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31 janvier 2017 - Journée
d'étude ASFC «Qingdao -Ombres & Lumières»
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Comportement
et bien-être des lapins :
Les apports lors du 11ème Congrès Mondial de Cuniculture
par
Laure BIGNON¹, Chantal DAVOUST² et Luc MAERTENS³
¹ ITAVI, Centre INRA
de Tours 37 380 NOUZILLY - France
² INZO°- Rue de l'église - CS 90019 - Chierry - 02402
CHÂTEAU THIERRY Cedex - France
³ Institute for Agricultural and Fisheries Research (ILVO), Animal
Science Unit, Scheldeweg 68, 9090 MELLE, Belgique
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INTRODUCTION |
L. Maertens, C. Davoust
et L. Bignon pendant leur exposé |
La session comportement
et bien-être a rassemblé 22 communications soit 10% des
communications (22/215 en incluant la présentation invitée
effectuée par Hoy (Allemagne)). La majorité des communications
de cette session a été assurée par la Hongrie (5),
puis par la Belgique (3) et le Canada (3). L'Espagne, l'Italie, l'Allemagne
mais aussi le Brésil et la Chine ont présenté 2
communications et la France une. Contrairement au dernier congrès
mondial, on note une montée en puissance des communications issues
des pays hors Union Européenne (7/22 en 2016 vs 1/ 21 en 2012)
et un recul relatif des communications issues des pays européens
(15 en 2016 vs 20 en 2012). Les communications brésiliennes ont
été écrites en partenariat avec l'Espagne et l'Italie.
La plupart des communications se sont intéressées au développement
de logement alternatif en maternité et en engraissement. 5 de
ces communications ont été le fruit d'un partenariat entre
différents pays européens, 2, dont la synthèse,
entre l'Allemagne et la Hongrie, 2 entre la Hongrie et l'Italie et une
entre l'Espagne et l'Italie. Ces partenariats ont été
rendus possible grâce à un projet ERA-Net européen
(Projet RABHO : Rabbit Housing). Quelques-unes se sont centrées
sur le transport et la mise à mort (à la ferme ou à
l'abattoir).
Outre les publications
de la session comportement et bien-être, cette synthèse
intègre également les résultats de 3 études
des sessions Reproduction, Pathologie et Management (1 article par session
en lien direct avec les problématiques de logement abordées
dans notre session). En revanche, la publication de Lopez (2016) sur
la perception des facteurs de stress pendant le transport n'a pas été
détaillée du fait de son faible intérêt.
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1.
LE LOGEMENT DES LAPINS |
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1.1. Ambiance
des bâtiments
Les 2 communications chinoises se penchent sur le problème
de la régulation thermique des bâtiments. La première
de Liu at al (2016, p683) s'intéresse à l'utilisation
d'un échangeur de chaleur pour permettre le renouvellement de
l'air en hiver dans des bâtiments non chauffés situés
dans des zones à climat froid en Chine. Les auteurs comparent
un bâtiment test avec échangeurs et un bâtiment témoin
avec une ventilation dynamique transversale. Sans révéler
d'intérêt majeur sur la température interne du bâtiment
(Test :11,62°C vs 11,73°C Témoin), le système
d'échangeur de chaleur leur permet d'améliorer l'ambiance
du bâtiment avec une baisse de la concentration en ammoniac et
dioxyde de carbone de 15 et 27% respectivement. La concentration de
ces gaz, présentée dans cet article, varie de 3 à
6 ppm pour le NH3 et de 100 à
200 ppm pour le CO2 .
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Liu et al. (2016,
p687) considèrent le comportement des femelles allaitantes dans
différentes températures. Ils montrent que des lapines
élevées à une température chaude (27°C),
sans système de refroidissement autre que l'ouverture des fenêtres
du bâtiment, modifient le temps et la fréquence passés
à effectuer différents comportements ainsi que le pattern
de leurs comportements (horaires) par rapport à des animaux élevés
à la même température en ventilation dynamique utilisant
les échangeurs de chaleur avec un système de refroidissement
(climatiseur) permettant de limiter la température de quelques
dixièmes ou des animaux élevés à des températures
faibles en ventilation naturelle (en hiver ; 11°C). Ainsi la période
d'alimentation est plus restreinte et concentrée sur la période
nocturne, la plus fraîche. Les auteurs concluent sur l'intérêt
de disposer d'un système de refroidissement et d'adapter l'heure
d'alimentation des lapins à leur comportement.
Ces 2 études
chinoises ne sont pas très claires sur les conditions de réalisation
de l'essai rendant difficile l'interprétation et la transposition
de leurs résultats. Il semble qu'un même bâtiment
ait été utilisé à des mois différents
(juin, août, septembre) en utilisant ou pas des dispositifs de
gestion de l'ambiance. Par ailleurs, il n'y a aucune répétition
ce qui rend les conclusions peu fiables. Dans la première étude,
les auteurs concluent sur l'intérêt de l'amélioration
de l'ambiance pour la santé des lapins sans présenter
d'éléments concrets (pas de mesures sur la santé
des animaux ni sur les performances zootechniques) pour des concentrations
de gaz CO2 et NH3 somme
toute modestes dans les 2 bâtiments.
