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31 janvier 2017 - Journée
d'étude ASFC «Qingdao -Ombres & Lumières»
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Les
apports de la Section de Reproduction
du 11ème Congrès Mondial de Cuniculture à Qingdao,
Chine.
par
Raphaël
ROBERT* et Davi SAVIETTO**
*EUROLAP, Le Germillan, 351470,
Gosné, France
**GenPhySE, Université de Toulouse, INRA, INPT, ENVT, Castanet
Tolosan, France
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1
- RÉSUMÉ
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Les 2 orateurs pendant
leur exposé |
L'objectif de
cette synthèse est la description des principaux papiers présentés
pendant la session de reproduction du 11ème Congrès Mondial
de Cuniculture. Au total, 21 papiers provenant d'Algérie, Chine,
Egypte, Espagne, France, Hongrie, Nigeria, Mexique, Pakistan et Turquie
ont été présentés, avec une participation
majoritaire des pays avec une cuniculture en développement (13
sur 21). Les thématiques concernent tant la reproduction des mâles,
avec un intérêt majoritaire sur les techniques de préservation
de la semence à basse température, ainsi que la reproduction
des femelles, avec des sujets plus variés. En conclusion, la session
de reproduction fut riche d'enseignements pour le développement
d'une recherche appliquée aux conditions d'élevages locales
et en réponse à des problématiques rencontrées
dans les élevages commerciaux en Europe.
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2
- INTRODUCTION
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Figure 1 : Publications
par continent
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Cette synthèse
a pour objectif la description des principaux papiers présentés
pendant la section de reproduction du 11ème Congrès Mondial
de Cuniculture. Au total, 21 papiers ont été publiés
dans les proceedings du Congrès avec une participation majoritaire
des pays d'Afrique (Algérie, Egypte et Nigeria ; 8 papiers publiés),
suivi par l'Europe (Espagne, France et Hongrie ; 7 papiers), puis l'Asie
(Chine, Turquie et Pakistan ; 5 papiers) et l'Amérique (Mexique,
1 papier).
A propos des performances de reproduction des mâles, trois papiers
traitent de la qualité de la semence, deux des caractéristiques
du dilueur, et un des effets de l'immunisation contre l'inhibine. Toujours
sur les mâles, un papier concerne la réduction des effets
du stress thermique à l'aide d'une supplémentation en quercitrine
et un dernier papier a présenté un vagin artificiel à
bas cout de production développé au Nigeria.
Les communications concernant la reproduction des lapines furent bien
diverses, et englobent des résultats de recherche pratiques, comme
une nouvelle méthode de diagnostic de gestation ou l'utilisation
de différents matériaux pour la préparation des nids,
et également des résultats de recherche fondamentale comme
l'étude de l'expression des gènes liés à la
reproduction.
Pendant cette riche et diversifiée session de reproduction, une
synthèse a montré les tendances récentes du management
de la reproduction des lapines dans les régions chaudes. Ainsi,
les travaux exposés pendant ce 11ème Congres de Cuniculture
montrent l'intérêt des pays ayant une production cunicole
en développement pour déterminer les caractéristiques
de reproduction des souches locales ; et pour développer et adapter
les techniques de reproduction existantes, dans le but d'améliorer
la prolificité et les performances de reproduction de leurs élevages.
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3
- NOUVELLES CONNAISSANCES EN REPRODUCTION DES MÄLES
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Le premier papier
présentant la qualité spermatique des mâles a traité
de la problématique de la congélation de la semence (Ahmed
et al. 2016). Pour améliorer la qualité spermatique suite
à la congélation, 4 µM de glutathionne ont été
ajoutés au milieu de congélation en espérant une
réduction des dommages dus au stress oxydatif. Cet ajout a affecté
positivement la motilité et plusieurs paramètres liés
aux caractéristiques de mobilité, comme la vitesse linéaire,
l'index linéaire et l'index de rectitude. Cependant, les résultats
démontrent également une réduction de l'intégrité
acrosomique. En conclusion, l'addition de 4 µM de glutathionne au
milieu de congélation entraîne une amélioration limitée
des caractéristiques de la semence post-décongélation
et mérite des essais supplémentaires pour confirmer et déterminer
avec de nouveaux résultats le rôle du glutathionne sur la
fertilité.
