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17 mars 2022
- Journée d'étude ASFC «Nantes - Ombres & Lumières»
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COMPORTEMENT
et BIEN-ÊTRE
par
Laura
WARIN*, Gérard COURAUD** et François-Xavier MENINI ***
* ITAVI, Domaine de
l'Orfrasière, 37380, Nouzilly, France
** Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon, CNRS UMR 5292, 69650
Bron, France
*** MIXSCIENCE, Service Nutrition du Lapin, 2 avenue de Ker Lann, 35170
Bruz, France
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La
session comportement et bien-être a rassemblé 18 communications
(9% du total), majoritairement européennes et assurées par
la France (9), les Pays-Bas (2), l'Italie (2), le Brésil (2), l'Espagne,
la Hongrie et la Belgique. Trois des communications françaises
ont été faites par l'INRAE en collaboration avec un consortium
(3L) regroupant les différents maillons de production, des ONG,
association de consommateur et distributeurs alimentaires. Outre les publications
de la session concernée, cette synthèse intègre également
les résultats de 2 études des sessions Elevages et économie
et session ouverte (sur la production biologique et le système
de logement en cellules souterraines).
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1.
Le logement des lapins
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Le logement est
au cur de débats européens depuis 2021 avec une
initiative citoyenne " End the Cage Age " (pour une nouvelle
ère sans cage) invitant la Commission Européenne à
proposer une législation interdisant l'utilisation de cages pour
plusieurs espèces dont le Lapin. Dans ce contexte, De Greef et
Rommers (Pays Bas) ont présenté une synthèse des
avancées réalisées aux Pays-Bas en matière
de logement.
Les différentes voies pour répondre aux demandes sociétales
ont été évoquées : initiative volontaire
de la filière, réglementation, cahier des charges des
distributeurs. Les initiatives volontaires sont en général
adoptées et deviennent à terme obligatoires. D'après
l'expérience des Pays-Bas, il est fondamental que toutes les
parties prenantes échangent afin d'identifier une solution qui
soit un compromis accepté par chacun (" no one is really
happy, but it's a compromise ").
Après avoir rappelé que les pays du nord-ouest de l'Europe
se sont intéressés en premier à l'amélioration
des logements des animaux d'élevages et que le logement du Lapin
a très peu évolué durant les 20 dernières
années contrairement aux pratiques et résultats (reproduction,
nutrition, alimentation, sanitaire), les auteurs ont détaillé
la progressivité de mise en place d'innovations. Une solution
" simple " telle que le repose pattes en plastique a été
instaurée suite aux pressions sociétales (100% des logements
de femelles en 2016 aux Pays-Bas). Par la suite, la cage " bien-être
" a été mise en place suite aux pressions législatives
nationales, dans un contexte de crainte d'une interdiction de la cage
standard et de recherche d'amélioration de performances. La mise
en place du parc en engraissement a été possible suite
aux demandes et plus-values du marché Belge. Aux Pays-Bas, le
système de logement de femelles en groupe à temps partiel
a du mal à se développer malgré certaines plus-values
et encouragements d'associations welfaristes.
De Greef et
al (Pays Bas) ont rappelé qu'aujourd'hui
100% des élevages hollandais utilisent des parcs ou cages enrichies
" bien-être " contre 100% en cages standards en 2000
(100 à 150 élevages). Il est dommage qu'ils n'aient pas
aussi rappelé le faible nombre d'élevages restants : 40
élevages en 2021 aux Pays-Bas selon la publication de Rommers
et al
(conséquence directe des "nouvelles règles"
???).
a
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1.1.
Enrichissement du logement
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1.1.1.
Type de sol
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Selon
De Greef et al (Pays Bas), contrairement à l'augmentation
du diamètre de fil de grillage (sans effet, NDLR au delà
de 2,5 mm), le repose-pattes en plastique (900 cm² minimum) clipsé
sur fil de 3 mm réduit les lésions sévères
aux pattes de types pododermatites, tel que démontré par
Rommers et al (Pays Bas) qui ont observé 100 lapines dans 4 élevages
commerciaux (en moyenne 43% de lapines ont un score 0 et seulement 2,5%
un score 3 , sur les 400 lapines observées au total - Figure 1).
Les auteurs en concluent que les repose-pattes
en plastique sont efficaces, Mais il n'y a pas de témoin !
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Figure
1 : Notation des maux de pattes (Pododermatis) |
On
peut regretter dans l'étude de Rommers et al. l'absence de
comparaison avec des lapines logées en cages "témoins"
sans repose-pattes (cela avait été comparé par
Rommers et de Jong en 2011). A noter que l'étude de 2011 faisait
état de 81,3% de lapines sans lésions aux pattes lors
de la 5ème portée contre environ 60% cette fois-ci au
même stade de production => davantage de lésions en
2021 ?, effet élevage, effet logement, effet évaluateur
?