L'efficacité
de l'utilisation de cellules souterraines est testée pour permettre
aux lapins d'éviter les stress thermiques chaud en été
dans de petites unités d'élevage sans système de
refroidissement (Gonzales-Redondo & Finzi, 2016). Ces cellules y
sont déjà utilisées en Afrique du Nord et présentent
des intérêts sur le plan technique. La reproduction peut
notamment se poursuivre pendant des périodes très chaudes.
Le dispositif testé ici montre que ces cellules permettent de
limiter la montée en température dans ces cellules à
26,9°C pour une température extérieure de 34-35°C,
incompatible avec l'élevage de lapins. L'efficacité des
cellules en béton est légèrement supérieure
à celles en plastique. Ces dernières sont toutefois suffisantes
pour limiter le stress thermique chaud dans la plupart des cas et sont
plus économiques.
Ces systèmes semblent intéressants dans le cas de petits
élevages mais peu adaptés à des systèmes
standards. Par ailleurs, l'absence de présentation d'éléments
comparatifs de coûts entre la mise en place d'un cooling et d'un
sas de préparation d'air et la création de ces cellules
souterraines rend impossible d'envisager ce type de solution dans des
élevages rationnels.
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1.2. Enrichissement
physique du logement des lapines en reproduction et des lapins en engraissement
1.2.1. Troisième dimension
Dans leur
synthèse, Hoy & Matics (2016) rappellent l'intérêt
de l'utilisation d'une plate-forme. Initialement pensée comme
un moyen d'agrandir la cage, elle semble plus importante du point de
vue de l'enrichissement sur une troisième dimension. Cet enrichissement
permet à la lapine de s'isoler des tentatives d'allaitement de
ses petits. Elle est préférée quand elle est constituée
de matériaux en plastique. L'ajout d'un tel enrichissement n'a
pas d'impact ou un léger impact positif sur les performances
zootechniques. En revanche, ils rappellent les problèmes sanitaires
que la plateforme peut poser si c'est un sol plein (accumulation de
crottes et d'urine) ou si c'est un sol ajouré (crottes et urine
sur les congénères des niveaux inférieurs et sur
le matériel).
Sur la phase de
croissance, Farkas et al. (2016, p663) comparent 3 types de parc (58
lapins par groupe) : le premier sans plate-forme (16 animaux/ m²),
le second avec plate-forme en plastique et le dernier avec une plate-forme
en grillage (9,14 lapins /m² en comptant la surface de plate-forme).
Chaque parc permet d'héberger 29 lapins. Aucun impact du logement
n'est mis en évidence sur les performances (poids vif, consommation
d'aliment, indice de consommation, mortalité et morbidité),
ni sur les lésions des lapins (3,4% à 5,2% à 7
semaines d'âge ; 0% dans les 3 groupes à l'abattage). Les
auteurs concluent sur la nécessité de répéter
l'expérience pour s'assurer de la fiabilité de ces résultats.
Gerencser et al. (2016, p671) montrent que, dans des parcs sur grillage
présentant des plates-formes en grillage ou en plastique, les
lapins sont préférentiellement sur le sol dans la région
située devant les plates-formes plutôt qu'en dessous. Ceci
est en partie contradictoire avec le comportement naturel du lapin qui
a tendance à préférer se mettre sous un toit qu'en
hauteur. Ceci est également démontré en conditions
d'élevage par certains auteurs. Cette différence peut
toutefois s'expliquer par la possibilité de recevoir urine et
crottes sous ces plates-formes ajourées. En termes de préférence
de matériau, les animaux sont plus présents sur les plates-formes
en plastique que sur les plates-formes en grillage. Les parcs mis à
disposition des animaux présentaient 2 niveaux de plates-formes.
Dans cette configuration, les lapins préfèrent la plate-forme
la plus en hauteur. Ces comparaisons sont effectuées en comparant
la densité animale (lapins / m²) dans les différents
emplacements de la cage.
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Pour ces 2
études, des conclusions sont tirées alors que le nombre
de répétitions par système est extrêmement
faible (n=2). Ce problème est toutefois récurrent avec les
systèmes parcs qui sont plus grands et hébergent plus de
lapins et ne permettent donc pas d'en disposer autant que de cages dans
les structures expérimentales. Il serait intéressant de
répéter ces essais dans le temps et /ou de réaliser
une méta-analyse.
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1.2.2. Autres
enrichissements physiques
Dans leur synthèse Hoy & Matics (2016) rappellent l'intérêt
des reposes-pattes pour éviter les pododermatites des femelles
(48% de femelles avec maux de pattes vs 0%). Dans une cage équipée
de repose-pattes, l'utilisation de plate-forme en plastique peut également
avoir un léger intérêt par rapport à une plate-forme
en grillage (0% vs 5% de femelles à maux de pattes).