Une autre étude présentée par Dessouki et al. (2016)
concerne le management du refroidissement de la semence à 5°C
avec l'ajout de mélatonine au milieu de conservation. Trois niveaux
de mélatonine sont testés : 1 x 10-3,
1 x 10-6 et 1 x 10-9
M avec un refroidissement durant 2h à basse température
(5°C). Les caractéristiques de motilité ont été
évaluées (figure 2). Cet étude a montré que
l'ajout d'un haut niveau de mélatonine (1 x 10-3
M) dégrade certains paramètres de motilité comme
par exemple le mouvement latéral de la tête des spermatozoïdes,
et que le plus bas niveau d'ajout de mélatonine (1 x 10-9
M) a un effet négligeable par rapport au groupe contrôle
(pas de mélatonine). Le niveau intermédiaire (1 x 10-6
M) a présenté des résultats intéressants.
Pour les paramètres de motilité étudiés, l'ajout
de 1 x 10-6 M améliore la motilité
totale et progressive et augmente la distance parcourue et la vitesse
linéaire des spermatozoïdes. Cependant, la limite de cette
étude concerne la durée d'exposition au froid positif (5°C)
qui est assez courte (2h). Des tests sur une durée plus longue
mériteraient d'être menés.
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Figure
2 : Effet de l'addition de mélatonine dans le milieu de conservation
de la semence (Dessouki et al.)
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Wang et al. (2016)
ont étudié l'effet de l'immunisation contre l'inhibine sur
les caractéristiques de la semence des mâles Rex pendant
l'été. Deux dosages d'injection ont été testés
: 0,050 et 0,125 mg/kg d'antigène recombinant. Chaque mâle
immunisé a reçu le traitement trois fois, avec une différence
de 20 jours entre les immunisations. Les résultats démontrent
une augmentation tant de la concentration, que de la motilité spermatique
à partir de la seconde injection comparativement au groupe témoin.
Les limites de cette étude sont dues au faible effectif (six animaux
par groupe) et au manque de détermination d'un âge précis
pour la première immunisation.
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L'avant-dernier papier
à propos de la reproduction des mâles fut présenté
par Zahid et al. (2016). L'objectif de ce papier est d'examiner le possible
effet positif de la quercitrine (antioxydant polyphenolique issu de la
fermentation de citrus) pour réduire la détérioration
du tissu testiculaire des mâles exposés à de hautes
températures ambiantes (35°C en moyenne en milieu de journée).
Au total, 5 mâles ont été alimentés avec 25
mg/kg de quercitrine par jour pendant 8 semaines. Après une étude
histopathologique, les auteurs ont conclu que la supplémentation
alimentaire en quercitrine minimise les effets nocifs du stress thermique
sur le tissu testiculaire des lapins.
Le dernier article a été présenté par Ola
(2016). Cet auteur s'est consacré à concevoir un vagin artificiel
à bas coût pour répondre à la demande des éleveurs
Nigérians. Le nouveau dispositif appelé Olirav est constitué
d'une seringue stérile de 20 ml, d'un tube jetable de 5 ml, d'un
préservatif non spermicide et d'une bande élastique. L'efficacité
du nouveau prototype a été comparée à un vagin
artificiel commercial en réalisant des prélèvements
de 12 mâles. Quel que soit le vagin utilisé, Ola a conclu
que le comportement des mâles face au prototype, le volume de semence
produit, la motilité et la concentration obtenus avec son prototype
sont similaires aux résultats obtenus avec le vagin artificiel
commercial.
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4
- NOUVELLES CONNAISSANCES EN REPRODUCTION DES FEMELLES
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Les papiers concernant
les connaissances en reproduction des femelles peuvent être répartis
en 6 catégories, plus une synthèse : 1. Embryologie, 2.
