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17 mars 2022
- Journée d'étude ASFC «Nantes - Ombres & Lumières»
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GÉNÉTIQUE
par
Hervé
GARREAU* et Mickaël MAUPIN**
* INRAE Centre
de Toulouse, 31326 Castanet-Tolosan
** HYPHARM, Roussay, 49450 SèvreMoine
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Les 2 auteurs pendant
leur présentation |
Vingt-unes
communications (un rapport de synthèse et 20 communications courtes)
ont été présentées lors de la session "
Élevage & Génétique ", soit 10 de moins
qu'au dernier congrès mondial; mais il faut cependant y ajouter
5 communications courtes qui avaient été acceptées
par le comité de lecture, mais qui n'ont pu être présentées
par leurs auteurs pour diverses raisons. Sur l'ensemble la France et l'Espagne
sont les mieux représentées avec 7 communications chacune,
puis 4 pour la Hongrie, 2 pour l'Italie, 1 pour le Nigeria, 1 pour le
Brésil, 1 pour la Chine, 1 pour l'Egypte et 1 pour le Vénézuéla.
L'ensemble de ces contributions peut s'articuler autour de 4 volets :
variabilité génétique et sélection des caractères,
génétique moléculaire, gestion et effets de la consanguinité,
caractérisation de populations locales. Il convient de rappeler
que 2 communicationx comparant l'aptitide à la reproduction de
différents génotypes ont été présenétes
lors de la session "Reproduction". Nous le les reprendrons pas
ici.
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1
- Variabilité génétique et sélection des caractères
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1.1.Synthèse
sur " Facteurs génétiques des caractères fonctionnels
"
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Dans le rapport
invité Garcia, Gunia et Argente (Espagne et France) ont réalisé
une synthèse sur la génétique des caractères
fonctionnels. La sélection des caractères fonctionnels
est un objectif majeur pour répondre aux attentes en terme de
bien-être animal et de réduction de l'utilisation d'antibiotiques.
L'héritabilité
est d'environ 0,13 pour la longévité de la lapine, de
0,01 pour l'uniformité du poids à la naissance (facteur
de survie du lapereau), de 0,09 pour l'homogénéité
de la taille des portées et d'environ 0,11 pour la résistance
aux maladies. La faible héritabilité de l'uniformité
du poids à la naissance s'explique par les transformations des
données réalisées à des fins de calcul :
la valeur d'héritabilité n'est plus interprétable.
En réalité une expérience conduite à INRAE
et les résultats de sélection en lignées commerciales
ont montré que ce caractère avait une héritabilité
réalisée de l'ordre de 0,20. Les corrélations génétiques
entre les caractères fonctionnels et les caractères de
production ne sont généralement pas différentes
de zéro, ou sont modérément favorables dans certains
cas. Ainsi, l'ajout de caractères fonctionnels
dans les objectifs de sélection est compatible avec l'amélioration
des performances et n'entraîne pas de dégradation des caractères
de production.
a
Six
programmes de sélection développés dans trois pays
(France, Espagne et Hongrie) ont été passés en
revue. Les créations de lignées en sélection ou
des expériences de sélection divergentes sont différentes
méthodologies utilisées, et des réponses favorables
à la sélection ont été obtenues. Des études
génomiques ont révélé des associations dans
les régions liées à la fonctionnalité du
système immunitaire et au stress dans les lignées sélectionnées
pour la variabilité de la taille des portées. La connaissance
du rôle du microbiote intestinal sur la réponse immunitaire
du lapin est très limitée. Une approche multi-omique peut
aider à connaître les mécanismes microbiens sur
la régulation des gènes d'immunité de l'hôte.