Masthoff et al. (2016) comparent 3 types de sol différents en phase
de croissance. Les résultats sont obtenus sur 1077 lapins sur 7
cycles (âge à la vente : 81 à 88 jours et poids final
autour de 2,9 kg). Ils montrent que des sols peu perforés (lames
de 10 mm, fentes de 10 mm, soit 50% de perforation) sont susceptibles
d'entraîner, outre des pattes plus sales, l'apparition de pododermatites
chez des lapins après 46 à 53 jours d'engraissement contrairement
à des sols standard (lames de 5 mm, fentes de 13 mm, soit 75% de
perforation) (5,75% vs 0,4%). L'utilisation de plates-formes très
peu perforées (< 15%) par rapport à des plates-formes
de niveau de perforation identique au type de sol n'aggrave pas le pourcentage
de lapins atteints de pododermatites mais entraine l'augmentation du pourcentage
de pattes sales (sol standard : 85% de pattes propres ; sols alternatifs
: 21,1% ; sols alternatifs avec plate-forme peu perforée : 8,5%
; p<0,001). Cet
essai montre clairement l'effet du type et de la qualité du sol
mais le taux très élevé de pododermatites (mal aux
pattes) est très étonnant. En effet, ces lésions
sont habituellement très rares sur des animaux de cet âge.
Le poids important des lapins peut avoir contribué à exacerber
l'impact de la rétention d'humidité par les sols les moins
perforés. Ainsi, contrairement aux idées reçues,
cet essai montre clairement que les sols pleins sont moins bons pour le
bien-être des lapins pendant la phase de croissance que les sols
grillagés.
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La taille des logements
des lapines fait également l'objet d'un point de la synthèse
de Hoy & Matics (2016). Lors de tests de préférence,
les lapines non gestantes ne passent pas plus de temps que ne le laissent
supposer le hasard dans des cages plus grandes. Des lapines ayant mis
bas dans une boîte à nid située dans l'une des cages
préfèrent systématiquement la cage à l'opposé
de leur portée. De même, des tests de choix montrent que
les lapines passaient moins de temps dans des espaces sans plafond.
En outre, si des logements plus grands permettent une plus grande diversité
de mouvement, ils n'entraînent pas d'amélioration des performances
des femelles.
Hoy & Matics
(2016) rappellent aussi l'intérêt d'enrichissements permettant
aux lapins de ronger. Quels qu'ils soient, ces enrichissements permettent
d'éviter les stéréotypies. Certains matériaux
sont préférés à d'autres.
Dans leur synthèse,
Hoy & Matics (2016) mentionnent que le copeau de bois est le matériau
le plus utilisé en tant que constituant du nid mais qu'une étude
montre que les lapines primipares préfèrent la paille.
Farkas et al. (2016, p667) étudient les préférences
des femelles en termes de matériaux pour construire leur nid.
Ils observent le comportement de 27 femelles de 27 jours de gestation
à la mise-bas en leur donnant le choix entre 3 types de matériaux
: le foin, la paille et un matériau constitué de fines
et longues fibres de bois, le lignocel®. Ils considèrent
également les constituants des nids à la mise-bas. A la
mise-bas, tous les nids comportent du lignocel® et seulement 11,1%
contiennent également de la paille (3,7%) ou du foin (7,4%).
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Dans une deuxième
expérience, ces auteurs montrent, en ne donnant que de la paille
et du foin, que 85% des nids sont constitués d'un seul matériau
et que la paille est significativement préférée
au foin (65% vs 20%, p<0,001). Les mêmes auteurs montrent dans
une étude incluse dans la session reproduction (p197) que la
qualité des nids, évaluée 4-5 jours après
la parturition, est significativement modifié par le matériau
à disposition : foin > paille > Lignocel® > copeaux
de bois. Cet effet n'impacte toutefois pas les performances de reproduction
des femelles. De même, la synthèse précise que,
quand elles ont le choix, les lapines ne mettent jamais bas dans des
nids remplis uniquement de copeaux et n'utilisent ce matériau,
associé à un autre, que dans 8,1% des nids. Toutefois,
dans l'ensemble de ces études, aucune différence significative
n'est mise en évidence sur les performances des femelles selon
le matériau du nid. L'attrait
des lapines pour la paille doit toutefois être relativisé
par les risques sanitaires que ce matériau comporte. En effet,
la paille, selon ses conditions de récolte et de stockage, peut
être un vecteur de VHD ou de parasitisme (oxyures, coccidies).
De même, le coût du lignocel® est prohibitif pour un
usage en élevage. Cependant, ces études ouvrent des perspectives
pour réfléchir à de nouveaux matériaux pour
les nids : mélange paille dépoussiérée et
de copeaux par exemple.