Pratiques d'élevage, 3. Diagnostic de gestation, 4. Biologie de
la reproduction, production et caractéristiques du lait, 5. Pathologie
de la reproduction, 6. Biologie moléculaire et reproduction et
7. Synthèse.
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4.1. Embryologie |
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Au sein de la section
embryologie, une étude a confirmé que l'ajout d'une dose
de 0.4 mg de coenzyme Q10 (CoQ10) par ml de milieu de maturation (TMC-199)
améliore la maturation in vitro, le taux de clivage et le potentiel
de développement des ovocytes de lapines (Abdel-Khalek et al. 2016).
Lors de cette étude, trois doses différentes de CoQ10 (T1
= 0 ; T2 = 0.2 ; T3 = 0.4 mg/ml TMC-199) ont été ajoutées.
Les ovocytes de 30 femelles ont été prélevés,
puis seuls les complexes cumulus-ovocytes ont été mis en
incubation. Le pourcentage d'ovocytes en métaphase II et le taux
de maturation ont été déterminés. Des fécondations
in vitro ont été réalisées entre les COCs
à maturité et des spermatozoïdes mélangés
à de l'héparine. Les ufs fécondés ont
été mis en culture pour déterminer le taux de production
de morula et de blastocystes. Il apparait que l'ajout de CoQ10 (T2 et
T3) entraine une augmentation significative du pourcentage d'ovocytes
en métaphase II, diminue le pourcentage d'ovocytes dégénérés
et augmente les taux de production de morula et de blastocystes, en comparaison
avec un milieu de maturation sans CoQ10.
Avec le même type de protocole, El-Ratel et al. (2016) ont étudié
l'effet d'une supplémentation en L-carnitine (LC) (doses de 0.0
; 0.6 et 0.9 mg/ml de milieu de maturation), sur la maturation in vitro,
la fertilisation in vitro et le développement des ovocytes. Ils
ont démontré que des doses de 0.6 et 0.9 mg de LC /ml de
milieu de maturation (TMC-199) entrainait une hausse du pourcentage d'ovocytes
en métaphase II, un meilleur taux de fécondation et des
meilleurs taux de production d'ovocytes aux stades morula et blastocystes,
en comparaison avec du TMC-199 sans supplémentation de LC. Les
meilleurs résultats ont été observés pour
une dose de 0.6 mg de LC par ml de TMC-199.
Enfin, l'efficacité de l'ajout d'un extrait de plante Scutellaria
sp. (SC) sur la viabilité des embryons de lapins a été
étudié par Bebin et al. (2016). Deux groupes de 20 lapines
ont été comparés, l'un recevant un aliment supplémenté
avec SC (distribution de 50 g/jour/femelle de l'aliment complémentaire),
l'autre le même aliment sans SC. A 15 jours de gestation, les lapines
ont été euthanasiées pour compter et évaluer
la viabilité des ftus. La supplémentation avec SC
n'a pas eu d'effet sur le nombre de corps jaunes ni sur le nombre de vésicules
implantés. En revanche, la mortalité embryonnaire précoce
a été évalué à 11,5% dans le groupe
contrôle versus 6,9% dans le groupe SC ; et la mortalité
des embryons entre l'implantation et le jour 15 de gestation était
plus élevée dans le groupe contrôle que dans le groupe
SC (7.5% dans le groupe contrôle vs 5% dans le groupe SC).
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Un régime enrichi
en acides gras polyinsaturés a montré dans différentes
études l'impact positif sur le développement ovarien. Dans
cette étude, Rodriguez et al. (2016) ont cherché à
mesurer l'impact d'un tel régime au long terme sur le développement
embryonnaire et la muqueuse endocrine chez des lapines. L'étude
a été menée sur des lapines multipares séparées
en 2 lots (n=14 pour les deux groupes) avec un groupe contrôle et
un groupe pour lequel le régime est enrichi avec de l'huile de
poisson pour apporter des acides gras polyinsaturés. 84 h après
l'insémination, toutes les lapines ont été euthanasiées.
A la suite des différentes mesures réalisées (taux
ovulation, stade embryonnaire, fertilité et dosage de la progestérone),
aucune différence statistiquement significative n'a été
mise en évidence. Les auteurs concluent que le régime enrichi
en acides gras polyinsaturés n'entraîne pas de différence
pour les réponses hormonales et de reproduction à un stade
précoce de la gestation chez la lapine.