Les études évoquées
ne restent à ce jour qu'au stade de la recherche fondamentale.
a
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1.2
Etudes génétiques de caractères d'intérêts
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Girardie et al.,
(France) ont présenté une étude visant à
caractériser les performances et le comportement de lapereaux
et de lapines d'une lignée du sélectionneur Hypharm (L22)
sélectionnée pendant 22 générations pour
un objectif combinant croissance, santé du jeune et qualités
maternelles. A cette fin, la lignée L22 a été comparée
à une population témoin, créée à
partir d'embryons congelés issus des fondateurs de la lignée,
et avec un dispositif d'adoptions croisées. A j21, les femelles
L22 produisaient plus de lait que les femelles L0 (250 g vs 206 g, P=0,0003)
ce qui a conduit à un poids plus élevé des jeunes
à j21 (378 g vs 340 g, P<0,001). Les femelles L22 avaient
de meilleures qualités maternelles que les L0 en ce qui concerne
la qualité du nid (P=0,06), la fourniture de poil pour le nid
(P<0,0001), la production de lait (P=0,0003) et la volonté
d'allaiter (P=0,007). À la plupart des stades de lactation les
petits de L22 ont été observés plus souvent hors
du nid que de petits L0, qu'ils aient été élevés
par des lapines L0 ou L22. Les lapereaux L22 ont quitté le nid
plus tôt pendant la lactation et étaient plus audacieux
dans un test d'émergence que les lapereaux L0. Les lapines L22
avaient également des tailles de portée significativement
plus élevées à la naissance et au sevrage. Ces
résultats confirment l'intérêt d'une sélection
combinant croissance, santé du jeune et qualités maternelles,
avec une tendance favorable sur les comportements maternels et du lapereau
pendant la lactation, bien que difficiles à mesurer et peu voire
pas héritables.
a
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Dans le projet français
RELAPA financé par le CLIPP, le Carnot Santé Animale et
les sélectionneurs, Gunia et al. ont infecté 953
lapins croisés issus des 6 lignées maternelles commerciales
avec une souche de Pasteurella multocida. Une note de résistance
de 0 (non résistant) à 5 (très résistant)
a été donnée en fonction du taux de survie combiné
à l'étendue des lésions cutanées (abcès)
et de la dissémination bactérienne dans l'organisme. Les
héritabilités étaient faibles à modérées
pour tous les caractères sanguins (h² variant de 0,04 pour
les globules rouges à 0,30 pour les monocytes), à l'exception
du pourcentage d'éosinophiles, qui ne semble pas être héritable.
Il y a des corrélations génétiques positives entre
la note de résistance et le nombre de globules rouges, les taux
d'hématocrite, d'hémoglobine et de lymphocytes. A l'inverse,
il existe des corrélations génétiques négatives
entre la note de résistance et les pourcentages de plaquettes,
de globules blancs, de neutrophiles et de monocytes. Parmi les caractères
hématologiques, le pourcentage de lymphocytes pourrait être
un critère de sélection potentiel vis-à-vis de
la résistance à la pasteurellose. Son héritabilité
était relativement élevée (h²=0,24 ±
0,09) par rapport aux autres caractères et sa corrélation
avec la note de résistance est également élevée
(r=0,83). Il s'agit des premières analyses des paramètres
génétiques des caractères hématologiques
chez des lapins infectés expérimentalement. En
complément, ces résultats ayant été obtenus
après inoculation, il aurait été intéressant
d'étudier les différents paramètres sanguins avant
épisode infectieux, pour pouvoir trouver des caractères
prédictifs de résistance.
a
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Piles et al.
(Espagne) ont cherché à prédire l'indice de consommation
(IC) des jeunes lapins à partir de de données d'abondance
de microbiote (ASV) pour améliorer ce caractère, en sélectionnant
les animaux avec le microbiote le plus favorable, et en identifiant
les micro-organismes les plus pertinents impliqués dans l'efficacité
alimentaire. Les données proviennent de deux populations de lapins
issus de la lignée paternelle INRA 1001 : la génération
G10, sélectionnée depuis 10 générations
pour une consommation alimentaire résiduelle réduite et
la génération témoin G0 produite à partir
d'embryons congelés de la lignée initiale commune. Les
918 ASVs ont été transformés par une fonction logarithmique,
centrés et corrigés pour les effets de lot. La méthode
Machine learning repose sur l'entraînement d'un modèle
de prédiction sur un sous-échantillon et sur la validation
de ce modèle sur un autre échantillon de test. Les ASVs
ont été classés en fonction de leur importance
de prédiction par un algorithme de forêt aléatoire
basé sur différents sous-ensembles de taille croissante
(50, 100, 150, 200, 300, 400, 500, tous). Les meilleures performances
et les résultats les plus stables ont été obtenus
avec l'apprentissage automatique utilisant les 100 ASVs les plus importants
étant pour la plupart reliés à l'ordre des Clostridiales.
