19 février 2013 - Journée d'étude ASFC «Sharm El-Sheikh - Ombres & Lumières»

Reproduction et Physiologie de la reproduction :
Les apports lors du 10ème Congrès Mondial de Cuniculture


par


Michèle THEAU-CLÉMENT* et Jacques HURTAUD**

* INRA, UR631 SAGA, F-31326 Castanet-Tolosan, France
** Hypharm, La Corbière, 49450 Roussay

 


J. Hurtaud et M. Theau-Clément lors de leur intervention

La session de reproduction et physiologie de la reproduction du 10ème Congrès Mondial de Cuniculture, présidée par M. Theau-Clément (INRA de Toulouse) et A. Dal Bosco (Université de Pérouse, Italie) a permis de faire le point sur l'évolution des connaissances sur la maîtrise de la reproduction chez le lapin.

Une synthèse a d'abord été présentée par J.J. Pascual (Université de Valence, Espagne) sur l'influence des programmes de sélection et d'alimentation, sur l'allocation des ressources énergétiques et le rôle central de la composition corporelle chez la lapine reproductrice, considérant son niveau génétique, sa santé et son bien-être. Au total 32 communications (vs 36 au dernier congrès mondial de Vérone, Italie) ont été présentées. Elles concernaient la maîtrise de la reproduction de la lapine (20 communications), du mâle (5 communications), les biotechnologies de la reproduction (7 communications). Comme au congrès de Vérone en 2008, cette session sur la reproduction a été marquée par un engouement pour les études visant une meilleure maîtrise de la reproduction de la lapine dans les élevages.

I - MAITRISE DE LA REPRODUCTION DE LA LAPINE (20 communications)

I. 1 - Synthèse présentée lors de la session reproduction

«Sélection génétique et utilisation des ressources nutritives chez la lapine reproductrice»

Pascual et al. ont analysé comment les programmes de sélection et les programmes alimentaires peuvent influencer les réserves énergétiques des reproductrices et les conséquences. Ainsi l'état corporel semble avoir un rôle central sur les performances de reproduction des lapines. La conception traditionnelle de la mobilisation des réserves corporelles comme une réponse à la consommation doit être revue du point de vue de l'animal, où la consommation doit être plus considérée comme une conséquence permettant à la reproductrice d'assurer la viabilité de la portée en cours et des suivantes.

Dans une large mesure, les capacités de reproduction sont déterminées avant la 1ère mise bas. En effet, un certain seuil de poids à la naissance, permettrait aux lapines de démarrer leur carrière reproductive avec une composition corporelle correcte permettant de maximiser leurs potentialités ultérieures. Le moment de la 1ère mise à la reproduction pourrait être identifié comme la dernière donnée " pure " de l'animal. De plus, le choix d'un programme alimentaire correct au cours de l'engraissement et de la 1ère gestation, semble être nécessaire pour assurer une bonne productivité à court et moyen terme. Cependant un sur-engraissement doit être évité tout au long de la carrière pour éviter le risque de toxémie de gestation et la chute des performances de reproduction.

La composition corporelle des lapines change au cours du cycle de reproduction et au cours de leur carrière reproductive selon un niveau déterminé génétiquement. Les problèmes apparaissent quand les animaux sont obligés de s'éloigner de ce niveau, augmentant alors la susceptibilité aux maladies, aux autres facteurs de stress, et l'échec de la gestation. Les réserves corporelles des jeunes lapines atteignent un pic 10 jours avant la mise bas. Ensuite, la reproductrice semble souffrir de la forte mobilisation des réserves corporelles, puisque l'état corporel atteint son niveau le plus faible au moment de la mise bas.Un bilan énergétique négatif détecté au cours de la lactation ne semble pas avoir l'intensité de celui observé en fin de gestation.

La sélection génétique pour l'accroissement de la taille de portée au sevrage a permis d'augmenter la prolificité mais aussi la capacité à mobiliser les ressources (consommation plus élevée en début de lactation, meilleure utilisation de l'énergie pendant la gestation), sans compromettre la survie des lapines. Cependant, elle pourrait également avoir augmenté la sensibilité des animaux à l'environnement, car dans des conditions difficiles, la lapine privilégie toujours la future portée à celle en cours. Par ailleurs, les lapines sélectionnées sur leur longévité sont plus lourdes et ont une meilleure composition corporelle, leur permettant de mieux faire face aux défis au cours de leur carrière productive. Il est également prouvé qu'elles ont une plus grande plasticité dans l'utilisation de leurs réserves, ce qui les rend plus robustes pour surmonter les situations difficiles. En effet, sur tous les caractères étudiés, la réponse à une restriction environnementale des lapines issues d'une sélection sur la longévité est moins importante que celle obtenue sur des lapines sélectionnées sur la taille de portée au sevrage, mettant en évidence leur différence de robustesse. En outre, une amélioration de la modulation du système immunitaire chez les animaux robustes (moindre sensibilité aux défis immunologiques) pourrait en être la raison, mais des études complémentaires sont nécessaires pour vérifier cette hypothèse.