Dans certains élevages français le repose pattes n'est
utilisé qu'occasionnellement pour soigner des lapines présentant
des blessures/débuts de blessure. D'ailleurs Rommers et de
Jong (2011) avaient montré que le repose pattes était
particulièrement efficace pour des lapines plus âgées
de rang >3. Il serait donc intéressant de pouvoir évaluer
le niveau de lésions selon cette pratique (témoin vs
repose patte à la demande/ vs 100% de repose pattes).
a
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Huang et al (France)
ont évalué la préférence des lapines et
des lapereaux en maternité entre un sol en grillage ou un caillebotis
plastique. Les observations faites 4 fois/semaine durant 2 cycles ont
montré que la majorité des lapines était sur le
sol en plastique (62%). La fréquence d'utilisation du caillebotis
par les lapines (55 à 71% selon les groupes) se réduit
entre la semaine 1 et la semaine 5 après mise-bas (de 68% à
60%). Les mères laissent la place aux lapereaux, préférant
eux-mêmes le caillebotis (65%). Les auteurs
n'ont pas étudié l'impact de la proximité entre
les 2 types de sols et les autres éléments (mangeoires,
accès au nid/terrier, plateforme
). Ne serait-il intéressant
d'alterner l'emplacement des 2 sols pour quantifier cet éventuel
impact ?
a
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Par ailleurs, ces
même auteurs (Huang et al, France) ont montrée qu'une
plaque à gratter (15 x 25 cm) placée sur le sol est peu
utilisée par les lapines, mais les auteurs précisent que
les observations faites de jour et épisodiquement ont limité
l'évaluation des comportements. Quel
était l'emplacement de cette plaque ?
a
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Dutra
et al (Brésil) ont mis à disposition de mâles
de 90j un carreau d'argile (terre cuite) ou de grès (céramique)
en fond de cage : carreaux de 60 x 24 cm dans des cages de 80 x 60 cm,
à une température ambiante moyenne de 21,3°C (figure
2) . Les lapins se reposent plus sur cet enrichissement que sur le grillage.
Ces enrichissements réduisent la température des animaux
(- 3,1°C au niveau des oreilles) et le carreau en grès réduit
la fréquence respiratoire (-10,7%). Attention,
cet essai a été réalisé avec seulement 3 x
15 lapins, et les auteurs ont travaill à une seule tempérautre
de ~21°C (intérêt en été ?). De plus un
tel enrichissement serait peut-être compliqué à utiliser
dans nos élevages français de taille plus importante (manutention,
zone plus sales en sol plein?, utilisation en engraissement avec plusieurs
animaux?).
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Figure
2 : Enrichissement du sol de la cage avec un carreau de
terre cuite (A)
ou un carreau de céramique (B)
et lot témoin (C)
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1.1.2.
Plateforme (PF)
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L'utilisation
de plateformes surélevées en plastique (PF) a été
testée dans plusieurs essais, peu comparables entre eux du fait
de dimensions et de positionnements différents de matériel.
Fortun-Lamothe et al (France) ont observé le % de lapins
d'engraissement présents sur 4 PF (4 cages connectées, cf.
concept en 1.3.3). 18,5% des lapins occupaient les PF tout au long de
l'engraissement, pour une montée/descente toutes les 11 min/lapin
à 62j d'âge (surface de 600 cm²/lapin/au sol). Ils tendaient
à occuper davantage les PF des logements centraux que latéraux
(20% vs 16,9%). Le taux d'occupation était plus élevé
que lors d'une précédente étude (3%) peut-être
en raison de la disposition latérale des PF dans les cages (et
probablement aussi en raison de la surface élevée de PF,
38,8% de la surface totale ?).
a
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Ce
type de logement a été également testé en
maternité, pour des lapines logées :
- individuellement (Huang et al. (France)) avec 32% de lapines
utilisant les PF. Les primipares occupent davantage la PF que les multipares
(35% vs 23%,). Les PF sont globalement plus utilisées par les lapines
les 2 dernières semaines avant sevrage (environ +20%), probablement
pour s'isoler des lapereaux sortant du nid.
- en groupe (Laclef et al (France)), les 5 "surs de
lait" occupaient moins la PF (-5,7%) que les témoins individualisés,
malgré des déplacements verticaux plus fréquents
(3 x plus pour les femelles en groupe).
L'occupation de la PF n'aurait-elle pas été
influencée par la localisation des trappes de passage positionnées
en bout de PF (rencontre possible de 2 animaux à ce niveau) ?
D'autres essais ont été réalisés avec 25%
de la surface totale dédiée à une PF contre 38,8%
ici. Ne faudrait-il pas se questionner sur le % minimum de PF permettant
l'expression des comportements naturels tout en tenant compte des contraintes
d'encombrement/de manutention ?
a
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1.1.3.
Terrier/Nids (rabouillère)
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Dans
le grand enclos décrit par Rödel (France) abritant sur 2 hectares
30 à 70 lapins de garenne adultes, des compétitions s'installent
pour l'accès au terrier central de meilleure qualité (sécurité)
que les périphériques. Le terrier/nid devient ainsi l'objet
d'une convoitise et l'annexion s'accompagne parfois d'infanticides (2
à 6% des portées) perpétrés par des lapines
âgés (3-4 ans). Les agressions sont plus fréquentes
à l'approche des mises-bas, lorsque les lapines construisent nid
et terrier. (NB le terrier spécifique
dans lequel une lapine de garenne construit son nid s'appelle en français
une rabouillère)
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Fortun-Lamothe
et al (France) ont observé en logements collectifs de lapins
en croissance posdt-sevrage (4 boites à nids par blocs de 4 cages
interconnectées, transformées en " terrier ")
une occupation croissante des terriers avec l'âge (2% des lapins
en semaine 1 et jusqu'à 12,1% en semaine 5). En maternité,
Huang et al (France) ont enregistré une faible présence
de femelles en groupe dans les "terriers" (boites
à nid)(1 ou 2,2% de femelles) avec une plus forte utilisation
lors de leur regroupement de J13 à J22 (2,1% ou 3,1%).