Les valeurs de la corrélation de Spearman (intervalle interquartile)
étaient de 0,33 (0,09) et 0,32 (0,06) pour SVM et ENET, respectivement.
Ces valeurs de prédiction restent assez
faibles et la méthode nécessite énormément
de temps de calcul. La méthode était exploratoire et ne
se révèle pas très intéressante pour les
évaluations de routine. De plus, la sélection directe
sur l'efficacité alimentaire par les méthodes déjà
connues (par la consommation résiduelle ou le gain moyen quotidien
en régime alimentaire restreint) semble plus efficiente.
a
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Une expérience
de sélection divergente pour la teneur en lipides intramusculaire
(FMI) dans les muscles longissimus thoracis et l. lumborum (muscles
du râble) a été réalisée chez le lapin
pendant 10 générations à l'Université Polytechnique
de Valence (Espagne), pour étudier les mécanismes impliqués
dans le dépôt de graisse intramusculaire (Zubiri-Gaitán
et al.). Le but de cette expérience était d'analyser la
réponse corrélée à la sélection sur
le métagénome intestinal, afin d'essayer d'élucider
le rôle du microbiote et de ses gènes sur les mécanismes
évoqués. Des analyses de Partial Least Squares (PLS) et
de PLS discriminant (PLS-DA) ont été utilisées
pour trouver les gènes microbiens affectés par la sélection.
L'analyse PLS est une méthode de régression de moindre
carré qui permet d'estimer le lien entre des variables explicatives
(les données d'abondance des gènes des différents
microorganismes du microbiote) et la variable à expliquer (le
gras intra musculaire dont les valeurs divergent entre la lignée
basse et la lignée haute). La PLS DA (Discriminant Analysis)
est une PLS supervisée qui permet de sélectionner les
variables explicatives les plus prédictives. 122 gènes
microbiens qui se chevauchaient entre les résultats de PLS-DA
(240) et PLS (230) ont été pris en compte, aidant à
différencier ceux qui sont réellement liés à
la FMI de ceux qui ont été fixés en raison de la
dérive génétique, confirmant l'existence d'un lien
entre le génome de l'hôte et son métagénome.
Etude d'ordre académique sans intérêt
pour la profession.
a
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Deux
lignées de lapins ont été sélectionnées
de manière divergente à l'Université de Valence (Espagne)
pour augmenter ou diminuer la variabilité environnementale de la
taille de la portée à la naissance (Agea et al.). Pour
aider à la compréhension : diminuer la variabilité
environnementale d'un caractère signifie améliorer l'homogénéité
de ce caractère. La diminution de la variabilité
de la taille des portées génère des femelles qui
semblent plus résistantes et moins sensibles au stress et aux maladies,
ce qui constitue un critère de sélection utile pour améliorer
la sensibilité environnementale. Les acides gras modulent les fonctions
des cellules immunitaires. Les acides gras saturés (AGS) ont un
effet inhibiteur sur la prolifération des lymphocytes, les acides
gras monoinsaturés (AGMI) exercent un effet protecteur et anti-inflammatoire
sur les macrophages, et les acides gras polyinsaturés n-3 (AGPI)
affectent la réponse des lymphocytes au moyen de l'IL- 1, IL-2,
IL-6, TNF ainsi que la prostaglandine E2 et le leucotriène B4.