I.2 - L'oestrus et son induction


Figure 1 : Répartition des lapines en classes de réceptivité à l'accouplement, en fonction de leur taux moyen de réceptivité lors des tests

Il est connu que les lapines réceptives (en œstrus) au moment de l'insémination artificielle (IA) ont une productivité beaucoup plus élevée que les non-réceptives. La réceptivité sexuelle est généralement induite par l'utilisation d'hormones ou de biostimulations.

Une alternative originale serait d'améliorer la réceptivité par sélection génétique, si ce caractère est héritable. Theau-Clément et al. ont étudié la variabilité du comportement d'oestrus des lapines ainsi que quelques facteurs de variation pouvant influencer ce comportement, dans un contexte d'expérience de sélection divergente (140 lapines/génération, 2 générations). Après leur 1er sevrage, les lapines étaient testées sur l'expression de leur réceptivité (comportement de lordose en présence d'un mâle) pendant 18 tests (3 tests/semaine). Sur les 4716 tests réalisés sur 275 lapines, la réceptivité moyenne est de 57 %. Pami les 275 lapines 18 % expriment une faible réceptivité (< 34%) et 33 % une réceptivité élevée (>66 %) (figure 1)

Ces travaux confirment la grande variabilité de la réceptivité sexuelle des lapines non-allaitantes maintenues sans aucune bio-stimulation ou traitement hormonal. L'absence de réponse à la sélection sur ce caractère (voir communication session de génétique) soulève la question de l'apparition de pseudo-gestations qui pourraient interférer avec la réceptivité et donc le résultat du test. Des études complémentaires seraient nécessaires pour vérifier que le comportement sexuel n'est pas sensible à l'effet rémanent des tests précédents.

 

Iles et al. ont étudié les réponses endocrines et comportementales consécutives à une séparation mère-jeunes 48 heures avant la saillie (9-11 jours post partum, fermeture de la boite à nid). Par rapport à un lot témoin (boite à nid toujours ouverte), cette biostimulation appliquée sur des primipares, améliore le taux d'acceptation (89 vs 54 %, P<0.005) ainsi que la fréquence de vulves turgescentes (54 vs 20 %, P<0.005). Une originalité de ce travail est d'avoir démontré que 60 % des lapines refusent l'accouplement avant l'ouverture de la boite à nid, alors que 81 % l'acceptent après l'allaitement. Cette étude confirme donc l'efficacité de cette biostimulation appliquée à des lapines primipares et allaitantes. La saillie (ou l'insémination) doit donc être réalisée après l'allaitement consécutif à la séparation. Au niveau physiologique, elle entraîne des modifications de l'activité stéroïdogénique : augmentation de la sécrétion d'oestrogènes et de testostérone.

 


Figure 2 : Restriction alimentaire des futures reproductrces et performances au début de la 1ère gestation

Une autre biostimulation est l'application d'une restriction alimentaire pendant la phase d'engraissement suivie d'un flushing alimentaire quelques jours avant l'IA. Meshreky et al ont réparti 40 lapines Néo-Zélandaises âgées de 10 semaines dans 4 groupes : témoin (alimentation ad libitum), J (ad libitum sauf 1 jour de jeûne/semaine), R1 (restriction à 80 %), R2 (restriction à 80 %, mais 2 repas par jour : entre 8-9 heures et 17-18h). Afin de stimuler leur réceptivité sexuelle, une semaine avant l'IA (âge : 22 semaines), les lapines étaient toutes nourries ad libitum (flushing). Le gain de poids moyen quotidien est plus faible pour les lapines soumises à une restriction alimentaire ou 1 jour de jeûne par semaine. Comparés au témoin, la fréquence d'ovulation, le nombre de corps jaunes et le développement embryonnaire sont significativement plus élevés avec une alimentation restreinte pendant la phase d'engraissement.

Une restriction alimentaire (80 %, 1 ou 2 repas/jour) associée à une semaine de flushing avant la 1ère insémination semble améliorer significativement la production ovarienne et le développement embryonnaire avant l'implantation.

I.3 - L'induction de l'ovulation
La lapine étant une espèce à ovulation provoquée par l'accouplement, la pratique de l'IA nécessite l'injection intramusculaire d'un analogue de GnRH pour induire l'ovulation. Introduire l'hormone directement dans la semence, faciliterait le travail de l'éleveur et éviterait à la lapine le désagrément de l'injection. Trois communications rendent compte de l'efficacité de différentes hormones introduites directement dans la semence au moment de l'insémination.