L'occupation des "terriers" en début
d'engraissement (2%) et en maternité (2-3%) semble assez faible.
Est-ce lié au type de logement, de terrier, à l'ambiance,
à l'exploration, à l'influence des autres enrichissements
du logement comme la plateforme ? Y-a-t-il une influence de l'observation
directe des positions de jour et non de nuit ? Les lapines blessées,
apeurées sont-elles davantage dans les terriers ?
a
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1.2.
Femelles logées en groupe (individuellement en Bio)
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1.2.1.
A l'extérieur
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Les
performances de femelles logées à l'extérieur (individuellement)
selon le cahier des charges biologiques français, dans 6 élevages
pendant 3 ans, ont été synthétisées par Huang
et al (France) (session Elevage et Economie) en s'aidant de l'application
GAELA. Les résultats sont variables selon les élevages et
les auteurs soulignent les marges de progrès possibles (56 à
77,2% de fertilité, 3,9 à 9 nés vivants/portée
selon les élevages).
A noter une grande variabilité des systèmes
en taille d'élevage (9 à 70 femelles), âge au sevrage
(42.5 à 74.2 jours) et autres critères (logement, prophylaxie)
qui peuvent expliquer cette hétérogénéité
de résultats.
Rödel et collègues (2021) ont étudié durant
plus de 20 ans les comportements de lapines de garenne vivant en semi-liberté.
a a
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Facteurs
augmentant les interactions agonistiques entre femelles adultes
(garenne)
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Impacts
des interactions agonistiques sur les performances des femelles
adultes (garenne)
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Densité
: taille de population importante (compétition pour l'accès
aux terriers et aux nids et non pour l'alimentation). |
Le
nombre de portées/femelle/an décroit avec la hausse
de la densité (nombre d'individus par hectare) : moins de
3 portées/an lorsque l'effectif dépasse les 20 individus/hectare. |
La
proximité des terriers/nids : les affrontements augmentent
(plus du double) lorsqu'une femelle s'approche à moins de
10 mètres du nid d'une autre femelle |
Les
femelles devenues dominantes tôt vivent en général
plus longtemps et ont une meilleure reproduction et survie de leur
progéniture. |
La
reproduction de femelles à la même période
(ex : printemps) augmente les attaques et les blessures chez les
mâles et femelles.
Si les femelles mettent bas à des périodes différentes
(> 2 jours d'écart entre les mises-bas), les comportements
agonistiques augmentent.
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Baisse
des performances de reproduction (nombre et taille de portées)
à une densité élevée (chez les femelles
dominantes et dominées, avec un niveau de stress plus élevé
pour les dominées (évalué selon le niveau d'hormone
corticostérone). |
Le
rang social des femelles (qui dépend essentiellement
de leur âge : dominante avec des lapines de > 4 ans jusqu'aux
dominées avec des jeunes lapines d'1 an). |
La
mortinatalité augmente (de 10 à 36%) lorsque les femelles
préparent tardivement leur nid (dernières 24h prépartum)
probablement en raison d'un environnement social défavorable. |
La
pyramide des âges du groupe (comportements d'évitements
et de déplacements avec des femelles d'âges différents,
voire poursuites et bagarres lorsque les âges sont moins hétérogènes
avec des femelles de même âge en conflit (pour
trouver leur place ou rang de dominance ?)) |
Les
infanticides sont rares (2 à 6% des portées par saison)
mais existent => femelles adultes qui essayent de déloger
d'autres femelles pour s'accaparer leur terrier (grattage de nid
d'autrui en présence de nouveaux nés souvent les premiers
jours post-partum.). |
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Cette
étude est intéressante car complète et la connaissance
des comportements exprimés en nature est très utile. Certaines
limites demeurent cependant pour une transposition à l'élevage:
- l'espace mis à disposition des animaux (2 hectares, 400m²/fem)
est beaocoup plus élevé qu'en élevage. Impossible
d'éloigner les " nids " à plus de 10 m les uns
des autres dans nos élevages !
- l'influence des saisons et des conditions météorologiques
qui n'est pas la même en bâtiment d'élevage (reproduction
concentrée au cours de certaines saisons à l'état
sauvage).
- la taille, le nombre de groupes sociaux et la présence de mâles
(7 à 10 groupes sociaux composés de 1 à 8 femelles
et 1 à 4 mâles), non transposable en élevage.
- hormis le nombre de lapereaux/portées, les performances comme
le poids des nouveau-nés et sevrés, la mortalité/causes
de mortalités des jeunes et adultes ne sont pas notés. Les
conséquences des blessures (infection, décès
)
infligés entre animaux ne sont pas décrites.
a
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1.2.2.