Le profil des acides gras plasmatiques a été évalué
chez 10 femelles de la lignée homogène et 12 femelles de
la lignée hétérogène de la 12e génération
de sélection. La lignée homogène a montré
des niveaux plus élevés d'AGS et d'AGMI que la lignée
hétérogène. En outre, cette lignée avait également
une quantité plus élevée d'AGPI n-3 et une quantité
plus faible d'AGPI n-6 que celle hétérogène. En conclusion,
la sélection pour l'homogénéité de la taille
de portée à la naissance montre une réponse corrélée
avec le profil des acides gras plasmatiques. L'amélioration
indirecte de la résilience des lapines par une sélection
sur l'homogénéité de la taille de portée semble
assez étonnante mais cette étude a le mérite de chercher
des explications au niveau des paramètres plasmatiques impactés.
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2.
Génomique et génétique moléculaire
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Les études d'association et de liaisons
génétiques ont pour objectif d'identifier des régions
chromosomiques (QTL pour Quantitative Trait Loci), impliquées dans
l'expression des caractères d'intérêt. Elles reposent
sur la mise en évidence statistique d'un lien entre le génotype
de certains marqueurs de l'ADN (marqueurs de type SNP - Single-Nucleotide
Polyporphism = polymorphisme d'un seul nucléotide), proches de
gènes contrôlant les caractères et la valeur phénotypique
de ces caractères. Ces résultats permettent de vérifier
que certaines régions du génome contrôlent une partie
de la variabilité des caractères et que ces caractères
pourraient être améliorés par la sélection
génomique. Une sélection de type BLUP sans information sur
les marqueurs reste toutefois très efficace si les caractères
sont héritables.
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Trois
études portent sur la recherche de QTL. Garreau et al. (France)
ont mis en évidence 2 SNP significatifs pour l'indice de consommation
et 89 SNP significatifs pour la consommation alimentaire résiduelle,
un autre caractère d'efficacité alimentaire. Les 89 SNP
significatifs pour la consommation alimentaire résiduelle étaient
tous situés sur le chromosome 18 (OCU18), où le gène
candidat fonctionnel putatif GOT1 a pu être identifié. Ces
résultats laissent entrevoir une possible sélection génomique
sur l'efficacité alimentaire, même si cela demande davantage
d'investigations. Dans le contexte actuel d'instabilité des prix
des matières premières, l'apport de la génomique
pourrait être un levier intéressant pour accélérer
la sélection sur l'efficacité alimentaire.
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Les principales
régions génomiques abritant des gènes liés
au métabolisme des lipides ont été identifiées
dans les chromosomes de lapin (OCU) OCU1, OCU3, OCU8, OCU9, OCU17 et
OCU18 par Laghouaouta et al. Sur 475 lapins issus de lignées
divergentes sélectionnées sur le taux de gras intramusculaire,
les auteurs ont identifié des régions génomiques
abritant des gènes liés au métabolisme des lipides
dans les chromosomes de lapin (OCU) OCU1, OCU3, OCU8, OCU9, OCU17 et
OCU18. Etude non appliquée, qui permet
d'accroître notre connaissance sur le génome du lapin.
a
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Casto-Rebollo et
al. (Espagne) ont identifié les régions génomiques
modifiées par la sélection sur la variabilité de
la taille de portée. Pour cela, les génotypes de 91 lapines
de la population de base, 142 de la lignée avec une forte variabilité
de la taille de portée et 134 de la lignée avec une faible
variabilité de la taille de portée à la génération
11 ont été utilisées. Une analyse de séquençage
du génome entier (WGS) a été réalisée
sur 54 animaux à la génération 10 pour mettre en
évidence les gènes présentant des mutations fonctionnelles.
Les auteurs ont identifié 311 gènes candidats présentant
une mutation fonctionnelle pertinente. 107 d'entre eux avaient des fonctions
liées à la réponse au stress, à la reproduction
et au développement embryonnaire, au métabolisme des glucides
et des lipides et/ou au système immunitaire. Des mutations fonctionnelles
fixées dans l'une des lignées de lapin et absentes dans
l'autre ont été identifiées dans les gènes
C3orf20, GRN, EPCAM, ENSOCUG00000017494, ENSOCUG00000024926, ENSOCUG00000026560,
MYLK, HECA et NMNAT3. Cependant, les implications réelles de
ces gènes pour la variabilité de la taille de portée
et la résilience animale doivent encore être démontrées.