Quintela et al. ont mesuré l'efficacité d'un dilueur commercial MRA-bit® pour la semence de lapin intégrant l'analogue de GnRH. Un total de 2307 lapines, réparties dans 4 élevages en Espagne ont été utilisées. Dans chaque ferme, la moitié des lapines ont reçu immédiatement après l'IA une injection intramusculaire de 0,2 ml de Dalmarelin® (analogue GnRH : léciréline, lot témoin), alors que l'autre moitié les lapines étaient inséminées avec 0,5 ml de semence diluée avec MRA-bit® (analogue de GnRH non communiqué, lot expérimental).
Sur des lapines multipares, allaitantes et réceptives (25 UI eCG 48 h. avant IA + stimulation lumineuse), le dilueur MRA-bit® intégrant la GnRH, conduit au même niveau de performances (fertilité : respectivement, 82 et 83 %, nés vivants : 11,4 et 10,9) qu'une injection intramusculaire au moment de l'IA. On peut regretter que l'effet du milieu (l'élevage) n'ait pas été inclus dans l'analyse des résultats. Il conviendrait de poursuivre le test sur des lapines primipares et sur des lapines multipares ne recevant pas de eCG.

 

Zhang et al. ont également intégré directement dans la semence diluée la leuproréline (analogue de GnRH). Un total de 529 lapines (228 nullipares et 301 multipares) ont été réparties en 5 groupes équivalents variant sur le mode d'induction de l'ovulation : (5 ou 10 ou 15 µg/lapine de leuproréline ajoutée directement dans la semence (respectivement L5, L10, L15) et 2 lots témoin (1 µg/lapine buséréline en intra musculaire (T+) ou sérum physiologique introduit directement dans la semence (T-). Un même volume est inséminé. Les taux plasmatiques de FSH et LH pourraient expliquer la supériorité de la fertilité obtenue pour les lots L15 et T+ (64,6 et 63,5% vs 49,0 - 57,7 et 30,5% pour les lots L5, L10 et T-). Cependant, la différence n'est pas significative entre L10 et L15. L'introduction de la leuproréline directement dans la semence permet d'obtenir le même niveau de productivité à la naissance que la méthode classique, cependant la dose administrée doit être augmentée.

 

Dans le même objectif, Dal Bosco et al. ont étudié l'administration intravaginale de la léciréline (Dalmarelin®). Un total de 80 lapines ont été affectées à 4 lots : un lot témoin recevant au moment de l'IA 0,2 ml de léciréline en intramusculaire, et 3 lots recevant une quantité variable de léciréline dans la semence (0,2 - 0,6 ou 2 ml respectivement pour les lots L0,2 - L0,6 et L2,0). La léciréline est diluée avec de l'alcool benzylique. La dose d'IA varie de 0,5 (lot témoin) à 2,5 ml (lot L2,0). Le nombre de corps jaunes est de 8,3 - 8,5 - 12,0 et seulement 2,0 respectivement pour les lots T - L0,2 - L0,6 et L2,0, alors que des embryons ne sont retrouvés que pour le lot témoin et L0,2 (respectivement 9,5 vs 6,5). Il semble important de souligner qu'avec l'utilisation de 0,2 ml de léciréline dans la semence , certes la fréquence d'ovulation diminue par rapport à l'utilisation de la même dose administrée en intramusculaire, mais, lorsqu'il y a ovulation, le nombre d'ovules pondu est le même (8,5 et 8,3).
Les auteurs suggèrent un effet fortement dépressif de l'alcool benzylique sur les caractéristiques de la semence. En effet, seulement, 3 des 10 lapines du lot L0,2 sont gestantes avec 6,5 embryons. Des volumes plus faibles (meilleure absorption) associés au changement d'excipient devraient permettre de définir la dose minimale d'analogue de GnRH qu'il faut introduire dans la semence pour induire l'ovulation de la lapine.

 
Figure 3 : Synthèse des 3 essais d'introduction de la molécule assurant l'ovulation, directement dans la dose de semence

 

Ces trois études montrent qu'il devient possible d'induire l'ovulation de la lapine en ajoutant l'analogue de GnRH directement dans la semence, évitant ainsi l'injection associée à l'insémination. Cependant, il faut rester très vigilant pour rester dans le cadre de la législation sur les produits vétérinaires. Par exemple, le Dalmarelin® est un médicament vétérinaire effectivement autorisé chez la lapine par voie injectable à la dose de 5 µg/kg. Par contre, la leuproréline n'est pas autorisée en France. D'un point de vue règlementaire, l'utilisation de médicaments vétérinaires n'ayant pas l'autorisation de mise sur le marché est lourdement pénalisé.

I.4 - Facteurs de variation de la productivité des reproductrices

Facteurs environnementaux

Programmes lumineux. Matics et al. ont comparé les performances de reproduction de lapines soumises à un éclairement de 16 heures par jour (16L:8D) sur une journée classique de 24h ou de seulement 12 heures considérant une journée réduite à 18 heures (12L:6D). Les 108 lapines étaient inséminées toutes les 6 semaines (âge IA1 : 16,5 semaines, conduite en bande unique, 5 cycles successifs). La composition corporelle mesurée à la mise bas, la fertilité, la taille de portée à la naissance, à 21 ou 35 jours, la mortalité des lapereaux sous la mère, la productivité (poids lapereaux sevrés/IA= 6,3 kg) et la mortalité des reproductrices, ne varient pas significativement entre les 2 lots. Les performances de reproduction des lapines élevées sous des journées de 24 heures ou proportionnellement plus courtes, sont similaires.
La mise en oeuvre de journées de 18h ne semble donc présenter aucun intérêt .
 