Femelle logées en groupe à temps partiel
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La
mise en groupe des mères lapines au cours de différents
périiodes du cycle de reproduction a été testée
dans plusieurs communications présentées au cours du Congrès
par différents auteurs, Les méthodes testées sont
schématisées sur le graphique ci-dessous (périodes
vertes = regroupement)
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Trocino
et al. (Italie) ont comparé 2 périodes de regroupement,
une " précoce " (de 2 j. à 33j après mise-bas)
l'autre " tardive " (de 12 j à 33 j après mise-bas)
avec des groupes de 4 lapines. Le temps consacré à se reposer,
manger, boire, se toiletter est plus faible le jour du regroupement que
les suivants. Les comportements agressifs apparaissent dès le regroupement
et diminuent progressivement ensuite. Lorsque le regroupement est éloigné
de la mise-bas, les interactions agressives diminuent mais avec d'avantage
d'attaques. Davantage de morsures, de combats et d'échappement
sont notés lors d'un regroupement plus précoce (à
MB+2j).
a
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Après
avoir regroupé des lapines (par 4) par un système de cages
interconnectées (cf. concept en 1.3.3), 12 jours après la
mise-bas, Huang et al (France) ont dû interrompre ce regroupement
10 j plus tard (MB+22j) en raison d'agressions trop fréquentes
provoquant de graves blessures (63% de lapines blessées, 28% sévèrement).
A noter une apparition de blessures très rapide dès le lendemain
du regroupement (25% de blessées) malgré la possibilité
de se cacher (terriers). La taille de portée était plus
faible pour les lapines en groupe (9.2 vs 10). Les lapines blessées
avaient un poids plus faible le 1er jour de regroupement (4151 vs 4494),
différence qui s'accentuait ensuite (4124 vs 4558 g) à MB+22j.
a
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Ramon-Moragues
et al (Espagne) se sont intéressés :
- à la production laitière, au cours des 2 premiers cycles,
de groupes de 4 lapines mélangées à MB+14j. Les femelles
en groupe ont produit moins de lait (mesure par pesée des lapines
ou lapereaux ?) au cours du 2ème cycle lors du regroupement dû
probablement au stress et bagarres (résultat à interpréter
prudemment car d'autres baisses de production de lait ont été
observées dans chaque groupe sans significativité ou du
fait de défaillance de protocole d'allaitement contrôlé).
Au cours des 2 cycles suivants, les auteurs ont mesuré la consommation
de paille mise à disposition dans un râtelier : elle fût
moindre pour les lapines groupées notamment les jours suivants
le regroupement.
- aux nombres de lapereaux " volés " dans les 4 différents
nids (utilisation de puces électroniques pour identifier les lapereaux).
Le % de lapereaux subtilisés est de 10% dès le regroupement
et atteint ~ 50% à MB+18j, date à laquelle les lapereaux
circulent librement. 75% des vols sont perpétrés par la
lapine dominante et la sous-dominante). L'observation des comportements
de " vol " pourrait permettre de définir la hiérarchie
des groupes.
Dommage que les auteurs n'informent pas plus
sur l'occupation des nids suite à ces vols/transferts : la lapine
dominante qui déplace les lapereaux occupe-t-elle à son
tour ce nid ? Y-a-t-il eu des agressions ou blessures entre elles ? des
infanticides ?
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La
comparaison des études s'intéressant aux mélanges
de lapines est délicate, comme le soulignent Van Damme et al (Belgique)
dans leur synthèse d'essais de regroupement de 2016 à 2019.
Dans les essais décrits ci-dessus, les modalités de logements,
de taille de groupes, de distribution d'aliment diffèrent. Le regroupement
avant mise-bas n'est pas toujours pratiqué.
Malgré tout, aucune période idéale de regroupement
n'a été trouvée pour des lapines allaitantes, sans
impact sur les agressions/blessures et résultats zootechniques
pénalisés.
a
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1.2.3.
Peut-on réduire les comportements agonistiques de femelles en groupe
?
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Selon
Rödel (France), en semi liberté et en extérieur, la
présence de frères et de surs de portées de
de garenne augmente les interactions positives entre eux ainsi qu'avec
les issus de portées différentes. Les surs élevées
ensemble ont une reproduction plus précoce (-2 sem) et un niveau
de stress (déterminé par la concentration de corticostérone)
et d'infection parasitaire (nématodes intesinaux) réduits.
En élevage, Laclef et al (France) ont suivi pendant 2 cycles le
regroupement de lapines " surs de lait " élevées
ensemble depuis leur naissance, individualisées de MB-4 à
+17j, à chaque cycle. Leur mortalité a été
plus élevée en groupe (34% vs 0%), avec davantage de blessures
(68% de femelles, 19% assez sévèrement). A l'inverse, peu
de blessures ont été observées chez les femelles
groupées avant leur 1ère MB (2% de blessure grave contre
19 à 27% ensuite). L'hébergement collectif de jeunes "
sur de lait " serait donc possible dans un logement cloisonné
de grande taille jusqu'à la première MB. Après individualisation
à l'occasion de la MB, le regroupement serait préjudiciable
à la santé des animaux donc à éviter même
avec des femelles élevées ensemble dès la naissance.