La dernière présentation concernant le suivi des embryons
a été consacrée à l'étude de l'effet
d'un régime enrichi en acides gras polyinsaturés n-3 et
son impact sur la croissance ftale. Cette étude a été
menée par une équipe espagnole (Rodriguez et al. 2016).
Elle a été conduite sur un lot de 74 femelles nullipares
randomisées en 2 groupes homogènes (groupe contrôle
n=37 et groupe PUFA n=37). Les régimes alimentaires pour les deux
groupes sont isoprotéiques, isofibres et isoénergétique
; la différence provient de la source de matière grasse
qui pour le régime riche en acide polyinsaturés provient
d'huile de poisson. Les femelles ont été rationnées
à 130 g/jour pour les deux régimes durant les trois premières
semaines de gestation et mise à volonté pour la dernière
semaine. Après un diagnostic de gestation positif par palpation,
5 femelles de chaque groupe ont été euthanasiées
à 28J de gestation pour réaliser de nombreuses mesures comparatives
sur les ftus (nombre, poids, taille, mesures des placentas, et de
certains organes des ftus). Les autres femelles ont été
suivi jusqu'à la mise bas. Les femelles avec le régime enrichi
en acides gras polyinsaturés (PUFA) ont eu une consommation d'aliment
plus faible en fin de gestation. Les ftus issus de ce même
régime ont une taille rostro-caudale significativement plus importante
(+7,41mm) ainsi que le diamètre thoracique. De plus, l'épaisseur
de la matrice placentaire est également significativement plus
importante (+0,9mm). En conclusion malgré la baisse de consommation
d'aliment en fin de gestation pour le groupe PUFA, il n'y a pas eu d'impact
sur la qualité des ftus.
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4.2. Pratiques d'élevage
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Lors du Congrès,
trois publications traitaient des pratiques d'élevage.
Le premier article concernait les résultats d'une étude
sur les effets de la photo-simulation, de la source de lumière
et de la saison sur les performances de reproduction des lapines (Eiben
et al. 2016). Un éclairage de 9h de lumière par jour, produite
par des néon-blanc ou des lampes LED (40 à 50 lux d'intensité),
a été comparé à deux pratiques de photo-simulation
avant l'insémination artificielle, dans deux fermes différentes,
comprenant chacune des bâtiments éclairés avec des
LED et des bâtiments éclairés avec des néons.
Dans ces deux fermes, de J-8 à J0 (J0 étant l'IA), la durée
d'éclairage était de 16h par jour et, à partir de
J+3, cette durée était réduite progressivement (-2h/jour
à J+3 et J+4 puis -3h à J+5) jusqu'à 9h par jour.
Dans la première ferme, entre Juin et Octobre, l'intensité
de la lumière était accentuée, jusqu'à atteindre
55-80 et 100 lux, via l'ajout de néons et de lampes LED. Dans la
deuxième ferme, entre Juillet et Août, seule la durée
d'éclairage était augmentée, sans jouer sur l'intensité
de la lumière. En été dans la ferme 1, il apparait
que les taux de palpation et de mise-bas sont 5% plus élevés
avec la stimulation via les LED, qu'avec une stimulation via des néons.
Dans la deuxième ferme, les 1-2% de différence en faveur
de l'éclairage LED ne sont pas significatifs. Le nombre de lapereaux
nés vivants (NV) était globalement meilleur dans la ferme
1 que dans la ferme 2, quel que soit le type d'éclairage. Le nombre
de NV pour 100 inséminations (IA) le plus élevé a
été atteint dans la ferme 1, avec l'éclairage LED
et l'augmentation d'intensité de la lumière, en été
(782 NV/100 IA). Ces résultats montrent qu'avec le type de lampes
LED testées, associées à une double photo-simulation
(augmentation en durée et en intensité), la fertilité
et la prolificité ont été améliorées,
ce qui confirme l'importance du type d'éclairage lors d'une stimulation
lumineuse sur des lapines autour de l'insémination.
