Bilan
scientifique global du 11eme Congrès Mondial de Cuniculture
par *INZO°- Rue de l'église - CS 90019 Chierry - 02402 CHÂTEAU THIERRY Cedex |
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1- INTRODUCTION | ||||||||||||||||||||||||||||||||
Chantal DAVOUST lors de sa présentation |
Le dernier congrès
organisé par la World Rabbit Science Association, le 11ème,
s'est tenu pendant 3 jours en Chine à Qingdao (ville située
sur le bord de mer entre Pékin et Sanghai). L'ensemble des informations
relatives à ce congrès est disponible sur le site WEB du Congrès
http://www.wrc2016.cn.
L'organisation générale
du congrès a été très bonne et mieux organisée
qu'en Egypte, les congressistes se sont retrouvés dans un grand
complexe hôtelier assez loin de la ville. L'objectif de cet article
est de réaliser un bilan général de ce congrès,
en détaillant d'abord le contenu des conférences invitées
puis celui des tables rondes et enfin celui des communications courtes. |
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1/ Participation
: nombre des congressistes
Au plan quantitatif, ce congrès a connu un succès plus important que le précédent au regard du nombre d'inscrits : 474 participants (24 inscrits sur place) contre 240 en Egypte, les conditions de sécurité étant très différents. Le record de participation n'est pas battue, en 2009, 550 personnes ont participé au Congrès de Vérone. Il a été remarqué une forte délégation chinoise (286) et 188 étrangers dont 23% d'espagnols et 16% de français (environ 30 personnes). Forte délégation pour le Nigéria : 14 personnes ! Les inscriptions se
sont réparties ainsi : 111 étrangers et 131 chinois soit
242 inscriptions standards, 81 étudiants dont 78% de chinois, 10
orateurs invités. Onze jeunes chercheurs ont bénéficié
d'une bourse pour assister au congrès. Il est à noter que
45 sponsors uniquement chinois ont participé aux financement de
cet évènement. |
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Figure 1 Répartition des communications en fonction de la nationalité des équipes les ayant signées, en tant que premier auteur ou co-auteurs |
2 / Nombre de communications
Dans l'ensemble, les
communications ont été signées ou co signées
par des chercheurs publics ou privés travaillant dans 33 pays différents
(30 il y a 4 ans). L'ensemble pays signataires
des communications est résumé sur la figure 1. Il convient
de souligner que 18% des communications ont été signées
par des équipes appartenant à plus d'un pays. Si la Chine
a présenté le plus grand nombre de communications, celles-ci
sont quasi exclusivement chino-chinoises. Les pays "champions"
de la coopération internationale sont l'Italie, la France et l'Espagne. |
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2 - CONFÉRENCES INVITÉES (rapports de synthèse) et TABLES RONDES | ||||||||||||||||||||||||||||||||
Un total de 8 conférences a été présenté dans les diverses disciplines (tableau 1), soit un nombre identique au précédent congrès. Le nombre de tables rondes a été encore légèrement réduit à 5 au lieu de 6 au congrès précédent. (tableau 1)
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L. Maertens et T. Gidenne lors du Congrès présentant leur rapport invité |
Tableau 1 : Liste des conférences invitées
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U. Chapagain et S. Lukefahr animant lors du Congrès la table ronde sur les stratégies pour soutenir le développement du lapins dans les pays en voie de développement |
Tableau 2 :
Liste des tables rondes
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3- COMMUNICATIONS COURTES | ||||||||||||||||||||||||||||||||
3.1- Aspects quantitatifs et impact scientifique de chaque nation. | ||||||||||||||||||||||||||||||||
Au plan quantitatif,
le congrès de 2016 a été plus productif en travaux
pour le lapin que le précédent. Een effet, 207 communications
courtes ont été écrites contre 194 lors du précédent
congrès. Par comparaison, en 1996 et en 2000 le nombre de communications
courtes était supérieur (217 à Toulouse en 1996 à
Valence) et plus faible encore en 1992 aux USA (n=182). La répartition des communication entre les présentations orales et les présentation sous forme de poster a été décidée par le comité d'organisation. 57 communications ont été effectivement présentées oralement (63 prévues initialement par le comité d'organisation), les autres sous forme de poster (112 affiches accrochées dans la salle pour 142 prévues) avec 2 à 3 sessions quotidiennes par discipline pour la présentation des posters. Le temps consacré à chaque poster a été bien respecté avec 2 minutes de présentation + 2 minutes de questions pour chaque poster. |
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3.2- Répartition entre les différentes disciplines | ||||||||||||||||||||||||||||||||
Pour juger de l'impact
des différentes disciplines présentées à ce
congrès, nous avons effectué un décompte en reprenant
les décomptes de l'index du rapport des résumés (cf.