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Ces
études en élevage (tout comme celle de Rödel en nature)
confirment que l'élevage de surs de lait stabilise le groupe
au moins jusqu'à la première mise-bas avec davantage d'interactions
sociales positives et moins d'interactions agonistiques. La stabilité
du groupe s'interrompt lors du regroupement en élevage. Dommage
que l'étude de fratrie en nature ne se soit pas prolongé
sur les cycles suivants afin de déterminer si ces interactions
sociales positives se maintiennent dans le temps.
Rödel précise à juste titre
que dans son étude les groupes de surs restées ensemble
à la sortie du nid se sont fait spontanément et par affinité
(certaines surs se sont spontanément dispersées).
Ce regroupement spontané serait difficile à mettre en place
en élevage où le choix de regroupement de surs est
fait par l'éleveur. Un mélange aléatoire ne garantit
en aucun cas l'affinité intrinsèque que peuvent avoir les
animaux.
Il serait bon de comprendre pourquoi l'infection parasitaire est plus
faible en fratrie (moins de stress et d'immunodépression évoqué
par l'auteur, mais qu'en est-il du niveau de contamination intra et inter-portée
de départ ?)
a
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Trocino
et al (Italie) ont cherché à savoir si la non introduction
de nouvelles femelles dans un groupe "stable" vs un groupe
"instable" (changement d'une lapine chaque semaine) diminuait
les agressions. Le même nombre d'interactions négatives apparait
au moment du regroupement quel que soit la stabilité du groupe.
A 19 j, les agressions sont plus élevées pour les groupes
instables mais restent faibles (0,67% vs 0,04%) rejoignant les conclusions
de Rödel (France) faites après observation de lapines de garenne
en semi-liberte
Le non-renouvellement des femelles à réformer
(groupe stable) est une solution difficilement envisageable en élevage
(maintien de la taille de troupeau et du progrès génétique
)
et cela ne réduirait pas les bagarres notamment lors du regroupement.
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Gerencsér
et al (Hongrie) ont testé l'usage d'une zone commune en
plus de cages individuelles reliées par un tube d'accès
et la présence de cloisons pleines (et non pas grillagées)
au niveau des cages individuelles. Ces 2 aménagements n'ont pas
réduit les agressions (>56.2% de blessées). L'absence
de contact visuel générée par les cloisons pleines
incite les lapines à sortir davantage du logement individuel
mais cela se traduit par + de blessées (68,7%). Cet aménagement
prévoyait abreuvement et alimentation à chaque endroit
individuel ou collectif.
a
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1.3.
Logements alternatifs à la cage pour les lapins en croissance
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1.3.1.
Logement avec accès à 'extérieur sur un parcours
végétalisé
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L'étude
de Fétiveau et al (France) a porté sur 299 lapins
élevés en mobigarennes (cabanes mobiles de 30 m² équipées
de parcs extérieurs de 23.2m²; photo 1). L'idée était
d'évaluer l'effet de l'accès à l'extérieur
et de la densité sur les comportements et les performances, en
comparant des densités de 9 à 17 lapins/m² en intérieur.
L'effet densité est ici confondu avec
l'effet taille de groupe puisque les groupes élevés à
plus haute densité étaient de 50 contre 25 lapins pour les
groupes élevés à plus faible densité.pour
les mêmes dimentions du logement.
De leur côté, Goby
et al (France) ont étudié le système conforme
au cahier des cahges de l'Agriculture Biologique avec 2 densités
distinctes (1 à 3 lapins par cage, soit de 1,.2 à 0,4m²/lapin;
photo 2, même confusion d'effets que l'étude
précédente) en évaluant l'effet de la
densité sur la consommation d'herbe et la croissance. Dans ce type
d'élevage, les cages sont déplacées tous les jours
pour offrir aux animaux des surfaces herbagées en continu..
Dans les mobigarennes, toute la végétation
de la prairie a été consommée en 17-27,jours c.à.d.
avant la fin de l'engraissementj. La surface extérieure proposée
semble insuffisante pour permettre une consommation de l'herbe jusqu'à
l'abattage. Un système
de rotation des parcours pourrait être envisagé ?
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Un rotation des
parcourqs est d'ailleurs proposée dans les systèmes en
Agriculture Biologique. Ainsi, Goby et al (France) ont mesuré
la consommation d'herbe journalière/lapin. La densité
actuelle établie dans le cahier des charges Bio ne permet pas
de couvrir la capacité de consommation d'herbe des lapins. Fétiveau
et al (France) rapportent qu'une surface de 0.6m²/jour/lapin
permettrait de couvrir les capacités d'ingestion d'herbe des
lapins en croissance. Il faut veiller à la qualité nutritionnelle
de l'herbe et un apport de granulés (60g/jour/lapin) permettant
d'accélérer la croissance..