Le deuxième article traitait des effets des différents matériaux
utilisés pour faire les nids, sur les performances des lapines
(Farkas et al. 2016). 4 groupes de 50 lapines ont reçu chacun un
matériel différent pour la garniture des nids : foin, paille,
copeaux de bois et des longues et fines fibres de bois, appelées
Lignocel. Les lapines ont eu plus de 3 jours pour préparer leur
nid. Des photos des nids ont été prises 4 à 5 jours
après la mise-bas et la qualité des nids a été
évaluée. Les nids faits à base de foin ont reçus
le meilleur score (4.11/5), suivi par ceux faits avec de la paille (3.73),
du Lignocel (3.56) et des copeaux de bois (3.13). Cependant, le type de
matériel n'a pas influencé les performances des lapines
: le nombre de nés totaux le poids de la portée à
21 jours, le poids individuel à 21 jours et la mortalité
entre 0 et 21 jours étaient similaires selon les matériaux.
L'objectif de la dernière étude sur les pratiques d'élevage
(Felipe-Pérez et al. 2016), était d'évaluer l'effet
de l'administration orale d'acides gras polyinsaturés n-3 (AGPI
n-3) sur les paramètres du sperme et les performances de reproduction
des lapines. Dix mâles et 20 lapines multipares ont reçu
soit une dose de 40 mg/kg poids vif d'AGPI n-3 (groupe de traitement),
soit un volume équivalent d'eau distillée (groupe contrôle),
une fois par jour pendant 50 jours. Les lapines ont été
réparties dans des groupes pour évaluer l'effet des interactions
des mâles et femelles traitées et non traitées avec
les AGPI n-3 sur les performances de reproduction. 100 éjaculats
ont été évalués, avant et après le
traitement. Le pourcentage de sperme viable était significativement
plus élevé avec le traitement, en comparaison avec le groupe
de contrôle. Les différences sur le volume de sperme et le
pourcentage d'anomalies morphologiques avant et après traitement
n'étaient pas significatives. Il n'y a pas eu d'effet observé
sur la fertilité, la taille de portée et la durée
de gestation entre les lapines traités et non-traités. Les
auteurs ont conclu que l'administration orale d'AGPI n-3 a un effet positif
sur la qualité du sperme mais plus de recherches doivent être
menées pour comprendre l'effet des AGPI n-3 sur les gamètes
des lapines et l'impact sur leurs performances de reproduction.
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4.3. Diagnostic
de gestation |
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Robert et al. (2016)
ont proposé une méthode non-invasive de diagnostic de gestation
pour qualifier et quantifier la prolificité des lapines autour du
15ème jour de gestation. La nouvelle méthode se base sur l'utilisation
d'un CT scan (computerized axial tomography). Cette technique est bien précise,
parmi les 578 foetus dénombrés par nécropsie, 577 furent
observés avec le CT scan. Cependant cette technique a pour limite
de ne pas faire la distinction entre les foetus viables et non viables.
Le dénombrement des corps jaunes et des vésicules vides n'est
pas possible non plus. Cette nouvelle méthode est donc complémentaire
aux méthodes déjà existantes (nécropsie, échographie
et endoscopie) pour bien caractériser les composantes de prolificité
chez la lapine. |
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Figure 3 : Vue générales
de lapines lors de la mesure aux rayons X (a), vues en coupe à
différents niveaux (b)
et vue des vésicules embryonnaires reconstituées par analyse
d'image (c)
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4.4. Biologie de
la reproduction, production et caractéristiques du lait |
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Fayeye et Ayorinde
(2016) ont décrit les résultats reproductifs de 86 lapines
au Nigeria. Le temps de gestation a varié entre 29 et 35 jours
avec une prévalence de 84.0% pour une durée de 31, 32 et
33 de gestation. La taille des portées est comprise entre 2 et
6 lapereaux et la variation du poids à la naissance se situe entre
24 et 54 g. Les auteurs ont aussi décrit une importante mortinatalité
et la variance des poids de naissance est plus conséquente pour
les portées de grande taille. Ces résultats zootechniques
démontrent le potentiel reproductif des lapines au Nigeria.