Logement. Mikó et al. ont comparé sur 5 cycles consécutifs la production de lapines élevées dans des cages conventionnelles (flat deck avec ou sans planche de repos, taille : 86 x 38 x 30 cm) ou dans 2 types de cages plus grandes (102,5 x 38 x 61 cm) équipées d'une plateforme en métal (28,5 x 38 cm) ou de taille encore plus grande (102,5 x 52,5 x 97 cm) avec une plateforme en plastique (42,5 x 52,5 cm). Le type de logement n'a influencé ni la fertilité, ni la taille de portée à la naissance ou au sevrage (35 jours).
Les lapines élevées dans de grandes cages équipées de plateforme ont des lapereaux à croissance plus rapide et sont moins sensibles aux maux de pattes. La présence de planches de repos dans les cages conventionnelles limite l'incidence et la sévérité des maux de pattes.
 
Programmes alimentaires. La leptine est produite par les tissus adipeux et son niveau sanguins est lié à la composition corporelle et à la disponibilité des nutriments. Brecchia et al. ont étudié l'influence d'une restriction alimentaire à différentes étapes de la gestation afin de proposer à terme, des programmes alimentaires spécifiques pour stimuler la consommation des reproductrices pendant la dernière partie de la gestation, diminuer le déficit énergétique et améliorer les performances ultérieures. Un total de 80 lapines primipares non-allaitantes recevait un aliment commercial. Elles étaient affectées à 4 lots : un lot témoin (130g/jour) et 3 lots rationnés à 67 % (90g/jour) de J0 à J10 (R1), de J9 à J18 (R2), ou de J19 à J28 (R3), elles recevaient ensuite la ration initiale. La restriction alimentaire au début de la gestation réduit la concentration plasmatique de leptine mais ne semble pas influencer de manière importante la productivité. En revanche, cette même restriction appliquée au cours du dernier tiers de la gestation déprime les performances de reproduction et la production laitière sans altération significative du taux de leptine.
Le rôle de la leptine au cours de la gestation a encore beaucoup de zones d'ombre.


 

Pour limiter le problème d'alimentation pendant la saison sèche au Nigeria, Ola et al. ont comparé la réceptivité sexuelle et la productivité de lapines nourries avec un aliment concentré (6 % du poids corporel) ou à partir de feuilles de Moringa oleifera (parfois appelé arbre de vie), Tephrosia candida ou Cajanus cajan (pois cajun) associées à un supplément de concentré (2 % du poids vif). Dans les conditions du Nigeria, les feuilles de Moringa ou de Tephrosia supplémentées avec un concentré, pourraient représenter une alternative intéressante pour l'élevage des lapines notamment pendant la saison sèche.

Morsy et al ont mesuré l'influence d'une supplémentation de l'aliment par de l'acide ascorbique (Vit C stabilisée 250 mg/kg) ou de la bétaïne (0,5 ou 1 mg/kg) en période chaude (de début mai à fin septembre). La supplémentation d'1g/kg de bétaïne dans l'aliment des reproductrices améliore significativement la productivité numérique (5,6 vs 3,6 nés vivants et 4,8 vs 2.3 sevrés par saillie) et la production laitière des lapines élevées en période chaude (Egypte). La supplémentation en vitamine C exerce également un effet positif mais plus faible (3,7 vs 2.3 sevrés par saillie).

Facteurs physiologiques
Effet de la parité sur l'espace utérin disponible par fœtus et sur le développement placentaire et fœtal. Belabbas et al. ont étudié chez des lapines de population locale algérienne, l'effet de la parité (nullipares vs primipares) sur le développement fœtal et placentaire, ainsi que l'espace utérin disponible par foetus. Au 24ème jour de gestation, la parité n'influence ni le développement fœtal, ni le développement placentaire mais l'espace utérin disponible est significativement plus élevé chez les nullipares. Les fœtus situés près de l'oviducte ont un placenta maternel plus lourd que ceux situés au milieu de la corne utérine (+ 12 %) ou près du cervix (+ 9 %). L'augmentation du nombre de vaisseaux sanguins atteignant le site d'implantation, associé à un meilleur approvisionnement en nutriments, pourrait expliquer la supériorité de poids et la plus grande longueur cranio-caudale des fœtus des sites très irrigués. Ces observations seront utiles pour analyser la variabilité de l'hétérogénéité du poids des lapereaux à la naissance dans l'expérience de sélection divergente conduite en France.
 