Concernant les performances,
la vitesse de croissance se détériore lorsque les lapins
ont accès à un espace extérieur (-3,6 g/j) et lorsque
la densité augmente (-1,2 g/j). Avec une consommation d'aliment
identique avec ou sans accès à l'extérieur, les
auteurs supposent que l'activité physique plus importante des
lapins élevés avec accès extérieur pourrait
générer ces différences. Une tendance à
l''augmentation de la mortalité s'observe avec accès
en extérieur (7,33 % vs 2,68%). Concernant l'activité,
les lapins mettent plus de temps à sortir le matin, et seuls
1% d'entre eux sortent à 62 j contre 15% à 34 j (manque
de motivation ?).
L'état du parcours extérieur
pourrait aussi expliquer ces % puisque après 27 voire 17jours
toute l'herbe a été consommée. Il serait utile
de quantifier l'utilisation du parcours après ces 17-27j (plus
faible ?). Se pose alors la question de l'intérêt de l'accès
extérieur en absence d'herbe. De plus, il serait intéressant
d'étudier l'impact de la température sur la sortie.
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Davantage
de lapins inactifs sont observés en intérieur qu'en extérieur
(66 vs 34%). Inversement, ils se déplacent plus dehors (20%) que
dedans (8%). L'accès à un parcours extérieur stimule
donc leur activité (environnement stimulant). Le pic d'activité
se situe en fin de journée (38% de lapins inactifs contre 67% en
début d'après-midi), ce qui est cohérent avec la
bibliographie.
D'après ces études, l'accès à un parcours
extérieur présente un intérêt comportemental
pour les lapins. Cependant, les densités et rotations des logements
doivent être adaptées pour maximiser l'utilisation de l'espace
extérieur et équilibrer les performances.
La densité maximale testée en mobigarenne
et les croissances sont relativement faibles (36,4 kg/m² et 28 g/j).
Il est donc difficile de comparer les performances à des références
d'élevage en bâtiments (45kg/m² et plus de 40 g/j).
C'est malgré tout un premier essai intéressant qui permet
de mieux comprendre les différences de comportement des lapins
entre intérieur et extérieur. Il serait intéressant
de répéter cet essai dans des conditions moins favorables
(température, humidité) et de collecter des informations
sur la facilité de gestion d'un tel système au quotidien
(ex : nettoyage, chargement).
a
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1.3.2.
Logements avec accès à l'extérieur sans parcours
végétalisé
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En France, WISIUM
a développé en station expérimentale un système
permettant aux lapins d'avoir accès à l'extérieur
dans une zone couverte, similaire aux jardins d'hiver ou préaux
utilisés en élevage de volailles : le système Wellap®.
Ce système est constitué d'un espace intérieur
de 4m² et d'un espace extérieur couvert de 8m². Chaque
logement héberge 50 lapins, ce qui équivaut à une
densité de 800cm²/lapin en intérieur.
Concernant les performances citées par Guené-Grand et
al (France), les lapins pesaient en moyenne 2,341 kg à 70
j, soit -219 g/lapin par rapport aux lapins de référence
(2,560 kg pour la référence de la souche Hyplus PS19xPS59).
Cet écart peut être attribué à une activité
des lapins plus importante dans le système Wellap® (aliment
sécurisé faiblement énergétique) et une
restriction alimentaire élevée.
Sans comparaison avec des contemporains en
logement standard, il est difficile de conclure sur la baisse ou non
de performances de croissance, comme cela a été montré
en Mobigarenne. L'indice de consommation cité ici ( environ 4.5/4.6,
calculé par enclos) est plus élevé que les IC classiques
en bâtiment d'élevage (environ 3 ).
Une
très faible mortalité a été constatée
(4 morts parmi 300 lapins). Les auteurs attribuent cette mortalité
à l'utilisation de litière (copeaux de bois) dans la moitié
des logements. Attention cependant car les
effectifs sont faibles pour conclure.
Davantage de lapins malades apparaissent avec
les copeaux de bois mais sans détails supplémentaires
donnés. A noter que ces essais ont été réalisés
avec utilisation de coccidiostats dans l'aliment sans citer de dénombrement
d'ookystes et présence symptomatique de coccidiose.
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Des
observations par vidéos ont été réalisées
(de jour comme de nuit) pour appréhender l'activité des
lapins. Cependant les données vidéo
ne prennent pas en compte les 10 premiers jours post-sevrage, phase d'adaptation
des lapins à leur nouvel environnement, ce qui est dommage. En
moyenne, 13% des lapins étaient présents à l'extérieur
du système Wellap®, ce qui est faible. Des observations complémentaires
en direct et en journée ont mis en évidence que les lapins
sortaient dehors surtout le matin (30% dehors à 8h30) vs
en fin de matinée (4.9% à 11h) ou dans l'après-midi
(15.6% à 15h30). Les vidéos ont pointé un pic d'utilisation
de l'espace extérieur à 18h (28% des lapins dehors). Les
lapins n'étant pas marqués, il était donc impossible
de savoir si c'était toujours les mêmes qui sortaient ou
non.
Le pourcentage de lapins en extérieur augmente avec l'âge
des animaux (de 8 à 20% entre 36 et 74 j). Ceci
est contraire aux observations réalisées en mobigarenne
où les lapins sortent moins en extérieur avec l'âge.