Charlier et al. (2016)
ont analysé la composition protéique du lait de deux souches
de lapins (souche blanche et souche synthétique) de la région
de Tizi-Ouzou (Algérie) avec l'objectif de déterminer si
la différence de mortalité en maternité entre les
lapereaux de ces deux souches est liée à la qualité
du lait. La composition protéique du lait est similaire entre les
deux souches étudiées. Cependant, les résultats d'analyses
fines des protéines du lait des lapines de la souche synthétique
ont révélé une plus haute variabilité de la
proportion relative de certaines protéines du lait (comme alphas2
caseine).
Un autre travail de la région de Tizi-Ouzou a étudié
la relation entre la taille de portée à la naissance et
le nombre de lapereaux pendant la lactation sur la production de lait
des lapines en comparant deux souches : la souche dite 'blanche' et la
souche 'synthétique' (Zerrouki-Daoudi et al. 2016). Les lapines
des deux souches ont été réparties dans des groupes
expérimentaux en fonction de la taille de portée à
la naissance (<6, 6-8 et >8 nés vivants) et à la taille
de la portée pendant la lactation (les mêmes classifications).
Les résultats obtenus ont démontré que le nombre
de lapereaux nés n'affecte pas la production de lait des lapines.
Comme décrit dans plusieurs travaux, la production de lait augmente
avec le nombre des lapereaux à allaiter. Le type génétique
a eu une forte influence sur la production de lait, spécialement
pendant la première semaine, où les lapines de la souche
synthétique ont produit +21% de lait que les lapines de la population
blanche. En conclusion, les auteurs démontrent que seul le nombre
de lapereaux effetctivement allaité a une influence sur la production
du lait des lapines et indirectement sur la croissance des lapereaux.
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4.5.Pathologie
de la reproduction : |
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Le seul papier concernant
les facteurs de risques liés à l'infertilité des
lapines fut présenté par Rosell & de la Fuente (2016).
Cette étude a eu pour objectif de décrire les principaux
facteurs de risque liés à l'infertilité des lapines
en production commerciale (Espagne). Les facteurs de risque étudiés
furent la génétique de la femelle, la note d'état
corporel, le rang de portée (entre 1 et 37 portées), et
l'état sanitaire. Parmi les 6 147 femelles évaluées,
le facteur principal affectant la fertilité des femelles est la
note d'état corporel suivi par l'état sanitaire. Une note
d'état corporel de 4 (échelle allant de 1 à 9) correspond
à une diminution de 10.4% du taux de fertilité par rapport
à des lapines ayant une note de 5. D'un autre côté,
les lapines obtenant une note d'état corporel de 6 ont un taux
de fertilité supérieur de 11.7%. En cet qui concerne l'état
sanitaire, la fertilité des femelles présentant des symptômes
de coryza, maux de pattes et des mammites diminue respectivement de 4%,
9,4% et 35% comparativement à des femelles en bonne santé.
Les auteurs ont conclu que le bon état corporel des femelles, évalué
le jour des palpations est le principal facteur de réussite d'une
bonne fertilité des femelles.
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4.6. Biologie moléculaire
et reproduction |
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Sur le sujet de la
biologie moléculaire appliquée à la reproduction,
deux études ont été présentées au congrès.
Ces deux études ont été menées par des équipes
scientifiques chinoises. Sun et al. (2016) ont cherché à
quantifier et démontrer l'impact du facteur de croissance et différenciation
9 (GDF9) sur les paramètres de la reproduction chez le lapin. Pour
de nombreuses espèces de mammifères, le GDF9 est impliqué
dans la régulation du développement folliculaire et la reproduction.
L'étude a été menée sur deux groupes de lapins
Néo-Zélandais : un groupe avec une faible prolificité
(6-8 nés vivants) et un groupe prolifique (8-12 nés vivants).
De nombreuses séquences ADN ont été analysées
dans les deux groupes et 3 sites de mutation potentielle pour le gène
codant pour le GDF9 ont été mis en évidence. L'expression
de ce gène a également été mesurée
dans de nombreux organes (cur, foie, rate, poumon, rein, utérus
et ovaire). L'expression et significativement plus importante dans les
ovaires comparés aux autres organes (viennent ensuite le foie ;
et les niveaux les plus faibles dans le cur et la rate). De plus,
l'expression du gène est significativement plus élevée
dans le foie et l'utérus (mais aussi le cur, la rate et les
ovaires) pour le groupe prolifique. Les auteurs ont conclus que le suivi
du GDF9 peut être un marqueur génétique d'intérêt
pour améliorer la prolificité en lapin.