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1.3. Enrichissement
social du logement des lapines en reproduction et des lapins en engraissement
1.3.1. Le logement
collectif en maternité
Hoy et Matics (2016) rappellent que le logement des lapines en groupe
en permanence est étudié depuis 1992. Une première
expérience regroupant 1 mâle et 4 femelles (en Suisse)
a donné de bons résultats qui n'ont jamais été
reproduits depuis. La plupart des groupes testés comprend 4 ou
8 femelles. En règle générale, les taux de mise-bas
obtenus sont plus faibles à équivalents mais le phénomène
des mise-bas multiples dans un même nid et l'infanticide qui en
résulte entraîne un taux de viabilité au nid extrêmement
faible dans ces systèmes. L'étude préliminaire
de Gerencser et al. (2016, p675) s'intéresse au comportement
de monte dans des groupes constitués d'un mâle et 4 femelles
d'âge homogène (17 semaines) ou non (1 femelle d'un an
et 3 de 17 semaines). Les auteurs observent que les mâles présentent
beaucoup plus de comportements de monte dans les groupes homogènes
que dans les groupes hétérogènes avec également
plus d'accouplements réussis. Le mâle tente de s'accoupler
plus souvent avec certaines femelles, les autres femelles tentant de
s'accoupler entre elles. Ces comportements s'expriment essentiellement
à 2 moments du cycle, le jour du regroupement et à 20
jours, ce qui correspond à la fin supposée des pseudogestations
s'il y a lieu. Par ailleurs, dans les 2 typologies de groupe, seules
2 femelles ont réellement mis bas. Ainsi, les auteurs concluent
sur la faible efficacité de la saillie naturelle dans des logements
en groupes en nuançant avec la nécessité de répéter
cette expérience.
L'intérêt de cette étude semble limité
pour l'élevage rationnel français où 95% des éleveurs
pratiquent l'insémination artificielle. Par ailleurs, les objectifs
de l'auteur ne sont pas clairs ce qui interroge sur l'opportunité
d'engager ce type de travaux. Sans doute était-ce de mieux comprendre
ce qui se passe dans ces groupes en vue de répondre aux demandes
des associations de protection des animaux et notamment Vier Pfoten.
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Pour éviter
le problème des mises-bas multiples dans un même nid, différentes
études testent le fait de permettre aux femelles d'accéder,
à partir de parties communes, à des parties qui leur sont
propres. Le premier système consiste en une reconnaissance individuelle
pour l'accès au nid. Cela permet de régler le problème
de mises-bas multiples dans un même nid et limite les problèmes
d'agressivité. Toutefois, ce dispositif reste coûteux et
semble entraîner une baisse du taux de mise-bas. Dans le cadre
du projet européen RABHO, ce n'est pas l'accès au nid
qui a été régulé mais l'accès à
une zone de retrait individuelle à partir d'une zone commune.
Cette zone individuelle a la taille d'une cage à plate-forme
comprenant le nid. Cette régulation est obtenue grâce à
une chatière à puce. Dans ce système, le taux de
viabilité au nid est plus faible et ainsi que le poids au sevrage
et plus variable (coefficient de variation plus élevé,
de 7,7%) que dans un système où les femelles ne sont ensemble
que sur une partie de leur cycle. Dans ce système, les lapereaux
les plus forts peuvent profiter de l'allaitement de différentes
lapines puisqu'ils peuvent changer de zone. Par ailleurs sur les 6 bandes
testées, les lapines utilisent plus ou moins l'espace collectif
et 1 femelle sur 4 reste tout le cycle dans son espace privatif.
En outre, les femelles
logées dans des systèmes en groupe présentent un
taux de corticostérone dans leurs crottes plus important que
les femelles logées seules. La corticostérone est un indicateur
du stress ressenti par ces femelles. Au-delà des problèmes
de mises-bas dans des mêmes nids, ces systèmes génèrent
aussi plus d'agressivité entre femelles qui donne lieu à
des lésions voire à des réformes anticipées.
Ainsi la conduite des femelles en groupe entraine des coûts plus
importants (baisse de performance, problèmes de réforme
anticipée
) et davantage de travail de l'éleveur.
Ainsi des études continuent de se focaliser sur le logement collectif
des lapines en permanence alors que tout indique que ce n'est pas possible,
voire même que ce n'est pas naturel puisqu'une lapine s'isole
avant de mettre bas. Toutefois, les travaux italiens
décrits dans la synthèse montrent que le logement en groupe
permet l'expression d'une diversité de comportements propre à
l'espèce là où le logement en cage individuelle
favorise l'expression de stéréotypies.
Pour permettre cette
richesse comportementale et éviter les problèmes de performances
liés à la mise en groupe, des femelles sont entraînées
à reconnaître leur propre nid avant la mise-bas ce qui
permet de diviser par 2 les problèmes d'agressivité au
moment de la mise-bas sans toutefois les éliminer. Cette
pratique pose la question du temps de travail de l'éleveur :
combien de minutes par lapine sont-elles nécessaires pour les
imprégner du nid ?
Actuellement des
systèmes de groupe sur des temps limités du cycle sont
en test dans différents pays européens (Italie, Belgique,
Pays-Bas, Espagne, Allemagne, Suisse). Ces systèmes s'appuient
sur la modularité des logements avec des parois amovibles qui
peuvent être retirées à certains moments du cycle.