Si l'espace extérieur de la mobigarenne semble avoir perdu en intérêt
au fil du temps (herbe consommée en intégralité),
l'espace extérieur Wellap® semble attirer les lapins tout au
long de la période d'élevage (attention : pas de données
sur les 10 premiers jours après sevrage).
Les auteurs n'ont pas réussi à établir de lien entre
la sortie des lapins et la température extérieure, mais
ont observé que lorsque la température intérieure
augmentait les lapins utilisaient davantage l'espace extérieur.
Il serait intéressant de répéter
ces suivis à différentes périodes de l'année
pour étudier plus précisément l'impact des saisons,
l'effet température, hygrométrie et les besoins éventuels
de chauffage.
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Des
comportements plus spécifiques ont également été
vidéo-observés (interactions entre lapins suivies tout au
long de la journée). Les redressements, comportements de vigilance
exprimés pour détecter un éventuel danger et y réagir
sont plus exprimés à 3h et à 23h. Enfin, les lapins
rongent peu le bloc à 12h30 et 18h, probablement car ces heures
suivent la distribution de l'aliment, ce qui implique que les lapins sont
rassasiés. Les blocs à ronger ont été consommés
à raison de 0,740 g/j/lapin (en moyenne). Il
serait intéressant de comparer la fréquence d'observation
de ces comportements en intérieur vs extérieur (utilisation
différenciée des blocs ?). De
plus, l'utilisation d'autres enrichissements n'a pas été
décrite (tuyaux, plateformes,...). Il serait intéressant
de poursuivre l'analyse des vidéos pour consolider les acquis sur
l'intérêt de ces équipements.
a
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González-Redondo
et al (Espagne et Italie) ont également décrit l'efficacité
d'utilisation de cellules sous-terraines utilisées en Afrique du
Nord ou en Italie, c'est-à-dire une cellule complètement
recouverte de terre et reliée par un tube à une cage grillagée
extérieure. Le principal avantage est alors de se rapprocher des
conditions de vie naturelles dans les terriers et d'offrir un environnement
plus frais en saison chaude et plus chaud en saison froide. Intéressant
dans le cas de petits élevages, difficilement transposable en élevage
rationnel.
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L'ensemble
de ces nouvelles données valide la possibilité de donner
accès à un espace extérieur à des lapins,
tout en apportant un éclairage sur l'expression de divers comportements
au long de la journée (la collecte de données de nuit est
très rare).
Cependant, les conclusions doivent être
prises avec précaution car les essais ont été menés
en station expérimentale avec un faible effectif et peu de répétitions.
Un retour terrain permettra de d'appréhender davantage l'impact
d'un tel système sur le travail de l'éleveur au quotidien
(nettoyage du sol et fréquence, manipulation des lapins,
).
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1.3.3.
Logements enrichis sans accès à l'extérieur
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Un
travail porté par l'INRAE (consortium 3L, France) a été
mené afin de coconstruire un élevage améliorant le
bien-être des lapins tout en maîtrisant les surcoûts
et les conditions de travail des éleveurs. Le concept consiste
à regrouper 4 cages individuelles par ajout de trappes communicantes
(Figure 3). Chaque logement hébergeait alors 4 portées de
8 lapins. Le nid était accessible pendant la phase de croissance
en guise de terrier, des plateformes étaient présentes sur
les côtés et au fond de chaque cage. Le sol était
composé de caillebotis (30%) et de grillage (70%).
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Les
résultats ont été présentés par Lamothe
et al (France). Concernant les performances des lapins, le poids
vif à 63 j était de 2195 g. La mortalité était
de 5.9%. Performances similaires à ce
qui peut se retrouver en cage traditionnel.
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En
ce qui concerne l'activité des lapins, ils utilisaient surtout
les cages latérales plutôt que les centrales (8.2 vs 7,4
lapins en cages latérales vs centrales), contrairement aux lapines
en maternité (cf 1.1.2). Cela serait lié au nombre de trappes
plus important au centre (2) que sur les côtés (1). Les lapins
explorent de plus en plus leur environnement avec l'âge. Ceci
est cohérent avec les observations réalisées en logement
Wellap®. Jusqu'en semaine 4, toutes les portées
ne se mélangent pas de façon homogène. A partir de
la semaine 5, toutes les portées explorent les autres cages de
façon similaire.
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En
moyenne, 25% des lapins étaient actifs à 63 j (mange, se
déplace, se toilette) et un lapin changeait de cage en moyenne
toutes les 3 min. Il manque une valeur de référence
sur le % de lapins actifs en cage standard pour conclure sur l'impact
d'un tel système sur l'activité.
La majorité des lapins étaient en contact les uns avec les
autres (44% de lapins seuls, 56% par 2 ou plus), ce qui souligne l'importance
de loger les lapins en groupe. Ces groupes de lapins étaient constitués
d'individus de différentes portées.
Les observations comportementales ont été réalisées
à 10h et 15h et non sur 24h, à prendre donc avec précaution.