Cela nécessite une analyse fonctionnelle
de chacune des mutations voire de l'association de ces mutations.
a
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La
sélection génomique repose sur une méthode d'évaluation
génétique basée sur un très grand nombre
de marqueurs SNP (plusieurs dizaines ou centaines de milliers). On peut
prédire un phénotype (ou plus exactement une Valeur Génomique)
sur de jeunes candidats à la sélection pour lesquels on
dispose uniquement de l'information de génotypage. En comparaison
avec une sélection classique utilisant le BLUP, chez le lapin,
il est attendu de la sélection génomique un accroissement
du progrès génétique par la meilleure précision
de l'évaluation génétique (grâce à
l'apport d'information moléculaire à forte densité).
Piles et al. (Espagne) ont comparé la précision de la
prédiction du gain de poids moyen quotidien (GMQ) à partir
de génotypes de type SNP, en utilisant une méthode appelée
Support Vector Machine (SVM) et le meilleur modèle de prédiction
linéaire sans biais (GBLUP) comme référence. Les
meilleures performances de prédiction ont été obtenues
avec SVM avec un sous-ensemble de 1000 SNP. Dans ce cas, la valeur de
la corrélation entre valeur prédite et valeur vraie était
0,34 avec un intervalle interquartile (IQR) assez élevée
de 0,20 pour ce paramètre. Lorsque la prédiction a été
effectuée en utilisant GBLUP avec tous les SNP, la valeur de
la corrélation entre valeur prédite et valeur vraie était
de 0,28 avec un IQR de 0,12. Le sous-ensemble sélectionné
de SNP qui ont été identifiés pourrait être
potentiellement utilisé dans la sélection pour accélérer
le progrès génétique sur le GMQ.
a
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Deux
études ont porté sur le déterminisme de la coloration
du lapin. Dans la première étude, Utzeri et al. (Italie)
ont caractérisé le gène TYR chez le lapin en séquençant
environ 2000 paires de bases englobant toutes les régions codantes
et les régions flanquantes (séquences
régulatrices) chez un total de 25 lapins de 11 races
domestiques (2 lièvre belge, 2 fauve de Bourgogne, 3 californien,
3 Argenté de Champagne, 2 Géants Chinchilla, 1 Géant
Gris, 1 Havane, 2 Leprino di Viterbo, 4 Néo-Zélandais Blanc,
2 Argenté et 3 Blanc de Vienne) et 11 autres lapins sauvages chassés
en Sardaigne. Les données de séquençage ont identifié
un total de 15 mutations. Cinq mutations "faux-sens" avaient
déjà été détectées dans d'autres
études, dont trois associées à différents
phénotypes de couleur de pelage : p.T373K déterminant l'allèle
albinos ; p.E294G provoquant l'allèle himalayen et chinchilla ;
p.T358I observé uniquement chez les lapins Chinchilla. En plus
de sept autres mutations synonymes et d'un polymorphisme dans la région
3'-non traduite (UTR), deux nouvelles mutations "faux-sens"
(une identifiée uniquement chez les lapins sauvages) ont été
identifiées. Cette étude a en outre contribué à
révéler la variabilité du gène TYR dans différentes
populations de lapins et a confirmé l'effet de mutations fonctionnelles
à ce locus.
Note : En génétique, une mutation
faux-sens ou substitution non synonyme est une mutation ponctuelle dans
laquelle un nucléotide d'un codon est changé, induisant
le changement de l'acide aminé associé. Ceci peut rendre
la protéine traduite non fonctionnelle, si les propriétés
du nouvel acide aminé sont différentes.
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Dans la deuxième
étude Demars et al. (France) ont identifié plusieurs
SNP significatifs marquant des loci déjà connus pour affecter
la couleur du pelage ainsi que dans quelques autres régions chromosomiques
non encore décrites pour affecter le phénotype himalayan
(Californiens, Petit Russes) chez
le lapin (par exemple une région génomique sur le chromosome
14). Ces études permettent d'enrichir
nos connaissances sur le déterminisme de la couleur du pelage,
sans réelle application pour notre filière du moins pour
l'instant.