Ainsi, selon les études, les femelles restent en cages individuelles
de 3 jours avant la mise-bas jusqu'à 7j, 12j, 14j, 18j ou 21j
après la mise-bas. Les performances de reproduction permises
par ces systèmes sont bonnes. Ces éléments sont
bien mis en évidence dans l'étude de Martino et al (2016)
présentée dans la session Conduite et économie.
Ces auteurs comparent, sur un an, un système de logement en groupe
en continu (SC - 4 femelles, n=8), un système de logement en
groupe modulable (PC - 4 femelles, logées individuellement de
5 jours avant mise-bas à une semaine après ; n=8) et une
cage individuelle (C ; n=16). L'insémination a lieu après
le sevrage. Les logements en groupe altèrent les performances
de reproduction des femelles (Fertilité : C : 72,6 > PC :
60,3 > SC : 46,1 ; nés vivants : C : 6,5 = PC : 6,5 > SC
: 5,6) mais le poids total de lapins vendus par femelle et par an dans
les logements en groupe modulable, bien que plus faible, n'est pas significativement
différent du niveau atteint en cage individuelle (C : 71,2 =
PC : 59,1 > SC : 40,5 Kg/ femelle /an).
Cette étude est intéressante. Nous pouvons néanmoins
regretter l'utilisation d'un rythme extrêmement extensif qui n'est
pas représentatif de la production française (insémination
après le sevrage) et la faible productivité (sevrés
par femelle : autour de 5,5 dans cette étude vs 8-9 en France
; productivité : 40 à 71 kg / femelle / par an vs environ
130 kg / femelle / an en France).
Maertens et Buijs
(2016) montrent de très bonnes performances de reproduction tant
en parcs qu'en cages individuelles (fertilité comprise entre
83,3% et 90,3% ; lapins au sevrage entre 9,9 et 10,23). Les résultats
des essais de cette équipe ont déjà été
présentés lors des JRC en 2013 et 2015. Les parcs présentent
une viabilité légèrement inférieure et un
poids de lapins au sevrage légèrement plus faible qu'en
cages individuelles mais ces différences sont en partie imputables
à des défauts de conception des parcs (boîtes à
nid, hauteur des pipettes). Machado et al (2016 ; p695) montrent quant
à eux que des primipares, en alimentation ad libitum, élevées
en logement collectif au moment de leur insémination jusqu'à
4 jours avant la mise-bas sont plus légères à la
première insémination (3810g vs 4005g) et présentent
une taille de portée plus faible à la mise-bas que des
primipares élevées en cages individuelles (8,8 vs 10,94
nés vivants). Ces mêmes auteurs dans une autre étude
(p699) démontrent également que les petits (équilibrés
à 9 par portée à la mise-bas) issus de femelles
logées collectivement à partir de 18j post-mise-bas sont
plus lourds à 56j que ceux issus de femelles logées individuellement.
Le poids des lapereaux n'est pas différent à 18j. Ceci
semble s'expliquer par un gain moyen quotidien plus important sur la
période 18j-sevrage. Ces animaux consomment également
plus que ceux élevés en cages individuelles et présentent
donc un indice de consommation plus élevé. Les
résultats concernant les femelles peuvent éventuellement
s'expliquer par une compétition à la mangeoire dans le
cas des logements en groupe. Les résultats sur les lapereaux
plus lourds lorsqu'ils sont mis en groupe à 18 jours est surprenant
étant donné que nous sommes à taille de portée
équivalente.
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Ces systèmes
ont également l'avantage de permettre la conduite en tout-plein
tout-vide. La diversité des comportements sociaux peut s'y exprimer.
Toutefois, cette diversité s'exprime davantage au moment de la
mise en groupe et s'atténue ensuite jusqu'à atteindre
les niveaux observés en cage individuelle. Maertens et Buijs
(2016, p707) montrent en effet que la locomotion et les contacts sociaux
de types reniflement / toilette sont plus importants en groupe juste
après le regroupement mais que cette différence s'atténue
beaucoup 4j et 12j après. Des comportements agressifs sont systématiquement
observés au moment où les femelles se trouvent de nouveau
en contact les unes avec les autres. Par exemple, Marchando et al (2016)
montrent que 66% de leurs jeunes lapines sont blessées lorsqu'elles
sont logées collectivement. Martino et al (2016) confirment également
que les femelles logées collectivement en permanence présentent
significativement plus de lésions graves (7,9%) que les femelles
logées collectivement sur une partie de leur cycle (5,6%) qui
elles-mêmes présentent plus de lésions que les femelles
logées individuellement (1,5%). Maertens et Buijs (2016, p707)
montrent que, bien que la fréquence de ces comportements diminue
beaucoup, rapidement après le regroupement, 58% des femelles
logées en groupe à partir de 18j post-mise-bas présentent
des lésions légères et 20% des lésions plus
sévères.
