du plexus
myentérique. |
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2.3. Les traitements
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Eau de boisson
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Dans les élevages,
l'eau potable est fréquemment traitée avec un désinfectant
pour améliorer sa qualité bactériologique. Cette
eau peut également être utilisée pour administrer
des traitements collectifs aux animaux. Cependant, la vérification
de la compatibilité entre les biocides et les médicaments
n'est pas requise dans les dossiers d'AMM. Une étude française
(Guichard et al.) été menée pour évaluer
l'impact des biocides sur la stabilité des antibiotiques. Dix médicaments
vétérinaires contenant de la doxycycline, de l'amoxicilline
(toxique chez le lapin), du sulfonamide triméthoprime, de la tiamuline
et de la colistine ont été testés avec deux biocides
(eau oxygénée - H2O2
à 50 ppm et hypochlorite de sodium à 0,5 ppm de chlore actif)
dans deux eaux standardisées, l'une douce (6 ° f, pH = 6) et
l'autre dure (35° f, pH = 8). Ensuite, les spécialités
contenant de l'amoxicilline, de la tiamuline et de la doxycycline ont
été diluées avec de l'eau oxygénée
dans de l'eau provenant d'un puits riche en fer et en manganèse.
La stabilité a été déterminée après
6h, 24h et 30heures. Le peroxyde d'hydrogène (H2O2)
a eu un impact négatif seulement sur la stabilité des deux
spécialités contenant de l'amoxicilline dans l'eau dure,
d'une seule spécialité contenant de l'amoxicilline dans
l'eau douce et d'une à base de doxycycline dans l'eau de puits.
Le chlore a dégradé la colistine dans l'eau douce et tous
les médicaments dans l'eau dure à l'exception des sulfamides.
Cette étude confirme l'impact des désinfectants sur la stabilité
de certains antibiotiques dans l'eau et démontre le caractère
multifactoriel et complexe de cette stabilité. Dans le cadre de
cet essai le biocide chloré a eu plus souvent un impact négatif
que l'eau oxygénée.
Une nouvelle étude (Pellicietti et al. - Italie) s'est intéressée
à la persistance de résidus d'antibiotiques administrés
dans l'eau de boisson. Elle montre que les concentrations plus élevées
de résidus d'antibiotiques sont détectées dans les
points médians et terminaux des lignes d'abreuvement et résultent
d'une accumulation due à une diminution de l'écoulement
de l'eau. Les auteurs insistent sur l'intérêt du nettoyage
des rampes et s'interrogent sur les doses réellement reçues
par les lapins dans les élevages où l'eau stagne. On
peut donc en déduire aussi l'importance d'un circulateur pour l'administration
orale d'antibiotiques pour éviter les inconvénients liés
à la stagnation de l'eau de traitement. Il
en va du respect de la dose administrée.
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Médicaments
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Une étude algérienne
(Makhlouf et al.) a tenté de montrer les effets bénéfiques
de l'acide ascorbique (vitamine C) contre la néphrotoxicité
(modifications vasculaires, des hémorragies, des cellules mononucléées
infiltrantes et une dégénérescence des cellules tubulaires)
induite par le traitement répété à haute dose
d'ivermectine administrée chez le lapin. Les auteurs concluent à
son intérêt lorsque la vitamine C est co-administrée
par voie orale. On
peut regretter cependant que cette étude de toxicologie n'ait pas
respecté les bonnes pratiques et tire des conclusions sur des lapins
dont il n'a pas été vérifié le statut sanitaire
auparavant.
Par ailleurs, Bokreta et al. (Algérie) n'expliquent
pas la motivation de leur étude
mais ils ont testé l'utilisation du thym (Thymus vulgaris)
contre la cardiotoxicité potentielle chez le lapin d'un mélange
insecticide/acaricide phytopharmaceutique (donc
réservé aux plantes) Voliam Targo® administré
par voie orale à des lapins. Ce produit de
traitement des tomates contre Tuta absoluta contient deux
principes actifs (chlorantraniliprole et abamectine) ayant différents
modes d'action sur les ravageurs. Les auteurs ont cherché à
étudier l'effet protecteur d'une co-administration d'huile essentielle
de thym (Thymus vulgaris) contre de possibles altérations
histopathologiques cardiaques chez le lapin mâle exposé au
produit phyto oralement à la dose journalière de 4mg/kg d'abamectine
et 11 mg /kg de chlorantraniliprole durant 21 jours. Les auteurs ont montré
que l'administration du produit de traitement des végétaux
a provoqué des altérations du myocarde (capillaires sanguins
encombrés, infiltration de cellules inflammatoires, augmentation
des masses de fibres de collagène autour des vaisseaux sanguins).
La co-administration d'huile essentielle de thym a permis une amélioration
significative des changements morphologiques du cur et les auteurs
lui attribuent un effet cicatrisant et protecteur.
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Reproduction
expérimentale de maladie |
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Pour affiner leur modèle
expérimental d'infection à E coli chez le lapin, des
auteurs chinois (Wei-Qiang et al.) ont utilisé une souche
jugée pathogène de E. coli (malheureusement le sérotype
n'est pas indiqué) et l'ont inoculé par voie intramusculaire,
intrapéritonéale, intraveineuse et orale à des doses
allant de 7,3 × 108 CFU/ml à
175,2 × 108 CFU/ml. Ils montrent
que si toutes les voies sont possibles, la voie orale reste la meilleure
pour des doses d'inoculat de 175,2 × 108
UFC.
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Microbiote |
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La consommation au
nid de crottes dures maternelles réduit fortement la mortalité
et stimule la maturation du microbiote. Les auteurs (Paës et al.
- France) ont émis l'hypothèse que cet effet positif de
ce type de coprophagie a une médiation immunitaire au niveau intestinal.
Les expériences menées permettent de dire que ces résultats
suggèrent un effet bénéfique du comportement coprophage
sur la survie des lapereaux. Il pourrait être médié
par une activation immunitaire dans l'iléon. Il est intéressant
de noter que l'effet de la coprophagie sur l'expression des gènes
immunitaires intestinaux n'a pas été observés lorsque
les lapereaux ont ingéré des excréments produits par
des lapines consommant des antibiotiques, probablement parce que des bactéries
immunostimulantes clés étaient manquante
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2.4.
Les maladies génétiques |
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Lapin sauteur
d'Alfort |
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Les auteurs (Boucher
et al. - France, ...) ont mis en évidence le gène codant
pour le caractère " sauteur " de cette affection connue
depuis 1935. La maladie, outre une locomotion bipédique sur les pattes
avant, pour le moins originale chez le lapin, lui permet d'exprimer bon
nombre de lésions oculaires dont une rétinopathie et une cataracte
constantes le rendant aveugle. Depuis 1991 un groupe d'éleveurs et
de chercheurs travaillent à la préservation de lignées
et à l'étude de sa maladie. Récemment il a été
mis en évidence, en utilisant une combinaison de croisements expérimentaux
et de séquençage du génome entier, qu'un seul locus
contenant le gène bêta du récepteur orphelin lié
au ROR (RORB) explique la démarche atypique de ces lapins. Une mutation
du site d'épissage dans un site évolutif conservé de
RORB entraîne plusieurs isoformes de transcription aberrantes incorporant
des séquences introniques. Cette mutation entraîne une réduction
drastique des neurones RORB-positifs dans la moelle épinière,
ainsi que des défauts de différenciation de la population
d'interneurones exprimant DMRT3, qui sont connus pour jouer un rôle
essentiel dans la régulation de la marche à travers les espèces.
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