Relation entre intensité d'ovulation, taille de portée et survie prénatale. Quelques jours avant la mise bas, la lapine consomme moins alors que le développement fœtal est très rapide. Ragab et al ont étudié les relations entre l'intensité d'ovulation, le nombre d'embryons implantés, de fœtus et de nés vivants, et la survie prénatale sur 2025 lapines (issues de croisements de 4 lignées incluant ces 4 lignées et leurs 12 croisements simples) en portée 3, 4 ou 5 (endoscopie à J11-J12 après saillie). Ni la parité, ni le stade de lactation n'influencent généralement les caractères étudiés. Seul l'effet du milieu est significatif (combinaison groupe*élevage*année*saison). Une relation négative et curvilinéaire est trouvée entre l'intensité d'ovulation et les composantes de la taille de portée, affectant dans le même sens les taux de survie. Cependant, lorsque 4 classes de stade de lactation (intervalle mise bas-IA) sont considérées : <11, 11-12, 13-15 et >15 jours de lactation, le nombre de corps jaunes est significativement plus élevé au-delà d'un intervalle mise-bas IA supérieur à 15 jours (16 vs 15.0). Sur des lapines multipares et réceptives, le nombre de corps jaunes augmente avec l'intervalle entre la mise bas et la saillie ou l'IA. Du fait de la présence de lapines essentiellement réceptives, les autres composantes de la prolificité ne sont pas significativement affectées par le stade de lactation.
 

Influence de la saison, de la réceptivité, du phénotype de coloration du pelage et de la taille de portée sur la sécrétion d'œstrogènes. Mazouzi-Hadid et al. ont étudié sur une population locale algérienne présentant 2 phénotypes (robe blanche, yeux rouges vs robe colorée, yeux noirs), le taux plasmatique de 17-ß oestradiol (E2) et les variations saisonnières chez des lapines qui acceptent ou refusent l'accouplement. Les lapines qui acceptent l'accouplement ont un taux d'E2 plasmatique significativement plus élevé que celles qui le refusent (22 vs 15 pg/ml). La saison influence la sécrétion d'oestrogènes (avec un taux maximal l'hiver et minimal l'été, respectivement 23 vs 16 pg/ml). Les lapines colorées ont de plus grandes variations d'œstrogènes plasmatiques. Ces résultats mettent donc en évidence la relation entre le taux d'oestradiol circulant avec l'expression de la réceptivité sexuelle, le phénotype des lapines et les conditions environnementales, en particulier la saison. Il n'est pas mis en évidence de relation entre le taux d'E2 immédiatement après l'accouplement et la taille de portée à la mise bas.

Facteurs génétiques

Sur une population locale algérienne, Mazouzi-Hadid et al. ont mis en évidence une association génétique défavorable entre les caractères de reproduction et les 2 allèles Albinos et Himalayan du gène de coloration C.

 

Facteurs techniques
Systèmes d'élevage. Theau-Clément et al. ont comparé 3 systèmes d'élevage sur les performances de 332 lapines et leurs lapereaux, durant 4 cycles consécutifs. Un système intensif (lot 35 ; rythme de reproduction : RR=35 jours, âge à l'IA1 = 20,6 semaines, au sevrage = 32 jours) est comparé à un système semi-intensif (lot 42; RR=42 jours, IA1 = 19,6 semaines, sevrage = 35 jours), et à un système extensif (lot 49 ; RR=49 jours, IA1 = 16,6 semaines, sevrage = 30 jours). L'énergie totale mesurée à la 4ème IA, est significativement augmentée (45, 47 et 50 MJ, respectivement pour les lots 35, 42 et 49) quand le système s'extensifie. De même, la productivité mesurée à 63 jours post partum (30, 38 et 42 kg/lapine pour 4 cycles) est significativement augmentée quand le système s'extensifie. De plus, avant et après sevrage, la mortalité des lapereaux décroit avec l'extensification du système (respectivement 11, 7, et 2 % et 18, 15 et 11 %, pour les lots 35, 42 et 49). Sur la base des 4 premiers cycles, par rapport au lot 42, l'extensification ou l'intensification, telles que définies dans cette étude, conduisent à une perte de productivité à 63 jours relativement faible et de même niveau (5 %).

 

Cette étude a été poursuivie par un essai de modulation de ces 3 systèmes (tels que définis précédemment) pendant 2 cycles de reproduction (IA5 et IA6). Les lapines soumises au système intensif sont passées à un système semi-intensif (42). Les lapines soumises au système semi-intensif ont été réparties en 2 lots : la moitié passait en système 35, l'autre moitié en système 49. Enfin les lapines du lot intensif sont passées en système semi-intensif. Un changement brutal et momentané (2 cycles) du système 35 vers le système 42 améliore significativement la productivité à 63 jours (respectivement 4.2 vs 6.9 kg/AI). Inversement, le système 42 n'est pas très sensible à une intensification (système 35) ou une extensification (système 49). De même, une intensification ponctuelle du système 49 (vers le système 42) n'influence pas significativement la productivité. La modulation ponctuelle de la conduite de la reproduction pourrait permettre de mieux adapter la production à la demande du marché, tout en permettant aux femelles d'exprimer leurs potentialités optimales.