Pour essayer d'amoindrir
ce problème, des études portent sur l'enrichissement des
logements avec des " cachettes ", ou lieu de retrait, mais
cela n'a permis qu'une légère diminution de l'agressivité
entre femelles. D'autres travaux s'appuient sur le respect des comportements
sociaux naturels. Hoy et Matics (2016) rappellent que des études
montrent que la structure de la hiérarchie est plus stable pour
des groupes d'âge hétérogène (1 femelle de
1 an et 3 de 17 semaines) par rapport à des groupes d'âge
homogène et donc l'agressivité est moindre avec différents
âges. Ces résultats sont par ailleurs confirmés
par l'étude de Szendrö et al (2016) qui montrent également
que plus les femelles sont élevées dans la hiérarchie
et plus elles attaquent fréquemment leurs congénères.
Ces auteurs indiquent aussi que les 4 femelles du groupe homogène
en âge sont mortes dans les 4 mois suivant la mise en groupe alors
que seule une femelle est morte dans les 3 mois dans le groupe hétérogène.
Cet essai n'a été réalisé que sur 2 groupes
de 4 femelles, l'un homogène et l'autre hétérogène,
les résultats sont donc à prendre avec d'infinies précautions
Par ailleurs, l'agressivité
est moins importante si les femelles sont familières et si elles
restent dans leurs environnements, déjà marqués.
Le maintien de groupe stable permet non seulement de limiter les problèmes
d'agressivité mais également le stress des femelles. Ce
constat semble confirmé par Trocino et al (2016) qui démontrent
les comportements agressifs des femelles (morsures et attaques principalement)
après la première mise en groupe (8j avant MB) qui sont
nombreuses, essentiellement durant les 2 premières heures. Lors
du deuxième regroupement de ces mêmes femelles après
20j de séparation (18j post-MB), le nombre de comportements agressifs
est moins élevé et concentré sur la première
demi-heure. Après quelques jours de vie collective après
le deuxième regroupement (21 et 30j post-MB) presqu'aucun comportement
agressif n'est observé. Toutefois, la conservation de groupe
stable n'est pas toujours facile à obtenir dans des conditions
de production. Pour faciliter l'introduction, après la phase
d'isolement, de femelles non familières à un groupe déjà
constitué, l'utilisation de produits masquant les odeurs corporelles
(alcool ou vinaigre) est testée par les suisses mais n'a qu'un
effet limité.
A ce jour,
il est impossible de démontrer clairement un avantage du système
de logement collectif sur une partie du cycle de reproduction pour le
bien-être des lapines du fait des problèmes importants
d'agressivité entre femelles non résolus. Par exemple,
Maertens et Buijs n'ont pas constaté une diminution du comportement
d'agressivité après quelques bandes dans un système
où les femelles (non familières) sont toujours regroupées
18j après la mise-bas. Des travaux sont donc encore nécessaires
pour trouver des solutions.
Il pourrait
être envisagé de poursuivre les travaux entrepris par les
Suisses en 2014 sur les produits masquant les odeurs en utilisant d'autres
parfums ou des phéromones. Les travaux de Trocino et al (2016),
bien qu'intéressants, peuvent être biaisés par l'effet
du jour du regroupement. En effet, les femelles recherchent davantage
la solitude 8 jours avant la mise-bas que 18j après, ce qui peut
être un facteur de confusion avec la stabilité du groupe
qui est, par ailleurs, difficilement envisageable en conditions de production.
L'un des intérêts majeurs du système modulable est
de permettre, en attendant de trouver une solution réaliste pour
les femelles, d'obtenir un logement collectif pour les lapins en engraissement
tout en conservant l'intérêt sanitaire du tout-plein tout-vide.
Ces systèmes modulables semblent donc prometteurs et pourront
peut-être permettre un jour le logement en groupe des femelles.
En revanche, l'ensemble des études ont été réalisées
en stations expérimentales et les résultats mériteraient
d'être validés en conditions terrain pour prendre en compte
des aspects qui ne sont jamais étudiés dans ces systèmes,
à savoir le coût du logement par femelle et les conditions
de travail de l'éleveur (temps de travail, ergonomie, nettoyabilité
).
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1.3.2. Le logement
collectif en engraissement
Hoy & Matics
(2016) présentent des premiers résultats obtenus dans
un système de logement collectif en engraissement dans un système
modulable tel que présenté pour les femelles pour lequel
les cloisons ne sont ôtées qu'au moment du sevrage pour
mixer 4 ou 8 portées. Ils notent que le gain de poids quotidien
des grands groupes (38,4g) est significativement plus important que
pour les plus petits groupes (37,2g). En revanche, ils recensent également
davantage de lésions sur les organes sexuels (9,7% vs 2,6% ;
p<0,05). Attention
toutefois car ces résultats représentent une conclusion
très préliminaire étant donné que la différence
de gain de poids est très faible et que le poids au sevrage avant
toute mise en groupe était déjà plus important
pour les lapins placés dans les grands groupes. Ceci a pu conduire
à une plus forte ingestion de ces lapins et donc à un
gain de poids plus important. Le traitement statistique de cet essai
n'est pas explicité dans la synthèse et on ne sait pas
si le poids au sevrage a été utilisé en covariable.