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Deux
autres études de génétique moléculaire ont
une portée académique ou exploratoire, leur intérêt
est plus scientifique qu'appliqué.
Iannucelli et al. (France) proposent de capturer l'exome (la
partie du génome correspondant aux gènes qui s'expriment
pour la synthèse des protéines) du lapin en utilisant
le panel humain commercialisé puisque les génomes humain
et lapin sont très proches sur l'arbre phylogénétique
des espèces. La qualité de l'hybridation a permis la capture
de l'exome du lapin et a permis un ensemble de données de 40 000
variants. Cette méthode présente également une opportunité
unique d'étudier à la fois (i) la diversité génétique
de différentes races de lapins et (ii) le déterminisme mendélien
de phénotypes spécifiques chez les lapins sans avoir recours
à des outils personnalisés coûteux.
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Les micro-ARN sont
une catégorie de petits acides ribonucléiques (ARN), non
codants pour des protéines. Ils interviennent principalement
dans la régulation de l'expression des gènes. Kai et
al. (Chine) ont utilisé la technologie de séquençage
Illumina pour effectuer le séquençage de micro-ARN sur
trois lapins mâles adultes de sept mois, visant à évaluer
la qualité du séquençage à haut débit
dans l'exploration de données de miARN de testicules de lapin
et à explorer les caractéristiques biologiques de miARN
dans les tissus des testicules. Les résultats montrent que la
qualité, la pureté de l'ARN total et l'intégrité
de l'ARN total étaient bonnes, ce qui peut répondre aux
exigences de construction d'une petite bibliothèque d'ARN.
a
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3.
Gestion et effets de la consanguinité
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La
consanguinité résulte de l'accouplement d'individus apparentés.
La principale conséquence de l'augmentation de la consanguinité
est l'augmentation de l'homozygotie, c'est-à-dire l'augmentation
de la fréquence des gènes pour lesquels l'allèle
reçu du père est identique à celui de la mère.
Il en résulte une augmentation de la fréquence de défauts
héréditaires récessifs ainsi qu'une dépression
de consanguinité qui se traduit par une diminution des performances,
en particulier pour les caractères de reproduction et d'adaptation.
a
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Deux
équipes se sont intéressées à l'effet de la
consanguinité sur les performances. Piles et al. (Espagne)
ont estimé la dépression de consanguinité pour les
caractères de croissance et de prolificité dans une population
de lapins sélectionnés pour leur GMQ sur 60 générations.
Les effets de la consanguinité ancienne, intermédiaire et
nouvelle (Fold, Fint, Fnew), ainsi que la consanguinité classique
(c'est à dire total cumulé) (F) ont été estimés
pour le gain de poids moyen quotidien (GMQ), le poids d'abattage (SW),
le nombre de lapereaux nés vivants (NA), le nombre total de lapereaux
nés (NT) et le nombre de lapereaux sevrés (NW). Les auteurs
ont montré une nette dépression due à la consanguinité
pour tous les caractères de croissance et de prolificité
(-10 g/j, -506 g, -7,4 lapereaux, -6,2 lapereaux et -6,2 lapereaux pour
GMQ, SW, NA, NT et NW, respectivement sur F). L'effet de Fold et Fint
était nul alors qu'il était négatif pour Fnew, sur
la croissance mais pas sur les caractères de prolificité.
Ces résultats suggèrent la possibilité d'une purge
par sélection d'allèles récessifs délétères
affectant la croissance.
Nagy et al. (Hongrie) ont étudié l'effet de la consanguinité
sur la survie des lapereaux à la naissance. La période analysée
(1992-2017) a été divisée en deux périodes
(1992-1997 et 1997-2017). Au total, 22718 enregistrements de mise bas
ont été analysés. Les coefficients de régression
estimés pour les coefficients de consanguinité des lapereaux
et pour les mères étaient de -0,20±0,27 et -0,41±0,36,
et 0,05±0,08 et -0,01±0,09 dans les première et deuxième
périodes, respectivement. En raison des grandes erreurs types,
les résultats n'étaient pas significatifs.