tableau 3). On peut remarquer un intérêt croissant sur l'ensemble des thèmes, hormis la génétique, la reproduction et la qualité de la viande qui ont tendance à diminuer en nombre de communications. Ainsi, l'ensemble des thèmes Nutrition et Alimentation et Physiologie générale et digestive ont été regroupés en une seule discipline Nutrition et Physiologie digestive. De même, pour l'Elevage en zone tropicale et systèmes alternatifs qui a fusionné avec Technique d'élevage et Economie il y déjà quatre ans. On note la réapparition du thème lié à la production de fourrure et de poil, la Chine étant le premier voire le seul pays dans ces 2 productions. |
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Tableau
3 : Répartition des communications par disciplines
** chiffres pour les 3 précédents congrès mondiaux (Sharm el Sheikh 2012, Vérone 2008, Mexico2004) |
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L'impact quantitatif des différents pays est très variable selon les disciplines. Ainsi, la Chine domine nettement les études sur la génétique (N= 10 sur 30 soit 33%) suivis par la France, la Hongrie et l'Espagne (N= 2). On constate la même tendance pour la session Nutrition et physiologie digestive avec une domination de la Chine (N= 9 soit 40%) puis par la France (N= 3), idem pour la session pathologie et hygiène Chine = 40% des communications suivis par la France (19%). Les communications concernant la reproduction sont réparties avec une participation majoritaire des pays d'Afrique (Algérie, Egypte et Nigeria ; 8 papiers publiés), suivi par l'Europe (Espagne, France et Hongrie ; 7 papiers), puis l'Asie (Chine, Turquie et Pakistan ; 5 papiers) et l'Amérique (Mexique, 1 papier). Les études concernant les travaux en qualité de la viande sont dominées par les équipes chinoises puis se répartissent entre l'Algérie, le Nigéria, l'Italie et la Hongrie. Par ailleurs, la majorité des études en conduite d'élevage et économie sont dominées par le Nigéria (n= 7 soit 25%) suivi par la Hongrie et le Vénézuela (n= 3 communications chacun). Seuls la session sur le comportement et le bien être dénote avec une majorité des travaux réalisées par la Hongrie (N=5 soit 25%,) puis la Belgique et le Canada (N= 3 pour chacune). | ||||||||||||||||||||||||||||||||
3.3- Résumé des principaux thèmes traités dans les différentes disciplines | ||||||||||||||||||||||||||||||||
Comme par le passé, l'originalité et la qualité scientifique des travaux sont très variables. Pour chaque section disciplinaire, nous nous intéresserons succinctement aux principaux thèmes traités, ou marquants par leur apport de connaissances originales. | ||||||||||||||||||||||||||||||||
3.3.1- Génétique
De nouvelles connaissances ont été apportées sur trois thèmes concernant la génétique : " des communications portants sur la génétique quantitative : Résistance aux maladie et longévité ou encore sur l'amélioration de l'efficacité alimentaire. Des travaux ont porté sur la qualité de la carcasse : rendement, les taux de muscle ou de gras. Des travaux génétiques se sont centrés sur les caractères de reproduction. " des travaux visant l'amélioration de la connaissance moléculaire : étude de gènes ou meilleurs connaissance du microbiome intestinal, peu de solutions applicables pour l'instant. " la caractérisation des races en souches pures ou hybrides sur les génotypes ou sur les populations localement disponibles (en Chine, Nigéria, Egypte, Espagne) permettant ainsi de choisir les animaux en fonction des besoins de production et de leur environnement. |
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3.3.2- Reproduction
Au total, 21 communications (dont une synthèse) ont été présentés avec une dominante de travaux pour l'Afrique, l'Europe et l' Asie et l'Amérique. Les thématiques concernent la reproduction des mâles (test de dilueurs, additifs nutritionnels ) ou avec un objectif de conservation des semences à basse température, ainsi que la reproduction des femelles. Les travaux autour de la lapine étaient très variés (méthode de diagnostic de gestation, utilisation de différents matériaux pour la préparation des nids, cause d'infertilité des lapines ). Des travaux ont porté sur des aspects génétiques. La synthèse en contexte pays chaud a permis d'avoir une revue bibliographique complète sur les conséquences d'un stress thermique sur la reproduction. |