 

Production laitière
Zerrouki et al. ont suivi 153 portées issues de lapines d'une population locale algérienne pendant la période de lactation (3 semaines après la mise bas). La production laitière est estimée en pesant chaque lapine avant et après la tétée quotidienne (3-5 mn entre les 2 pesées). Quand le nombre de nés vivants augmente de 4 à 8 lapereaux par portée, la production laitière est augmentée de 41 %. Simultanément, la quantité de lait ingérée par lapereau est diminuée de 22 %. Le poids moyen des lapereaux à la naissance affecte aussi significativement la production laitière (+ 18 % entre groupes extrêmes). La production laitière n'est donc pas seulement liée au nombre de lapereaux allaités mais aussi à leur poids à la naissance.
 

Cherfaoui et al. ont comparé la consommation de lapines de 2 populations élevées en Algérie (colorée vs blanche ± issue d'une souche commerciale française). Pour chaque population, 30 lapines ont été soumises à un rythme de reproduction théorique de 42 jours pendant 3 cycles consécutifs. La consommation et l'énergie digestible absorbée sont plus élevées chez les lapines de la population "blanches" que chez celles de la population"colorée", qu'elles soient gestantes ou gestantes-et-allaitantes (respectivement + 18% et + 10 %), ou seulement allaitantes (+ 9%). Des études sur la composition corporelle en liaison avec les performances de reproduction devraient permettre de mieux prendre en compte les besoins des lapines au fil de l'évolution de leur stade physiologique.

 

II - MAITRISE DE LA REPRODUCTION DU MALE (5 communications)
II.1 - Comportement du mâle
Gacek et al. ont comparé les performances de reproduction de mâles de 2 races (Blanc de Termonde et Néo-Zélandais blanc, 42 mâles et 2 tests pour chacun) présentant des types comportementaux différents au test d'empathie (ruban rouge noué autour d'une tige flexible, insérée à travers le grillage au niveau des yeux du lapin) et au test d'un nouvel objet (tasse rouge insérée dans la cage). Les comportements dominants ont été enregistrés dans les 5 mn. Pour chaque race, 10 mâles présentant un comportement typique (agressif, docile ou timide) ont été sélectionnés. Les auteurs n'ont pas mis en évidence de relations entre le type comportemental des mâles et les performances de reproduction après accouplement naturel.
II.2 - Facteurs de variation de la production spermatique

Facteurs environnementaux. Ainbaziz et al. ont mesuré l'effet de la saison (été : juillet-mi-septembre, printemps : mi-mars-mai) sur la libido et la production qualitative et quantitative de semence de 11 mâles de population locale algérienne (âge 11 mois en début de saison). Durant les 9 semaines d'observation, la consommation quotidienne est plus faible l'été (97 vs 115g/jour) mais le gain de poids n'est pas significativement différent. Sauf pour le pH, la libido et toutes les caractéristiques de la semence sont déprimées l'été (de 22 à 29 %). Cette étude confirme que l'activité sexuelle et les caractéristiques de la semence de mâles de population locale algérienne sont significativement altérées par les conditions estivales.

Sur des lapins de même population (25 mâles âgés de 11 semaines), Boulbina et al. ont montré que l'apparition de la puberté est plus précoce et rapide chez les mâles nés en hiver (semaines 15-19) que pour ceux nés en été (semaines 17-23). De plus, les lapins nés en hiver ont en début de carrière un volume de semence plus élevé (0,5 vs 0,3 ml) mais se caractérisent par un nombre de spermatozoïdes vivants par éjaculat plus faible (39 vs 61 x 106) et un taux de spermatozoïdes anormaux plus élevé (33 vs 28%). Mais l'effet de la saison de naissance est associé à tous les effets environnementaux s'exerçant jusqu'à la puberté.

 
Facteurs alimentaires. Hassan et al. ont mesuré l'influence d'une supplémentation en acide ascorbique (Vit C) ou en bétaïne dans l'aliment sur les caractéristiques de la semence de lapins élevés dans des conditions de température et d'hygrométrie élevées (respectivement 33°C ± 5°C, 76 ± 4 %). Un total de 24 mâles a été réparti dans 4 groupes (Témoin : sans supplémentation, 250 mg/kg d'acide ascorbique, 0,5 g/kg ou 1 g/kg de bétaïne). Une supplémentation de 1g/kg de bétaïne dans l'alimentation améliore toutes les caractéristiques de la semence mesurées et modifie un grand nombre de constituants sanguins (protéines totales, albumine, globulines, lipides totaux, glucose, GOT et GPT). En outre, cette supplémentation améliore significativement la fertilité (respectivement 80 vs 69 %). La supplémenation en vitamine C donne des résultats similaires mais de plus faible amplitude

 