La seconde présentation a été menée sur l'étude
de la variation phénotypique du nombre de tétines (8 tétines
54,9% ; 9 tétines 29,4% ; 10 tétines 15,7% de la population
étudiée) chez les lapines de la race Chuanbai Rex en lien
avec la recherche de marqueurs SNP pour les gènes ESR et FSH?.
Les résultats de reproduction ont également été
enregistrés pour les trois premières mise-bas (nés
totaux, nés vivants, poids de portée à la naissance
et à 21 jours). Les résultats statistiques n'ont pas mis
en évidence de lien significatif entre le nombre de tétines,
les résultats de reproduction et le séquençage des
gènes d'intérêt.
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4.7. Synthèse
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Enfin pour terminer
cette synthèse sur la session de reproduction du 11ème Congrès
Mondiale de Cuniculture, une synthèse sur les méthodes du
management de la reproduction chez la lapine a été rédigée
par Daader et al. (2016). Cette synthèse reprend l'ensemble des
pratiques répertoriées dans la bibliographie pour donner
des informations pour établir le meilleur système reproductif
chez la lapine. Pour chaque méthode, les avantages et les inconvénients
sont présentés. On retrouve des informations sur le rythme
de reproduction (35, 42et 49 jours), les différentes méthodes
pour synchroniser l'strus (traitements hormonaux, séparation
mère-jeunes, programmes lumineux), les méthodes pour provoquer
l'ovulation (injection hormonale intramusculaire, intra-vaginale, autres
facteurs existants).
Dans une seconde partie, les auteurs présentent l'impact du stress
thermique et les conséquences biologiques sur les animaux et leur
reproduction avec les différents mécanismes mis en place
pour lutter contre ce stress externe. La zone thermique de confort pour
les lapins est comprise entre 18 et 25°C (en fonction des études
bibliographiques) et lors d'un stress dû à la chaleur, les
auteurs listent les stratégies physiques (gestion de l'environnement
d'élevage) et biologiques (management, nutrition, reproduction
et génétique) pour lutter contre ce stress
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5.
POINTS IMPORTANTS A RETENIR
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5.1. Reproduction
des mâles :
La plupart des
articles présentés sur la reproduction des mâles proviennent
de pays où la production cunicole est en développement et
concernent plutôt les défis de la congélation de la
semence, une pratique peut courante en France. Ces recherches scientifiques
sont probablement liées à un besoin du terrain, car les coûts
de transport et les distances entre les centres de production de semence
et les fermes sont importantes, et démontrent l'intérêt
de cette pratique.
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5.2. Reproduction
des femelles :
Les articles
ayant pour thème général la reproduction des femelles
ont été variés. De nombreuses études ont cherché
à mettre en évidence les bénéfices de certaines
supplémentations sur le développement embryonnaire (coenzyme
Q10, extrait de plante, L-carnitine ou acides gras polyinsaturés).
Des pratiques d'élevages ont été présentées
pour favoriser la reproduction et la viabilité des lapereaux, en
élevage classique mais également dans des élevages
situés dans des pays où les températures sont élevées.
Trois papiers présentent des études comparatives réalisées
sur des souches locales, toujours avec l'objectif d'améliorer les
performances de reproduction. Enfin, une nouvelle méthode de diagnostic
de gestation a été présentée pour une utilisation
en recherche appliquée ; des études ont été
faites sur la recherche de marqueurs génétiques associés
à la prolificité ; et une étude descriptive des principaux
facteurs de risques d'infertilité des lapines a été
présentée pour identifier les leviers d'actions. En conclusion,
l'ensemble de ces présentations sur la reproduction des lapines
poursuit l'objectif de l'amélioration continue des performances
de reproductions quels que soient la souche, le pays ou le type d'élevage
à conduire.
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