Ces deux communications étudient les effets
délétères de l'augmentation de la consanguinité
dans des populations fermées, sélectionnées depuis
de nombreuses années. C'est pour cela que des outils sont mis en
place chez les sélectionneurs au niveau des lignées pures
pour réaliser du progrès génétique tout en
contrôlant la consanguinité. De plus, la production d'animaux
croisés dans nos schémas de sélection (animaux parentaux
et produits terminaux) permet d'annuler les éventuels défauts
héréditaires récessifs.
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Herbert
et al. (France) ont appliqué une méthode de sélection
appelée Optimum Contribution Sélection (OCS). Elle maximise
le gain génétique tout en limitant l'augmentation de la
consanguinité via une équation d'optimisation. Cette optimisation
se fait lors de la sélection des candidats au moment du sevrage
et prend en compte leur degré de parenté, leur contribution
à la population et leur valeur génétique. Cette
méthode semble prometteuse pour augmenter le progrès génétique
sous une contrainte d'évolution de consanguinité fixée.
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4.
Caractérisation et gestion des populations
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Mêle Fauvre de
Bourgogne |
Le
congrès mondial de cuniculture est traditionnellement une occasion
privilégiée pour décrire des races, des génotypes
ou des populations locales, en particulier pour les pays du Sud. Ces
résultats, précieux pour les filières locales concernées,
apportent un intérêt limité pour les éleveurs
français. Ils ne seront donc que brièvement évoqués
a
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Des races ou populations
de France, de Hongrie, du Brésil et du Nigéria ont été
décrites. Nous décrirons ici essentiellement la caractérisation
du Fauve de Bourgogne (11 mâles et 37 femelles) par Savietto et
al (France): Sous un rythme de reproduction de 42 jours, les performances
de reproduction étaient faibles. Les taux de fécondité
étaient en moyenne de 60 % et la taille des portées à
la naissance était en moyenne de 4,3 nouveau-nés. En moyenne,
les femelles ont sevré (à 35 jours) 3,4 lapereaux pesant
720 g. En l'absence de supplémentation en antibiotiques, la survie
des lapereaux à l'âge de 65 jours atteignait 83% et les
animaux en croissance atteignaient 1649 g à cet âge. Cette
étude illustre bien que les performances de ces populations sont
très éloignées de nos standards de production.
a
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5.
Conclusions
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Le
rapport de synthèse a présenté des applications concrètes
de sélection sur des critères fonctionnels en lien avec
les attentes sociétales (longévité de la lapine,
résistance aux maladies, homogénéité des poids
de naissance et des tailles de portée). Les communications sur
la sélection des caractères étaient plutôt
portées sur la recherche de facteurs d'évaluation de ces
caractères, par exemple par l'étude de paramètres
sanguins pour la résistance aux maladies ou encore par l'étude
du microbiote pour l'efficacité alimentaire. Une seule communication
a fait état de l'amélioration des qualités maternelles
avec une approche complémentaire sur l'étude du comportement.
On peut souligner par ailleurs l'absence de communication sur la qualité
de carcasse, bien représentée lors de l'édition précédente.
La génétique moléculaire et la génomique ont
été les thèmes les plus exposés. La majorité
des études ont porté sur la recherche de QTL et sur l'étude
de mutations pour apporter des éléments de compréhension
sur la caractérisation des phénotypes. La plus intéressante
pour notre filière est probablement celle de Garreau et al. qui
laisse entrevoir des perspectives de sélection génomique
sur l'efficacité alimentaire. Toutefois, même si la génomique
semble aujourd'hui plus accessible avec notamment la réduction
du prix des puces, la technologie semble encore trop onéreuse pour
notre filière.
Plusieurs communications ont fait état de la gestion de la consanguinité
et de ses dérives, qui restent des points de vigilance au niveau
de la sélection des lignées pures.
Enfin, on peut regretter globalement le nombre important de communications
académiques, dont les résultats n'ont pas d'application
concrète dans nos métiers, mais qui ont toutefois leur place
dans ce congrès, le lapin étant un modèle animal
pour la recherche expérimentale
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