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Dans
le cadre du même projet porté par l'INRAE, différents
logements ont été comparés par Huang et al
(France) (cage classique ou parc avec/sans enrichissement et à
faible/haute densité, 2270 vs 430 cm²/lapin). Le type de logement
n'a pas eu d'impact sur les performances. Concernant l'activité,
quel que soit les logements, les lapins étaient surtout au repos
pendant les observations (76% du temps), en train de manger (15%) ou assis
(5%). Les autres comportements (se redresser, déplacer, sauter)
étaient très rares. Ces observations
ont été réalisées en journée et non
sur 24h, à prendre avec précaution. Aucune préférence
des lapins n'a été observée en lien avec le type
de sol (grillage ou caillebotis).
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Ces
initiatives éclairent l'évolution des systèmes d'élevage
des lapins, la contrainte fixée étant de définir
un concept adapté pour la majorité des éleveurs actuels
en limitant les investissements. L'intérêt de ce concept
est en cours d'étude dans des élevages commerciaux.
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2.
Evaluation du bien-être des lapins
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2.1.
Evaluation complète du bien-être
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Une
méthode d'évaluation du bien-être coconstruite avec
la filière a été présentée par Warin
et al (France): la méthode EBENE®, basée sur
des connaissances scientifiques et adaptée aux contraintes terrain.
Elle vise à sensibiliser les éleveurs, techniciens et vétérinaires
aux indicateurs comportementaux et de santé afin d'identifier des
voies de progrès pour plus de bien-être. D'autres indicateurs
de moyens sont également collectés (densité, équipements).
Après de nombreuses discussions et plusieurs essais en élevage,
6 indicateurs sanitaires et 9 comportementaux ont été retenus
pour les reproductrices, et 5 indicateurs sanitaires et 8 comportementaux
pour les lapins en croissance. Le souhait était de tester la faisabilité
et la répétabilité de ces indicateurs et des méthodologies
de mesures associées.
La durée de l'évaluation a été de 83±8
min, par élevag ce qui en fait une méthode réalisable
sur le terrain. Tous les indicateurs, à l'exception des blessures
et de l'activité, étaient répétables pour
les lapines. Tous les indicateurs sanitaires à l'exception de "
Sale " étaient répétables et la plupart des
indicateurs comportementaux n'étaient pas répétables
pour les lapins en croissance. Une nouvelle méthode d'observation
des comportements des lapins en croissance a été proposée
pour améliorer ces résultats. Une application sur smartphone
est disponible gratuitement et permet aux éleveurs, techniciens
et vétérinaires de faire des évaluations simplement.
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Il
serait intéressant d'étudier la possibilité de définir
un / des indicateurs " iceberg " pour simplifier la méthodologie
en limitant le nombre d'indicateurs. Cependant, c'est avant tout un outil
de sensibilisation donc il est pertinent de ne pas agréger trop
d'informations.
Des limites ont été discutées lors du congrès
sur les scores obtenus suite à une évaluation. Par exemple,
plus les lapins se toilettent, meilleur est le score. En réalité,
un animal qui se toilette beaucoup peut exprimer son ennui. Il faudrait
également tester la méthode dans différents systèmes
d'élevage pour valider son aptitude à discriminer les systémes.
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2.2.
Evaluation de la santé des lapins
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Un
protocole standardisé a été développé
par Pasqualin et al (Italie) et utilisé pour évaluer
le bien-être des lapines et de leurs portées dans 12 élevages
commerciaux du nord de l'Italie (cages classiques, cages doubles, cages
enrichies et parcs).
La prévalence des problèmes de santé chez les femelles
et leur portée était similaire dans tous les systèmes
de logement. En fin de lactation, 82% des lapines avaient un score d'état
corporel adéquat. Les principaux problèmes de santé
identifiés chez les femelles étaient des diarrhées
(prévalence moyenne : 6,6%), maux de pattes (3,4%), mammites (3,0%)
et dermatites (2,8%). Les principaux problèmes de santé
identifiés chez lapereaux étaient des dermatites (1,6%)
et diarrhées (1,1%). Une prévalence plus élevée
de diarrhée chez les lapines a été enregistrée
en automne et en été par rapport à l'hiver (9,3 et
6,7 vs 3,5 %).Cette méthode d'évaluation
du bien-être est centrée sur l'état de santé
des lapins et n'intègre pas d'observations comportementales, c'est
donc une évaluation de la santé. L'ajout d'indicateurs comportementaux
grâce à des vidéos a été envisagé,
mais le temps nécessaire aux analyses n'a pas permis de les valoriser.
Il serait intéressant de poursuivre cette étude en mettant
en lien les observations de santé et de comportement.
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2.3.
Evaluation du stress par la température corporelle
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Villegas-Cayllahua
et al (Brésil) se sont concentrés sur l'évaluation
du stress pour approcher le niveau de bien-être des lapins en croissance.
Ce stress est évalué indirectement par la mesure de la température.
Pour cela, les lapins ont été manipulés de façon
différente (sous le bras, contre l'épaule ou dans une boite).
Les résultats indiquent une baisse de température après
manipulation (excepté au niveau des yeux), quel que soit le type
de préhension. La conclusion était que toute manipulation
génère du stress pour le lapin, quel que soit sa nature.
Les manipulations présentées ne
sont pas contraires aux bonnes pratiques couramment décrites (ex
: pas de lapins porté par les oreilles), ce qui peut expliquer
l'absence d'effet.
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