Très peu de travaux concernent l'étude du protéome du plasma séminal de lapins. Pourtant ces protéines participent à de nombreux évènements tels que la maturation épididymaire, la capacitation dans les voies génitales... Arruda-Alencar et al. ont mis en relation la présence de certaines protéines du plasma séminal avec les caractéristiques de la semence. Les semences de 12 mâles ont été collectées, évaluées et soumises à une électrophorèse bidimensionnelle. Les principales protéines ont été identifiées par spectrométrie de masse. En moyenne, chaque échantillon présente 244 spots dont 63 présents sur tous les gels. Les 7 les plus importants ont été identifiés dont l'Annexine V (5 spots) qui est positivement corrélée (r>0,63) aux caractères de la semence (motilité, concentration, morphologie) et négativement corrélée (r=-0,64) au pourcentage de spermatozoïdes présentant des anomalies morphologiques. Chez l'homme, il a été montré que l'Annexine V protège la membrane des spermatozoïdes et l'intégrité de l'ADN contre le stress oxydatif. Il est intéressant de noter que chez le lapin, la protéine majeure du plasma séminal est positivement corrélée aux caractéristiques de la semence. Cette étude ouvre des perspectives intéressantes pour la recherche de nouveaux bio marqueurs de la fécondance du sperme de lapin.

 

III - BIOTECHNOLOGIES DE LA REPRODUCTION ( 7 communications)
III.1 - Mesure de la maturation oocytaire Afin d'évaluer la qualité des ovocytes utilisés en biotechnologie, Laborda et al. ont comparé les concentrations d'ATP et de glutathion des oocytes de lapines qui ont, ou n'ont pas ovulé. La concentration d'ATP (source d'énergie essentielle à la synthèse des protéines et autres fonctions cellulaires) varie de 0,6 à 2,4 pmole dans les ovocytes non-ovulés et de 0,8 à 5 pmole dans les ovocytes ovulés (58 lapines). Sur 10 autres lapines, la concentration en glutathion (rôle de protection contre les ROS) est mesurée, elle varie de 0,5 à 2,2 pmole chez les ovocytes non ovulés et de 5,2 à 10,2 pmole chez les ovocytes ovulés. Les auteurs suggèrent que l'ATP et le glutathion sont synthétisés pendant la maturation ovocytaire.
Note des auteurs de la synthèse : la concentration en glutathion est plus discriminante puisqu'il n'y a sur l'échantillon mesuré aucun recouvrement de la concentration entre les ovocytes ovulés et non ovulés.
III.2 - Conservation de la semence Réfrigération. El-Kelawy et al. ont étudié la viabilité et le pouvoir fécondant de la semence diluée et stockée à 5°C. Des éjaculats de bonne qualité initiale (>70 % spermatozoides vivants) étaient mélangés et divisés en 3 aliquots et dilués au 1/5ème avec 0,9 % NaCl ou un dilueur à base de Glucose-Jaune d'œuf-Citrate ou de Fructose-Jaune d'œuf-Tris. Ce dernier améliore la motilité par rapport au lot témoin après 48 h de conservation (71 vs 68 % cellules motiles), permet une diminution de la mortalité des gamètes (notamment par rapport au Glucose-Jaune d'œuf-Tris) et améliore le pouvoir fécondant (respectivement 70 vs 67 %). Les tailles de portée ne sont influencées ni par la durée de conservation, ni par le type de dilueur. On peut regretter dans cet essai le faible nombre d'inséminations faites à partir de semences préalablement réfrigérées (58 vs 122 en semence fraiche).
  Congélation. Le glycérol, le DMSO et les acétamides sont les 3 types de cryoprotecteurs généralement utilisés pour congeler la semence de lapins. Yinghe Qin a comparé ces 3 cryoprotecteurs à concentration fixe (4 %), pour tester leur effet sur le stress oxydatif de la semence de lapins (agression des constituants de la cellule dûe aux espèces réactives oxygénées (ROS) et aux espèces oxygénées et azotées (RONS) oxydantes). Après réchauffement (10 secondes à 37°C), le stress oxydatif est évalué en utilisant 5 bio marqueurs : le groupe carbonyle (GC), le malondialdéhyde (MDA) et 3 enzymes ayant un rôle antioxydant ; la superoxyde dismutase (SOD), la gluthathion réductase (GR) et la glutathion péroxydase (GSHPX). Les acétamides semblent être le meilleur cryoprotecteur pour la congélation de semence de lapin car il contribue au maintien de l'intégrité des membranes et limite le stress oxydatif au cours de la congélation. Cependant, aucun de ces cryoprotecteurs ne protège suffisamment les cellules contre l'oxydation des protéines.
 

Safaa et al. ont évalué l'effet cryoprotecteur de différents milieux de congélation de semence de mâles issus de 2 lignées sélectionnées sur la prolificité ou la longévité. Des mélanges hétérospermiques (n=20) ont été divisés en 3 aliquots et dilués (1/2) avec différentes milieux contenant du Tris et de l'acide citrique (milieu A : 3M DMSO + 0,1M sucrose, milieu B : 3M DMSO + 20 % jaune d'œuf, milieu C : 2M acétamides + 20 % jaune d'œuf) puis inséminés (n=252). Le taux de reviviscence après réchauffement, la fertilité et la taille de portée sont supérieurs pour les dilueurs A et B. Il est trouvé une corrélation modeste mais significative entre le pourcentage de cellules avec acrosome intact après congélation et la fertilité (r=0,26). Cependant, si les auteurs avaient analysé la productivité par insémination, ils auraient observé qu'elle est plus élevée pour le dilueur A (5 vs 3 nés totaux). Ce résultat est d'autant plus intéressant que le dilueur A ne contient pas de jaune d'œuf et facilite ainsi l'évaluation de la semence après congélation. A noter que cet essai ne met pas en évidence l'intérêt des acétamides démontré dans l'essai précédent pour limiter le stress oxydatif.