Par ailleurs, la plupart des essais montrent des résultats opposés
avec un GMQ plus important dans les petits groupes que dans les grands.
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Maertens & Buijs
(2016, p703) présentent les résultats de lapins élevés
en cages individuelles (7 lapins) ou en parcs de sol grillage avec repose-patte
ou de sol plastique avec des plates-formes (32 lapins). Le type de sol
des parcs n'entraine pas de différence de performances des lapins.
En revanche, l'étude de Masthoff et al (2016) décrite
dans la partie 1.2.2 montre que les pattes des lapins de 81 à
88j d'âge (âge de la vente) sont plus sales et plus souvent
atteintes de pododermatites quand la perforation des sols des parcs
est moins importante (50% vs 75%). Maertens et Buijs (2016, p703) ne
mettent en évidence aucun effet significatif du type de logement
sur la viabilité. En revanche, dans de bonnes conditions sanitaires,
une légère réduction du gain de poids moyen quotidien
est observée dans les 2 parcs en comparaison à la cage
aménagée (3-4%). Ces résultats sont également
observés dans l'étude de Mastoff et al (2016) qui mettent
en évidence une différence de 80 g sur le poids vif final
des lapins. En conditions sanitaires dégradées, aucun
effet du logement n'est démontré sur les performances
(Maertens et Buijs, 2016 p703). Différents types d'enrichissement
(bloc de paille compressée, tubes PVC ou rien) sont également
testés dans cette étude sans mettre en évidence
d'effet significatif sur les performances des lapins.
Dans la session
pathologie et hygiène, Rommers et de Greef (2016) présentent
une étude intéressante sur l'impact du mélange
de portées de différents statuts sanitaires dans les parcs.
Ils utilisent un dispositif de 42 parcs pouvant héberger de 32
à 47 lapins et mélangent uniquement des animaux issus
de portées saines (éliminés sur la portée
≤ 2, mortalité
≤ 15%) dans la moitié des parcs et, dans l'autre moitié
des parcs, 4 à 5 petits sains issus de portées à
problèmes (éliminés sur la portée ≥ 4,
mortalité ≥ 40%) sont intégrés. Les résultats
montrent que l'introduction de petits issus de portées à
problème n'impacte pas les résultats de l'ensemble du
parc dans cet essai. La mortalité élevée observée
masque peut-être, selon les auteurs, un effet sur ce critère.
En revanche, les lapereaux issus des portées à problèmes
eux-mêmes sont moins viables.
Nous déplorons
que l'ensemble des études sur le logement collectif en engraissement
ne mentionne pas d'informations sur le pourcentage de saisies, le rendement
et l'homogénéité des carcasses des lapins.
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2.
TRANSPORT ET MISE A MORT |
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2.1. Transport
Bertotto
et al. (2016) s'intéressent aux indicateurs de stress pendant
le transport des 'animaux pendant une heure de l'élevage à
l'abattoir. Ils comparent les niveaux de 4 indicateurs mesurés
dans différentes matrices pour évaluer l'effet d'une heure
de transport de l'élevage à l'abattoir. Les 4 indicateurs
sont choisis pour leur pertinence dans la mesure du stress : le cortisol
et la corticostérone mesurés soit dans le plasma soit
dans les poils, le malondialdéhyde (MDA) mesuré dans le
muscle et la HSP70 mesurée dans le muscle ou dans le foie. Les
seuls indicateurs impactés par le transport sont la HSP70 mesurée
dans le foie et le taux de cortisol plasmatique. Les conditions de transport
testées ne permettent pas de mettre en évidence de très
grandes différences avant ou après le transport contrairement
à des études précédentes réalisées
dans des conditions de stress thermique chaud. Utiliser les poils comme
matrice à la mesure de corticostérone ou de cortisol est
plus indiqué pour mettre en évidence des stress chroniques
liés à l'élevage que des stress aigus comme le
transport. Les auteurs concluent sur l'intérêt de mesurer
l'expression de la HSP70 dans le foie pour mesurer le stress aigu et
sur la nécessité de poursuivre les travaux sur ce thème.
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2.2. Mise à
mort
Walsh et al (2016) s'intéressent aux méthodes de mise
à mort des différentes catégories de lapins à
la ferme, au travers de 2 articles. L'un (p735) présente une
enquête réalisée en Ontario (Canada) sur les méthodes
de mise à mort des lapins enthanasié à l'élevage
et le degré de satisfaction des usagers par rapport à
ces méthodes. La première méthode employée
est le coup sur la tête (54%) puis l'élongation cervicale
(23%). Cette dernière méthode n'est pas recommandée
par l'AVMA (Association de médecine vétérinaire
américaine) pour des lapins de plus de 1 kg du fait de la forte
proportion de muscle. Plus de 50% des éleveurs enquêtés
admettent ne pas aimer mettre leurs animaux à mort.