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3.3.3- Pathologie
et hygiène 32 communications (dont une synthèse) composait cette session, la majorité des travaux ont porté sur le parasitisme notamment la coccidie et la coccidiose (intérêt de la vaccination ? actions thérapeutiques ), impact du sainfoin sur les nématodes ou encore des kits rapides sur les oxyures ou des travaux sur la teigne. Le deuxième grand sujet a porté sur la maladie virale hémorragique (VHD) : travaux sur les vaccins, étendue géographique du virus variant . Enfin, l'EEL a été également au cur de certains travaux et des communications ont porté sur l'antibiorésistance sur deux agents pathogènes: colibacille et staphylocoque. Enfin d'autres travaux originaux ont été présenté : désinfection de l'ombilic des lapereaux, l'ajout de crottes dans les nids .. La Chine a fourni 42% des publications ; le deuxième contributeur est la France (19%). |
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3.3.4- Nutrition
et Physiologie digestive La majorité des communications était consacré à la physiologie digestive (enzymes, profils sanguins ) avec beaucoup de travaux venant de Chine. 18 communications ont été classées selon les facteurs de contrôle sur la physiologie : effets d'additifs (racines de chicorée, probiotique ), effets de la conduite d'élevage (rationnement, lumière ),effets de la structure physique de l'aliment, effets de nutriments,. Une part des travaux a porté sur l'étude des matières premières potentiellement utilisables (Tx de noix de karité, pulpe de citrus) en lapin dans différents pays. Trois études ont porté sur l'analyse de l'immunité en lien avec des apports en fibres digestibles, en arginine ou en vitamine B6. Il apparait une recrudescence de communications autour d'outils moléculaires et en particulier pour analyser l'expression de gênes en lien avec diverses fonctions physiologiques, l'immunité ayant la priorité. Ces travaux ne permettent pas d'avoir pour l'instant d'applications pratiques |
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3.3.5- Aliments
et alimentation 30 communications était consacré à la nutrition, la connaissance nouvelle ou non de matières premières (utilisables dans l'alimentation des lapins : exotiques ou des MP disponibles ou non en Europe) et sur les techniques d'alimentation (maitrise des ingérés). Une synthèse a été réalisée sur l'utilisation de matières premières utilisées dans différents dispositifs expérimentaux. Une part importante des travaux a porté sur la nutrition : source et différents niveaux d'énergie, niveaux de fibre, impact nutritionnel d'un aliment sur le microbiote. D'autres communications ont relaté des travaux sur les manques ou les excès de certains paramètres nutritionnels (zinc, vitamine E, mycotoxine, protéines, matières grasses .) |
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3.3.6- Technique
élevage et économie Sur 24 communications, la majorité des travaux a porté sur la description macro-économique de la cuniculture de plusieurs pays émergents. Cette thématique a été marquée par des communications sur la consommation de la viande selon différents continents (Asie, Afrique, Europe). Différents aspects ont été abordés : habitudes de consommation et freins des consommateurs chinois, menaces et opportunité pour le consommation de viande nigériane, typologie des consommateurs espagnols. Seuls 4 communications a concerné les aspects techniques d'élevages (allaitement contrôlé, effet de l'âge au sevrage, étude des différents postes de dépenses énergétiques d'un bâtiment rationnel) puis des communications européennes se sont centrées sur des cunicultures alternatives (bio, parc, colonie ) sur la phase maternité et de croissance. Enfin la rentabilité économique a surtout été abordée par des communications chinoises. |