 

III.3 - Développement des embryons in vitro

 

Au cours de ce congrès, plusieurs études visant l'amélioration du développement in vitro des embryons de lapins ont été présentées.
Mehaisen et Saeed ont étudié l'effet de la supplémentation en mélatonine (antioxydant) dans le milieu de culture, sur le développement des embryons de lapins in vitro. Les embryons étaient collectés sur des lapines réceptives (traitement eCG) de race Baladi rouge par laparotomie, 72 heures après l'IA. Les morulae normales étaient cultivées pendant 48 heures dans 4 milieux (milieu A : TCM-199 + 20 % sérum de veau fœtal, milieu B : milieu A + 10-9 M mélatonine, milieu C : milieu A + 10-6 M mélatonine et milieu D : milieu A + 10-3 M mélatonine). Par rapport au lot témoin, la supplémentation du milieu de culture avec 10-3 M de mélatonine permet d'améliorer le taux de développement des embryons au stade blastocyste (92 vs 76 %) après 48 heures de culture. Ce résultat suggère un rôle physiologique de la mélatonine dans la protection et le développement des embryons.

Meshreky et al. ont évalué l'effet de la dose de eCG (expérience 1) et de la méthode de congélation (expérience 2) sur le taux de survie in vitro d'embryons de lapins. La quantité d'eCG est très élevée (de 20 à 40 UI d'eCG/kg). Les embryons sont collectés 48-50 heures après l'IA et congelés selon deux méthodes de vitrification (Papis : 1 étape, milieu à base d'éthylène glycol + Ficoll + sucrose, Vicente : 2 étapes, milieu à base d'éthylène glycol + DMSO). Cette étude montre l'effet dépressif de l'eCG utilisée à forte dose sur la taille des embryons et leur développement in vitro. La morphologie des embryons après réchauffement, leur diamètre et le pourcentage de développement in vitro au stade blastocyste ne diffèrent pas significativement selon les 2 méthodes de congélation. La méthode de vitrification simplifiée de Papis (1 seule étape) semble être un bon candidat à la cryoconservation des embryons de lapins.
Ces mêmes auteurs ont utilisé la technique de vitrification à 2 étapes sur 374 embryons issus de 20 lapines superovulées. Les embryons non vitrifiés (témoin, n=94) ou préalablement vitrifiés et stockés dans l'azote liquide durant 2 jours, 6 mois ou 1 an (n=280), ont été mis en culture. La vitrification altère la morphologie des embryons, leur développement au stade blastocyste in vitro (52-59 vs 95 %) et leur croissance (diamètre : 123 vs 129 ). La durée de la cryoconservation n'altère pas les caractères mesurés in vitro.

CONCLUSION ET PERSPECTIVES
  Ce congrès a été marqué par une faible participation de collègues européens travaillant sur la maîtrise de la reproduction. En revanche, beaucoup de communications sont issues d'études sous des climats chauds dont l'objectif ne nous concerne pas toujours directement. Cependant, au titre des résultats qui sont pertinents pour les conditions de production européenne, on peut remarquer :
 
  • La synthèse de JJ Pascual qui apporte un regard nouveau du rôle central de l'état corporel des lapines sur leurs performances de reproduction, en relation avec les programmes de sélection et les programmes alimentaires,
  • L'influence d'un flushing alimentaire sur la production ovarienne et le développement embryonnaire avant l'implantation,
  • La difficulté de la mise en œuvre de l'amélioration génétique de la réceptivité sexuelle.
  Des perspectives se dessinent:
 
  • La possibilité d'induire l'ovulation de la lapine en ajoutant l'analogue de GnRH directement dans la semence, mais en restant dans le cadre d'une autorisation de mise sur le marché,
  • Une meilleure connaissance du rôle de la leptine et de ses interactions avec la reproduction,
  • La recherche de biomarqueurs de la fécondance du sperme,
  • Enfin, l'amélioration de la durabilité dans les élevages cunicoles par des approches systèmes et le choix judicieux d'indicateurs susceptibles de la mesurer.
 

La mise en œuvre de méthodes et outils de mesure nouveaux sont essentiels à l'évolution de nos pratiques vers une agriculture prenant mieux en compte la demande du producteur et du consommateur ainsi que le bien-être animal, qui sont les nouveaux enjeux d'une agriculture plus durable.

 

REMERCIEMENTS Les auteurs remercient Jean-Michel Brun pour le soin qu'il a apporté à la relecture de ce document.