La deuxième
partie de ce questionnaire interroge les professionnels sur 2 nouvelles
techniques possibles : le pistolet à tige non perforante et le
monoxyde de carbone. Le monoxyde de carbone soulève des questions
de sécurité mais semble tout de même la méthode
préférée (35%). Cette méthode est utilisée
en vison et pourrait être utilisée comme méthode
de dépopulation pour les cas d'urgence . Les préoccupations
concernant le pistolet à tige non pénétrante sont
d'ordre financier et d'efficacité. Les éleveurs canadiens
souhaitent en effet disposer de matériel de mise à mort
des lapins à moins de 100$ ce qui est inférieur au coût
de ce dispositif. Pour répondre au problème de l'efficacité,
dans une autre étude, Walsh et al (2016 p731) comparent l'efficacité
du coup sur la tête et de l'utilisation de pistolet à tige
non perforante. Ils démontrent que l'utilisation de pistolet
à tige non perforante est une méthode fiable à
100% pour causer la perte de sensibilité immédiate conduisant
à la mort des lapins contrairement au coup sur la tête
qui présente un risque d'échec de 22%, voire 43% si l'on
ne considère que les adultes. Les dissections opérées
confirment aussi que les lésions provoquées au cerveau
sont plus importantes pour ce dispositif que pour le coup sur la tête.
Bignon et al. (2016)
mettent en évidence les indicateurs pertinents pour évaluer
l'inconscience des animaux sur la chaîne d'abattage sur 16 lots
d'animaux évalués en conditions de production. Ces auteurs
concluent sur la pertinence des tests de réveil après
l'électronarcose que ce soit en utilisant le temps de retour
du réflexe cornéen ou de la reprise de la posture. Après
l'électronarcose, l'observation des animaux présentant
les yeux ouverts, bien que moins précise, peut permettre d'évaluer
un plus grand nombre d'animaux. Après la saignée, des
tests de réflexe cornéen et l'observation des clignements
peuvent être effectués sur chaîne sur un échantillon
de 1 à 3% des lapins. Ces indicateurs sont utilisés dans
une étude et permettent d'établir que l'inconscience des
lapins tout au long du process d'abattage est optimisée si la
saignée intervient dans les 30 secondes suivant l'électronarcose
et qu'un temps d'application du courant d'1 seconde est appliqué
quels que soient les paramètres électriques testés.
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CONCLUSIONS |
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La thématique
de la mise à mort à la ferme a été
abordée au travers d'études canadiennes et nous savons
toute l'importance que revêtira cette thématique en France
dans les prochains mois puisqu'elle est inscrite dans la stratégie
bien-être de la DGAl pour la période 2016-2020. En parallèle
aux travaux effectués vers des systèmes de logement alternatif,
il est nécessaire de garder en tête que l'histoire (spécification
technique ISO paru sur le bien-être en 2016, stratégie
de la Commission Européenne 2012-2015, stratégie française
2016-2020) tend de plus en plus vers la responsabilisation des acteurs
et l'utilisation d'indicateurs sur l'animal en vue d'évaluer
leur bien-être. Turner et al (2016), auteurs canadiens, ont proposé
un article pour promouvoir un code de bonnes pratiques établit
au sein du National Farm Animal Care Council, représentant une
diversité de parties prenantes dont des scientifiques. Le contenu
de ce code semble relativement prescriptif en termes de moyens, y compris
sur le logement, mais sera le fruit d'un consensus entre les différentes
parties prenantes en s'appuyant sur les travaux de recherche existant.
Ce code est en cours de développement et devrait voir le jour
en 2017.
Par ailleurs, le
congrès mondial de cuniculture de 2016 a mis en évidence
un intérêt croissant pour des travaux scientifiques sur
le logement en groupe des femelles en Europe mais aussi hors
Europe. Ces travaux sont le reflet de demandes sociétales qui
engagent les filières cunicoles des différents pays, essentiellement
européens, à revoir leur système d'élevage
vers un système plus respectueux du bien-être de l'animal
et plus proche de la vie sauvage du lapin. Nous avons pu constater au
travers les résultats présentés qu'une solution
économique et pratique était encore loin d'être
trouvée malgré les perspectives plus positives d'un logement
en groupe sur une partie du cycle. Nous pouvons regretter l'absence
de la France dans ces réflexions avec notamment l'abandon du
projet européen RABHO du fait de la fermeture de la station de
recherche cunicole de Rambouillet. Toutefois, le projet qui démarre
cette année sur les évolutions des systèmes d'élevage
cunicole qui inclut une réflexion sur un système innovant
et la modélisation des performances des lapins et des conséquences
économiques pour les éleveurs des systèmes alternatifs
testés dans le monde donne un nouvel élan aux travaux
sur le logement des lapins en France. Enfin, certains essais présentés
ouvrent des portes sur des pistes à explorer concernant les moyens
de limiter l'agressivité lors du regroupement de femelles non
familières (produits masquant les odeurs) ou encore sur les matériaux
de nid qui pourraient être utilisés. Ainsi, des leviers
de progrès en matière de bien-être animal sont encore
à explorer en tenant compte de l'équilibre sociétal,
environnemental et économique.
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