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3.3.7- Qualité
et hygiène de la viande La plupart des communications (16 au total) se sont intéressées aux différents apports alimentaires et leurs impacts sur la composition corporelle. La chine a publié 4 communications puis vient à part égale (2 communications par pays) pour l'Italie, l'Algérie, le Nigéria et la Hongrie. L'enrichissement de matières premières ou d'additifs nutritionnels ont été étudiés soit pour améliorer la qualité des carcasse ou leur conservation. Quelques unes traitaient de la qualité organoleptique, nutritionnelle et technologique de la viande. Une étude consommateur a été réalisée et une analyse sur les composés volatiles de la viande a enrichie cette session. |
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3.3.8- Production
de poils et de fourrures
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3.3.9- Ethologie
et bien-être Sur les 22 communications, un grand nombre de travaux ont porté sur le développement de logement alternatif en maternité et en engraissement. La majorité des communications de cette session a été assurée par la Hongrie (5), puis par la Belgique (3) et le Canada (3). L'Espagne, l'Italie, l'Allemagne mais aussi le Brésil et la Chine ont présenté 2 communications et la France une seule. Des partenariats ont été rendus possible grâce à un projet ERA-Net européen (Projet RABHO : Rabbit Housing). Quelques communication ont été centrées sur l'ambiance des bâtiments, sur l'enrichissement des cages (plateforme, type de sols) mais également sur la densité ou les différents matériaux préférés par les lapines pour la préparation de leur mise-bas. Enfin, une étude a porté sur le transport des animaux et les indicateurs de stress et 2 communications sur la mise à mort dont une communication française qui met en évidence les indicateurs pertinents de l'inconscience des lapins à l'abattoir. |
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4 - CONCLUSIONS | ||||||||||||||||||||||||||||||||
Globalement, le 11ème
congrès mondial de cuniculture a été d'un bon cru comparé
au précédent congrès : une bonne organisation et un
excellent accueil général. Le nombre de travaux est en très
légère progression (+ 6%) et des pays émergeants prennent
une place non négligeable comme le Nigéria aux travers des
universités ou des laboratoires qui s'intéressent de plus
en plus au lapin.
La Chine a démontré son importante cuniculture et la diversité dans sa production de viande, fourrure et poil angora avec des travaux de qualité variable et des échanges pas toujours très faciles en anglais. L'implication de jeunes étudiants chinois a permis de faciliter nos échanges. La Chine devient leader en matière de publications sur ce congrès avec 32% des papiers, suivis de la France avec 17,7%, de l'Espagne et de l'Italie. Une grande partie des communications était centré sur la pathologie et hygiène, les aliments et l'alimentation et la génétique (N=30 chacune) puis viennent avec environ 20 publications : le comportement et le bien-être, les techniques d'élevage et économie, la nutrition et la physiologie digestive et la reproduction. La répartition des communications entre les différent thèmes est parfois discutable. Lors de l'assemblée générale de la WRSA tenue pendant le Congrès, il a été décidé que le prochain congrès mondial de cuniculture se déroulera en France en principe à Nantes en 2020, Nous étions les seuls à nous porter candidat, mais avec un dossier de candidature solide élaboré avec l'aide d'une délégation de la ville de Nantes. Le support financier du congrès sera assuré par l'INRA (contrat), l'ASFC aidera au bon déroulement de ce prochain congrès qui est programmé dans le courant de l'été 2020. |
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Un beau challenge pour la filière française ! |